jeudi 21 juin 2012

Combats entre FARDC et M23 : plusieurs habitants en fuite

Rutshuru/Nord-Kivu Combats entre FARDC et M23 : plusieurs habitants en fuite L’intensité des affrontements entre les FARDC et les mutins du Mouvement du 23 mars, M23, est loin de faiblir et les mouvements de déplacements des populations civiles fuyant ces combats ne vont pas decrescendo. Pat conséquent, les combats qui se sont produits dimanche 17 juin dans le territoire de Rutshuru au Nord-Kivu, ont provoqué de nouveaux mouvements des population civiles. A la suite des affrontements entre les FARDC et les mutins du M23, plusieurs habitants de ce territoire sont arrivés à Ntamugenga où ils se sont installés dans des écoles et à l’hôpital de référence. Cet endroit accueille au moins 14 000 autres déplacés venus des villages de Rutshuru depuis plusieurs semaines. Un notable de la région, cité par radiookapi.net, ayant requis l’anonymat, a fait état d’une panique générale qui s’est emparée de la population à Ntamugenga à la suite des affrontements. D’après lui, les habitants ont fui leurs maisons pour se placer sous la protection des casques bleus de la Monusco. «D’autres habitants sont en train de quitter [Rutshuru] pour trouver refuge à Rubare et Kako ainsi qu’à Kalengera. Nous sommes en train de constater les mouvements de nos militaires par-ci par là. Ils sont en train de voir comment repousser les rebelles du M23», selon cette source. Les combats ont repris dimanche matin entre l’armée loyaliste et les mutins. Ils se sont affrontés notamment à Ngonkwe, à environ 5 km du camp militaire de Rumangabo. Les mutins ont pris les localités Tarika, Ruseke et Murambi proches de Ntamungenga dans le groupement de Bweza à environ 17 km à l’Est de Rutshuru-centre (Nord-Kivu). «Les rebelles du M 23 n’ont pas pu atteindre Ntamugenga. Mais ils étaient proches de là, vers l’endroit appelé ‘Rutsiro’ et Ruseke», a affirmé le même notable. Soutien de la Monusco au Gouvernement et aux FARDC Dans l’entre temps, la Mission des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (Monusco) a réaffirmé son soutien au gouvernement congolais et à son armée pour le rétablissement de la paix et de la sécurité au Nord-Kivu. Le 12 juin dernier, Roger Meece, Représentant spécial du Secrétaire général et Chef de la Monusco a présenté au Conseil de sécurité le dernier rapport du Secrétaire général sur la situation en RDC. Roger Meece a souligné, dans son rapport, entre autres choses, les progrès considérables réalisés dernièrement en matière de réduction de la menace posée par les FDLR (Forces démocratiques pour la libération du Rwanda) et d’autres groupes armés qui pullulent dans l’est de la RDC. Cependant, ces progrès ont été interrompus par la mutinerie, dirigée entre autres par Bosco Ntaganda et Sultani Makenga, d’officiers et de soldats anciennement intégrés au sein des FARDC. Le numéro un de la Monusco n’a pas caché son inquiétude en raison de la détérioration de la situation sécuritaire au Nord-Kivu et au Sud-Kivu résultant de cette mutinerie, et par la mutinerie lancée du M23. Cette situation d’insécurité a provoqué par conséquent d’importants déplacements des populations civiles, accompgnés d’un calvaire sans nom. Il a également évoqué les meurtres à grande échelle de civils et autres violations graves des droits de l’homme qui sont actuellement commis dans les deux Kivu par les groupes armés, notamment les FDLR et les « Raiya Mutomboki », dus en partie au vide sécuritaire résultant de la mutinerie du M23. Aussi la Monusco condamne-t-elle fermement toutes les attaques contre des civils ainsi que toutes les tentatives des groupes armés, notamment M23, de porter atteinte à l’autorité de l’Etat congolais. La Monusco renouvelle son appel à tous les groupes armés de cesser immédiatement leurs activités et de déposer les armes. Elle appelle également les Etats membres de la région à enquêter et à prendre toutes les mesures nécessaires pour mettre un terme à tout appui fourni à ces groupes. Dans le cadre de son mandat de protection des civils et de stabilisation, la Monusco a réaffirmé sa détermination de collaborer étroitement avec le Gouvernement congolais et, en appui aux FARDC, d’enrayer les forces négatives et rétablir la sécurité dans les zones touchées par la récente recrudescence de la violence. A ce jour, le nombre de déplacés dans les deux Kivu s’élève à…plus de 240 000 nouveaux déplacés. Un défi de taille pour les acteurs humanitaires qui doivent les prendre en charge. Un travail rendu ardu par le climat d’insécurité. Pas plus tard qu’à m-juin, les habitants de cinq localités (Gikoro, Mutingo, Bunagana, Cheya et Rubona ) du groupement Jomba à Rutshuru étaient privés d’eau potable depuis le lundi 11 juin dans la soirée. Cette situation malheureuse était l’œuvre des rebelles du Mouvement du 23 mars que les autorités de ce territoire ont accusé d’avoir détruit volontairement le tuyau de conduite d’eau qui alimente ces localités. C’est dans la localité de Nyarubara à 400 mètres du captage d’eau de Kamira que le tuyau qui achemine l’eau à Bunagana a été détruit. Les habitants de ces localités s’approvisionnent en eau à la source de Gisurgwe située à 4 km au Sud-est de Bunagana. Les rebelles exigent aux autorités locales d’avoir leur autorisation pour accéder dans la zone où le tuyau a été endommagé. La destruction de la source d’eau constitue sans conteste un acte criminel de guerre intolérable. Les auteurs de cet acte ne se rendent certainement pas compte que le moment venu ils vont répondre de leurs actes criminels à la CPI dont les portes leur sont largement ouvertes. Kléber Kungu

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