jeudi 21 juin 2012
CDCE/Rodhécic relève 5 grandes faiblesses
Processus électoral en RDC
CDCE/Rodhécic relève 5 grandes faiblesses
Le Cadre de concertation de la Société civile pour l’observation des élections (CDCE)/ Le Réseau d’Organisations des droits humains et d’Education Civique d’Inspiration Chrétienne (Rodhécic) a relevé cinq faiblesses (problèmes) qui ont entaché le processus électoral (scrutins présidentiel et législatifs) 2010-2013. Le faible niveau de confiance à l’endroit de la Céni, la faible culture démocratique des acteurs au processus électoral, la faiblesse du système judiciaire, le faible niveau de sécurisation du processus électoral et la nécessité de faire un plaidoyer des élections locales et municipales. Le secrétaire exécutif de CDCE/Rodhecic de la thématique Elections et Parlement, Jean-Baptiste Ndundu, en a fait un point de communication mercredi 13 juin au siège de Rodhécic.
Jean-Baptiste Ndundu a estimé que, 6 mois après la publication des résultats définitifs des scrutins présidentiel et législatifs, il importait de faire le point de ce qui s’est passé sur ces élections marquées par bien des irrégularités qui ont donné lieu à cinq principales faiblesses.
Le faible niveau de confiance à l’endroit de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) est le principal problème dû essentiellement à la politisation de la Céni par la composition de son bureau, à l’absence des membres de la société civile désignés au bureau de la Céni, le nombre élevé d’irrégularités ayant entaché la crédibilité de ces élections…Reste, aujourd’hui, à savoir comment rétablir la crédibilité de la Céni ?
Parmi les actions à préconiser, le CDCE/Rodhécic envisage de mobiliser les différents acteurs de la société civile, électeurs, partis politiques, médias, organisations politiques (gouvernement, parlement…) pour le suivi de la gestion transparente du processus électoral en vue d’une paix durable en RDC, de faire le plaidoyer auprès du gouvernement et du Parlement pour la révision de la loi organique n° 10/013 du 28 juillet 2010 portant organisation et fonctionnement de la Céni.
Tous ces acteurs sont appelés à faire le point pour voir ce qui n’a pas marché lors des scrutins du 28 novembre 2011, car, a estimé Jean-Baptiste Ndundu, les résultats de ces élections sont « la conjonction des responsabilités de tous les acteurs.»
Entre temps, le Rodhécic attend la concrétisation des recommandations issues de l’atelier d’évaluation sur le processus électoral de la Céni en avril.
Quant à la deuxième faiblesse, le Rodhécic révèle une faible culture démocratique des acteurs du processus électoral. Le secrétaire exécutif de CDCE/Rodhécic a fait remarquer que cette faiblesse a été caractérisée par entre autres faits des interventions non appropriées des acteurs au processus électoral, l’agression des chefs de centre de vote manipulant des bulletins de vote, les frustrations et la méfiance entre les citoyens. Aussi faudra-t-il penser à vite vulgariser l’éducation civique et électorale sur tout l’ensemble de la RDC, ainsi que toutes les lois relatives aux élections qui doivent être connues par chaque Congolais en âge de voter.
La faiblesse du système judiciaire, le 3e problème, constitue pour Jean-Baptiste Ndundu, le problème le plus important. Le fait qu’il n’y ait eu qu’un seul des 11 candidats à la présidentielle à introduire le recours à la Cour suprême de justice, l’inaction du Procureur de la République, l’utilisation abusive et illégale des biens et des services publics de l’Etat par les partis politiques, les violations de la loi électorale et les violences durant le processus électoral sont autant d’ingrédients qui ont montré la faiblesse du système judiciaire congolais.
Par conséquent, il faut que les acteurs sociaux, a préconisé l’orateur, se mobilisent pour que le système judiciaire soit amélioré et qu’il faut en augmenter le budget pour lui donner les moyens nécessaires à la réalisation de son travail.
Cependant, la mise en place de 80 tribunaux de paix à travers le territoire national s’avère un défi qui permettra à corriger les failles tant décriées du système judiciaire congolais.
Le faible niveau de sécurisation du processus électoral est la quatrième faiblesse relevée par le CDCE/Rodhécic. C’est pourquoi, il appelle à mobiliser des moyens financiers et/ou matériels en faveur de la sécurisation du processus électoral pour rencontrer les faiblesses rencontrées lors des scrutins du 28 novembre 2011.
Elections locales et municipales
Le secrétaire exécutif de CDCE/Rodhécic a évoqué des difficultés et contraintes dans l’organisation des élections locales et municipales. C’est pourquoi, il a appelé à les préparer déjà en en faisant un plaidoyer auprès du gouvernement et de la Céni. Parmi ces contraintes, il a relevé l’existence de plus de 6 000 circonscriptions électorales pour environ 200 000 candidats probables. Ce qui va conduire à plus de difficultés qu’il y en a eu lors des scrutins du 28 novembre 2011, d’autant plus que le fichier électoral n’a pas pris en compte les entités territoriales décentralisées (ETD).
Comme solutions, Jean-Baptiste Ndundu préconise le lancement des actions de préparation de la population à ces élections. A la question de savoir si, compte tenu du délai court et de tous les préalables à remplir pour la tenue heureuse des élections, les locales et les municipales n’ont pas la chance d’avoir lieu ou d’être renvoyées à plus tard, l’orateur a répondu que « le risque pour qu’il n’y ait pas d’élections est permanent. C’est pourquoi, nous sommes en train de travailler pour que les élections locales et municipales aient effectivement lieu », a-t-il déclaré.
Kléber Kungu
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