jeudi 21 juin 2012

Panne du bac moteur : le gouvernorat refuse d’honorer le devis de réparation

Territoire de Luozi/Bas-Congo Panne du bac moteur : le gouvernorat refuse d’honorer le devis de réparation Le grand bac moteur de Luozi est en panne depuis plusieurs mois, sans que le gouvernorat du Bas-Congo, garant de la sécurité de ses administrés et de leurs biens, ne songe à mettre fin à cette situation. Au contraire, les autorités provinciales s’arrangent pour mettre des peaux de banane sur le chemin de toutes les personnes volontaristes, physiques ou morales, qui voudraient aider l’Etat à réparer ce bac. AgriSud et Eddy Muanda en savent quelque chose. Qu’attend alors le gouvernorat du Bas-Congo pour réparer ce bac : une catastrophe fluviale avec le bac de Mpioka qui assure péniblement les traversées quotidiennes ? Des échos en provenance de Luozi sont alarmants, plus qu’alarmants et inquiétants. Au point de nous pousser à secouer de leur torpeur toutes les autorités ayant en charge la gestion du bac moteur. La population de l’espace manianga ne sait plus à quel député se fier ni à quelle autorité se confier pour voir réparer dans le meilleur délai son bac, avant que le pire n’arrive. En effet, depuis que le bac moteur de Luozi est tombé en panne, les autorités provinciales donnent l’impression que la réparation de ce bac est loin d’être une urgence et que les personnes et les véhicules sont obligés de se débrouiller avec le bac de Mpioka,de petite capacité, aussi longtemps qu’elles vont continuer à garder le silence. Et pourtant, des personnes ou des organisations de bonne volonté ne manquent pas dans cette terre promise à un bel avenir avec toutes les richesses naturelles dont regorgent son sol et sous-sol, pour venir à la rescousse d’une population abandonnée. Au nombre desquelles, Agrisud international, un projet de l’Union européenne, qui opère dans le territoire de Luozi où il appuie aussi bien les agriculteurs – 900 au total - en leur offrant formations et des subventions sous forme de semences avec l’objectif d’impliquer 2 500 agriculteurs dans le projet. Ce projet, las d’attendre une hypothétique réparation du bac, a offert ses offices pour le réparer. Aussitôt après avoir appris cette « mauvaise nouvelle », les autorités provinciales ont dépêché une équipe de 4 personnes, dont le coordonnateur du Fonds de réhabilitation et d'entretien routier (FRER), l'Ir Matthieu Bibondo Nsabu, comme chef de mission. Avec pour message : « il n’est pas question qu’Agrisud répare le bac, le gouvernorat est disposé à le faire ». Très bref séjour de la délégation du gouvernorat ! Arrivée le jeudi 24 mai, dans la semaine de la pentecôte, la délégation provinciale est rentrée le jour suivant. Sans rien dire de spécial à la population de Luozi qui attend impatiemment que le grand bac moteur reprenne du service le plus tôt possible. Pour un séjour d’une délégation censée apporter une solution à un problème comme celui du bac, il faut avouer qu’il a été très bref ! Une autre personne avec un projet très intéressant d’exploiter les minerais du territoire a tenté d’aider le gouvernorat de remettre à flots le bac. Sans succès. Edy Muanda, un Congolais vivant en Allemagne, n’a pas accepté que ses machines d’un grand tonnage traînent à la rive gauche (Kimbemba) du fleuve, faute d’un bac de grand tonnage. Ainsi a-t-il proposé qu’il prenne en charge les frais de réparation du bac. Comme d’habitude, les autorités gouvernementales, déterminées à voir continuellement ce bijou dans cet état, n’ont pas hésité à décliner une telle offre. Cependant, pour montrer que le bac ne souffre pas d’une grande panne, l’homme a insisté pour que ce bac traverse ses machines. Ce qui fut fait sans problèmes. Toutefois, il a promis à la province de se doter de son propre bac. Un défi qui n’aura jamais la chance de se réaliser, malgré son importance pour la population. Selon des sources dignes de foi, la panne qui a immobilisé le grand bac moteur depuis plusieurs mois est une petite panne qui devait être facilement réparée si le cœur des autorités provinciales y était. Alors pourquoi, les autorités provinciales semblent se préoccuper d’autres choses que de la réparation de ce bac sans lequel le trafic fluvial à Luozi devient impossible et que, par conséquent, il y a crainte de déplorer bien des cas de noyade et des naufrages comme on en a connu le 19 janvier sur le fleuve Congo, lorsqu’une pirogue motorisée, qui avait à son bord 17 personnes, y a chaviré emportant une personne sur le fleuve Congo ? A la base, le refus du gouvernorat du Bas-Congo d’honorer le devis de la réparation que la direction provinciale de l’Office des routes lui avait introduit. Depuis, la direction provinciale de l’Office des routes attend la date où les caisses de la province ne sonneront plus creux. Le bac moteur de Mpioka, d’une faible capacité et vieux de plusieurs décennies, peine à assurer les traversées, avec toutes les conséquences que l’on peut déplorer, notamment la lenteur de traversées étant donné que le bac ne peut prendre que deux petits véhicules par traversée… Comme l’avait déclaré la vice-présidente de la Sodema/Luozi, Pauline Mvibudulu Thamba, dans une interview qu’elle avait accordée à L’Observateur il y a quelques mois: « Nous traversons le fleuve avec un cercueil navigant». La déclaration de la vice-présidente de la Sodema montre bien le danger auquel sont exposés ceux qui traversent le fleuve Congo par ce petit bac. C’est pourquoi, la présidence de la Sodema (Solidarité pour le développement du Manianga) en appelle à l’intervention rapide et l’implication du ministre des Transports et Voies de communication, Justin Kalumba Mwana Ngongo, dans ce dossier qui a traîné pour rien. Pour éviter que des ONG ou des personnes soucieuses du développement de l’espace manianga, du territoire de Luozi en particulier, ne soient poussées à faire ce qui relève des prérogatives du gouvernorat, il revient aux autorités provinciales de vite résoudre les problèmes de leurs administrés. Kléber Kungu

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