lundi 9 juillet 2012
Ntumba Luaba, secrétaire exécutif de la CINtumba Luaba: « Nous demandons aux mutins du M 23 de revenir à la raison »
Ntumba Luaba, secrétaire exécutif de la CIRGL
« Nous demandons aux mutins du M 23 de revenir à la raison »
Le secrétaire exécutif de la Conférence internationale de la région de grands lacs (CIRGL), Ntumba Luaba a donné de la voix à la suite de l’avancée des mutins du M23 qui viennent de conquérir depuis dimanche 8 juillet plusieurs autres villes et localités de la province du Nord-Kivu notamment Kalengera, Kako, Rubare, Kiwanja, Rutshuru-centre, après la prise de Bunagana, poste-frontière avec l’Ouganda. Il a demandé aux mutins du M23 « de revenir à la raison » estimant la voix des armes n’a jamais résolu des problèmes, tout en menaçant des poursuites judiciaires les auteurs des crimes contre l’humanité.
« Tout ce que nous demandons est que les mutins du M23 reviennent à la raison. Ce n’est pas par la voie des armes qu’on peut faire aboutir des revendications. La population a beaucoup souffert», a déclaré le secrétaire exécutif de la Conférence internationale de la région de grands lacs (CIRGL), Ntumba Luaba. Selon lui les auteurs des crimes contre l’humanité doivent s’attendre à des poursuites judiciaires. « Ceux qui commettent des crimes contre l’humanité en massacrant les populations civiles, en violant ou en recrutant des enfants dans l’armée doivent s’attendre à ce que la justice s’occupe d’eux un jour », a-t-il prévenu.
La Conférence internationale de la région de grands lacs (CIRGL) est organisation régionale dont la RDC fait partie comme Etat-membre de la CIRGL au même titre que le Rwanda, le Soudan, la République centrafricaine, le Congo Brazzaville, l’Angola, la Zambie, la Tanzanie, l’Ouganda et le Kenya.
Concernant les accusations de la RDC sur le soutien du Rwanda au M23, le professeur Ntumba Luaba a indiqué que la CIRGL veille au suivi et à la mise en œuvre du pacte sur la sécurité, la stabilité, et le développement durable dans les Grands lacs et les protocoles annexes de ce pacte, signé en décembre 2006, notamment ceux qui prévoient la non agression et la défense mutuelle, la lutte contre l’exploitation illégale des ressources naturelles et la lutte contre les violences sexuelles.
« Au niveau régional, nous allons voir comment renforcer la mise en œuvre de ces protocoles », affirme le secrétaire exécutif de la CIRGL.
Cette organisation prévoit une réunion des experts des ministères des Affaires étrangères et de la Défense de onze Etats-membres de cette organisation le mercredi 11 juillet prochain sur la situation actuelle au Nord-Kivu.
Il a en outre appelé la Monusco à renforcer la protection de la population civile et à tout faire pour que les armes se taisent, tout en demandant à la RDC « de faire aboutir son système de réforme sécuritaire et de surveillance territoriale. »
Raisons économiques
Après Bunagana, poste-frontière avec l’Ouganda, les rebelles du M23 contrôlent depuis dimanche 8 juillet plusieurs autres villes et localités de la province du Nord-Kivu notamment Kalengera, Kako, Rubare, Kiwanja, Rutshuru-centre.
Le chef du M23, le colonel Makenga, a affirmé dimanche dans une conférence de presse qu’il était prêt à se « retirer » de toutes les localités conquises, sauf Bunagana.
C’est pour des raisons que les rebelles refusent de céder cette cité, estiment certains observateurs. Etant donné que les recettes mensuelles de la Direction générale des douanes et accises (DGDA) s’élèvent à environ cinq cents à sept cent mille dollars américains.
Face à ce regain d’insécurité dans la province du Nord-Kivu, le gouvernement a décrété « la mobilisation de l’ensemble du peuple congolais pour faire échec à cette nouvelle tentative de déstabilisation du pays ». A l’issue d’un conseil des ministres extraordinaire tenu le samedi 7 juillet, le gouvernement Matata a remercié la Monusco pour son appui dans la lutte contre les rebelles du M23. Issus de l’ex-rébellion du CNDP, les rebelles du M23 demandent l’application des accords de paix signés avec le gouvernement congolais le 23 mars 2009. Des accords qui prévoyaient l’intégration des rebelles dans l’armée et l’attribution des grades et fonctions politiques aux responsables de ce mouvement.
Quatorze officiers mutins radiés des FARDC
Quatorze officiers supérieurs mutins ayant rallié le Mouvement du 23 mars (M23) sont radiés des Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC), sur décision du Conseil supérieur de la défense réuni vendredi 6 juillet à Kinshasa. Il s’agit du général Bosco Ntaganda ainsi que des colonels Ruzandiza alias Makenga Sultani , Kahasha , Vianney Kazarama , Sabimana , Saddam Ringo , Bernard Byamungu , Innocent Kahina , Zimurinda , Biyoyo , Beaudouin Ngaruye , Ngabo alias « Zaïrois» et des lieutenants-colonels Douglas et Mboneza.
A la force et à la violence que les mutins du M23 et tous leurs complices utilisent pour faire entendre leurs revendiquent, Kinshasa n’a aucune raison de mettre des gants pour se libérer de ces forces négatives. Combien de fois la RDC doit être humiliée par ceux de ses fils soutenus par l’extérieur qui arrivent à obtenir gain de cause de leurs revendications à coups d’armes contre leurs propres compatriotes et, in fine, des négociations qui lui sont généralement imposées.
Kléber Kungu
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