lundi 25 mars 2013

Michel Djotodia, le tombeur de Bozizé

République centrafricaine Michel Djotodia, le tombeur de Bozizé Le chef d'Etat centrafricain, François Bozizé, a été renversé dimanche par les rebelles du Séléka qui ont pris la capitale, Bangui. Des combats ont causé la mort de treize militaires sud-africains qui étaient commis à la garde de la capitale. Le nouveau maître de Bangui et chef de la rébellion centrafricaine, est Michel Djotodia, qui succède à François Bozizé, lui-même tombeur de Ange-Félix Patassé en 2003. Comme d’accoutumée, en telle circonstance, le chef de la coalition rebelle Séléka, Michel Djotodia, s’est autoproclamé président de la Centrafrique, après avoir chassé du pouvoir François Bozizé. « Après la déclaration que j’aurai à faire, je pourrai me considérer comme chef d’Etat. (…) Cette victoire n’est pas la mienne, elle est celle du peuple centrafricain. Cela suppose que le peuple centrafricain doit être uni, doit voir l’avenir avec objectivité parce qu’il n’y a pas la paix. Sans la paix, on ne peut rien faire. Maintenant il va falloir ramener la paix, ramener l’autorité de l’Etat sur toute l’étendue du territoire et ce n’est que par ce procédé que l’on peut espérer et essayer de relancer l’économie centrafricaine. » Qui est le nouvel homme fort qui va désormais présider aux destinées de la République centrafricaine victime de nombreux coups d’Etat ? Agé d’une soixantaine d’années, Djotodia est un ancien fonctionnaire et diplomate - il a notamment été consul de Centrafrique au Soudan du Sud - qui avait basculé dans la rébellion, en devenant l’un des principaux animateurs depuis 2005. Né en 1949 dans la Vakaga (Oubangui-Chari, Afrique équatoriale française (AEF), Michel Am-Nondokro Djotodia est un homme politique centrafricain de l'Union des forces démocratiques pour le rassemblement (UFDR) membre de la Seleka. Suite aux accords de Libreville en janvier 2013, il devient vice-Premier ministre d'un gouvernement d'union nationale le 2 février 2013. Le 25 mars 2013, il se déclare président de la République suite à la prise de la capitale Bangui par les rebelles au cours de laquelle a été renversé le général François Bozizé. Celui-ci, déchu, il s’est réfugié au Cameroun et non en République démocratique du Congo (RDC), en attente d’un autre pays d’accueil. «Le président François Bozizé a cherché refuge au Cameroun où il se trouve actuellement dans l’attente de son départ vers un autre pays d’accueil», a annoncé la présidence camerounaise dans un communiqué lu à la radio nationale lundi. Sa famille a elle été prise en charge en RDC, a indiqué lundi le porte-parole du gouvernement et ministre des médias congolais, Lambert Mende, précisant qu’une vingtaine de personnes, dont son fils, ont été accueillies et éloignées des frontières conformément aux règles internationales. Condamnant la prise de pouvoir par la force de la rébellion, l’Union africaine a suspendu lundi la participation de la Centrafrique à l’organisation. L’UA a également imposé des sanctions à sept responsables de la coalition rebelle Séléka, dont Michel Djotodia, après son offensive éclair et la prise de la capitale centrafricaine dimanche 24 mars. «Le Conseil (de Paix et Sécurité) décide de suspendre immédiatement la participation de la RCA (République centrafricaine) à toutes les activités de l’Union africaine ainsi que d’imposer des sanctions, à savoir des restrictions de voyage et le gel des avoirs des dirigeants du Séléka», a annoncé le Commissaire à la Paix et la Sécurité de l’UA, Ramtane Lamamra. C’est dans une capitale sans électricité et sans radio nationale que Michel Djotodia se comportait comme le nouveau chef de l’Etat, dans l’attente d’une déclaration officielle à la Nation. En attendant, de leur côté la France et les Etats-Unis d’Amérique ont appelé les rebelles à respecter les accords de paix qui avaient été conclus à Libreville le 11 janvier entre le camp Bozizé, l’opposition et le Séléka, et à soutenir le gouvernement d’union nationale qui en est issu. A ces messages, le nouvel homme fort centrafricain a promis en ces termes : «Nous resterons toujours dans l’esprit de Libreville, ajoutant qu’il garderait à son poste l’actuel Premier ministre du gouvernement d’union nationale Nicolas Tiangaye, figure de l’opposition à Bozizé et qu’il organiserait des élections libres et transparentes d’ici à trois ans. Washington a également appelé «de manière urgente» le Séléka à «rétablir la loi et l’ordre» dans la capitale Bangui, livrée au pillage et où la situation est anarchique. Le secrétaire général de l’Onu Ban Ki-moon a, quant à lui, condamné la prise de pouvoir par les rebelles et s’est déclaré inquiet des violations de droits de l’homme, selon son porte-parole Martin Nesirky. Arrivé au pouvoir par les armes en 2003, François Bozizé, 66 ans, - un ancien proche de l’empereur Jean-Bedel Bokassa - avait été élu président en 2005 et réélu en 2011 au terme d’un scrutin très critiqué par l’opposition. La rébellion avait lancé une première offensive le 10 décembre dans le nord du pays et enchaîné victoire sur victoire face aux forces gouvernementales désorganisées, avant de stopper sa progression sous la pression internationale à 75 kilomètres au nord de Bangui. Des accords à Libreville avaient débouché sur la formation d’un gouvernement d’union nationale. Arguant du non-respect de ces accords, les rebelles ont déclenché à nouveau les hostilités vendredi et déclaré vouloir mettre en place un gouvernement de transition. Kléber Kungu

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