jeudi 7 juin 2012
Le cardinal Monsengwo a reçu le Prix de la paix
Conférence sur la RDC organisée à Berlin par la Fondation Friedrich-Ebert
Le cardinal Monsengwo a reçu le Prix de la paix
L'archevêque de Kinshasa, le cardinal Laurent Monsengwo Pasinya a reçu mardi 5 juin à Berli, en Allemagne, le Prix œcuménique de la paix. Une distinction remise à l'archevêque congolais par la Fondation Friedrich-Ebert pour son engagement en faveur de la paix et des droits de l'Homme en RDC.
La Fondation Friedrich-Ebert a organisé, à Berlin, en Allemagne, une conférence de deux jours sur la République démocratique du Congo. En marge de cette rencontre, le cardinal Laurent Monsengwo Pasinya a reçu le Prix œcuménique de la paix pour son engagement incessant et manifeste en faveur de la paix et des droits de l'Homme dans son pays. Ce qui l’a toujours poussé à prendre position pour ou contre des éléments qui ne cessent de marquer la RDC.
Au nombre de ses nombreuses positions, le cardinal Laurent Monsengwo Pasinya a dénoncé les résultats des élections présidentielle et législatives du 28 novembre dernier, marquées par des irrégularités.
A la radio allemande Deutsche Welle, il a livré à chaud ses impressions sur la distinction qu’il a reçue « avec gratitude, modestie et simplicité en pensant davantage à mon peuple, à l’Eglise du Congo et à l’Eglise d’Afrique que j’ai servies pendant près de 15 années ». Il a déclaré être étonné qu’on lui ait attribué ce prix, non pas parce qu’il n’ait rien fait pour la paix, mais parce que, dans l’immédiat, qu’il n’est plus acteur, étant donné que d’autres acteurs l’ont remplacé.
Il en a profité pour dénoncer le regain de violences dans l'Est du pays. Des violences qui sont accompagnées de pillages et de viols dont les civils sont les principales victimes. Il estime que « ces violences et ces viols ne sont pas une fatalité. D’abord, on n’aurait pas dû en arriver jusque-là. A mon sens, tous ces gens qui violent et qui agressent les femmes devraient être jugés sérieusement. Les enfants soldats, les jeunes que l’on encadre pour les envoyer faire les basses besognes, ça ne se voyait jamais avant dans le Congo. C’est ce que je pensais du régime Mobutu […] » Le cardinal Monsengwo appelle à la remise « des enfants soldats dans la société civile pour les y encadrer, tandis qu’il faut punir les gens qui ont envoyé les enfants dans l’armée »
Comment faut-il régler tous ces problèmes qui déchirent le Congo Kinshasa ? Faut-il que les Congolais les arrangent eux-mêmes ou faut-il qu’ils recourent à l’aide des pays voisins et de la communauté internationale ?
« Les problèmes doivent être résolus par les Congolais eux-mêmes en priorité. Les autres doivent amener un appoint, les autres ne doivent pas prendre un rôle principal parce qu’ils défendre leurs intérêts et non pas ceux des Congolais », a-t-il déclaré.
« Après les élections, une césure en RDC ? »
« Après les élections, une césure en RDC ? », c’est l’intitulé de cette grande conférence qui a traité entre autres thèmes, le regain de violences dans le Nord-Kivu et le Sud-Kivu, ainsi que les accusations à l'égard du Rwanda de soutenir le mouvement du M23.
Depuis le mois d'avril, les groupes armés sévissent dans le Nord-Kivu et le Sud-Kivu, tandis que des combats opposent l'armée régulière et les mutins du Mouvement du 23 mars (M 23). Pour Jean Mutombo, pasteur de l'Eglise du Christ au Congo (ECC), les deux provinces sont victimes des ressources minières que renferme leur sous-sol, notamment la présence du coltan, utilisé notamment pour la fabrication des téléphones et des ordinateurs portables.
Quant à Jean Claude Katende, président national de l'Association africaine de défense des droits de l'Homme, il attribue les violences à un homme, Bosco Ntaganda, qui aurait dû être arrêté par le gouvernement congolais il y a quelques années. Jean-Claude Katende estime que la Mission des Nations unies pour la stabilisation en RDC devrait contribuer à l’arrestation d’un criminel dont les actes ne font qu’augmenter chaque jour qui passe.
La Monusco, dont le mandat devrait être prolongé, a remis récemment un rapport affirmant que des Rwandais avaient été recrutés pour renforcer les mutins qui composent la rébellion du M23. Le chef de la mission, Roger Meece, appelle le Rwanda et la RDC à dialoguer et à trouver une solution pour mettre fin aux violences dans l'Est, condition sine qua non à une paix et une stabilité dans toute la région.
Kléber Kungu
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