jeudi 7 juin 2012
Matata Ponyo à Goma pour évaluer la situation sécuritaire
Alors que les combats ont repris l’après-midi de son arrivée
Matata Ponyo à Goma pour évaluer la situation sécuritaire
Le Premier ministre Matata Ponyo est arrivé jeudi 7 juin à Goma, chef-lieu du Nord-Kivu pour certainement faire l’évaluation de la situation sécuritaire, alors qu’on signale la reprise des combats en début d’après-midi entre les mutins du M23 et les FARDC. Il est à la tête d’une délégation composée du ministre de la Défense, Alexandre Lubal, et du commandant des Casques bleus de la Monusco, le général Chander Prakash. La délégation du Premier ministre Matata Ponyo est précédée la veille au chef-lieu de la province du Nord-Kivu par huit autres membres du gouvernement.
Une fois à Goma, Augustin Matata Ponyo Mapon s’est entretenu avec les autorités de la province et celles de la Monusco, selon radio okapi.net.
Matata Ponyo et sa délégation, qui sont arrivés à Tshengerero dans un hélicoptère de l'Onu, se sont rendus par véhicule de la mission onusienne à Bunagana, important poste frontalier avec l'Ouganda, à l’Est de Goma. Bunagana est situé dans le territoire de Rusturu, à environ 60 km à vol d'oiseau au nord-est de Goma.
Lors de la présentation à la télévision nationale du compte-rendu de la première réunion extraordinaire du conseil des ministres, jeudi 10 mai, le ministre de la Communication et éducation à la nouvelle citoyenneté, Lambert Mende Omalanga a déclaré que le chef de l’Etat a confié au nouveau gouvernement la mission de parachever la stabilisation de la situation sécuritaire et de la paix à l’Est.
Au début du mois de mai, des élus du Nord-Kivu ont demandé au Premier ministre, Matata Ponyo, « de se rendre immédiatement dans cette province pour examiner les questions sécuritaires qui s’y posent et trouver une solution définitive».
Dans un mémorandum déposé au bureau de l’Assemblée nationale, ces députés ont également plaidé pour que l’Assemblée nationale accorde une attention particulière au budget à allouer aux dépenses sécuritaires nécessaires pour pacifier la partie Est du pays.
Depuis la fin du mois d’avril, des combats opposent, dans les deux provinces de Kivu, les militaires et des mutins considérés comme des fidèles de Bosco Ntaganda ainsi que d’autres regroupés au sein du Mouvement du 23 mars (M23).
Reprise des combats
Alors que le Premier ministre et sa délégation séjournent au Nord-Kivu, on signale la reprise des combats entre mutins et armée congolaise en début d'après-midi de jeudi 7 juin près de Bunagana, au moment où le Premier ministre arrivait dans cette localité de l'est de la République démocratique du Congo (RDC) pour y évaluer la situation sécuritaire.
Alors que Matata Ponyo et sa délégation foulaient le sol du Nord-Kivu, au même moment, à une dizaine de km au sud-ouest, dans des collines du parc national des Virunga, reprenaient les combats entre les mutins et les FARDC
On pouvait entendre les détonations depuis Bunagana où le Premier ministre, accompagné d'une délégation d'une dizaine de ministres, devait s'adresser à la population au sujet de la situation sécuritaire.
Alors qu’il descendait de l'hélicoptère de l’Onu à Tshengerero, dans un petit stade protégé par des blindés de l'Onu, Matata Ponyo a été accueilli par une dizaine de femmes qui frappaient sur des bidons en chantant :"Vous nous amenez la mort encore à Bunagana".
De nombreux habitants de Bunagana et de localités voisines situées près de la ligne de front ont fui les violences ces dernières semaines pour se réfugier en Ouganda.
Selon le Haut commissariat de l'Onu pour les réfugiés, quelque 13.000 nouveaux réfugiés ont été enregistrés depuis début mai au centre de transit de Nyakabande (Ouganda), situé à 20 km de la frontière.
Le porte-parole des mutins, le colonel Vianney Kazarama, a accusé la Monusco d'avoir fait voler ses hélicoptère dans la zone qu'ils occupent depuis mai et d'où l'armée n'arrive pas à les déloger. Pour les mutins, les Casques bleus sont en train de jouer à la provocation. Les mutins menacent de réagir, car la Monusco ne sollicitent pas l’autorisation du M23 pour voler dans sa zone.
"Nous l'avons laissée passer sans problèmes, mais la Monusco est en train d'utiliser notre zone sans nous demander l'autorisation. C'est une forme de provocation, cela est très grave, nous risquons de réagir", menace le colonel Vianney Kazarama.
Les évêques de Bukavu dénoncent « la misère sordide des populations »
De leur part, dans un message « A quand la paix à l’Est de la RDC ? » publié mercredi 6 juin, les évêques catholiques de Bukavu demandent aux autorités politiques de mettre fin aux combats entre militaires et groupes armés dans les deux provinces du Kivu. Selon ces prélats, ces affrontements causent « une misère sordide des populations ».
Les évêques catholiques appellent les autorités à rester vigilantes « vis -à -vis des forces centrifuges internes et externes qui cherchent à balkaniser la RDC ». Ils s’inquiètent aussi des déplacements massifs des populations dans les pays voisins et dans d’autres localités à la suite de ces combats.
Les signataires de ce communiqué estiment que ces combats sont accompagnés d’une intensification du banditisme armé qui se manifeste par le phénomène de coupeurs de route, de fleuve et de lac.
Ils exhortent les autorités congolaises à tout mettre en œuvre pour que « sur l’ensemble du territoire national, les citoyens célèbrent le 52ème anniversaire de l’indépendance (le 30 juin) dans la paix et la dignité ».
Ce message a été publié à l’issue de l’assemblée ordinaire des évêques catholiques de la province ecclésiastique de Bukavu qui s’est tenue du 28 mai au 2 juin 2012.
Dans un communiqué publié vendredi 1er juin, le chef de la Monusco, Roger Meece, a exhorté « tous les groupes armés étrangers et congolais à cesser immédiatement toutes les formes de violence perpétrées » dans l’Est du RDC, tandis que lLa veille, le Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (HCNUDH), avait appelé le gouvernement congolais à une action urgente pour arrêter les violences commises par les groupes armés à l’Est du pays et assurer une justice pour les victimes.
Kléber Kungu
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