vendredi 17 septembre 2010

Examen du projet de loi budgétaire, retombées de l’université du cinquantenaire…

Septembre de tous les enjeux et de toutes les peurs
Examen du projet de loi budgétaire, retombées de l’université du cinquantenaire…
Le mois de septembre demeure fatidique pour le Congolais en général. Pour le Congolais, le mois de septembre est très stressant avec la rentrée scolaire sur fond d’une crise socio économique sans nom. Pour le politicien, septembre est de tous les enjeux avec, comme à l’accoutumée, l’examen du projet de loi budgétaire –un projet du reste déjà rejeté par l’opposition avant même son dépôt au Parlement. Les partis politiques membres de l’Alliance de la majorité présidentielle (AMP) et alliés, eux, ont aussi, leur motif de soucis : ils sont dans l’attente d’une communication importante de l’autorité morale de ladite majorité, consécutive aux retombées de l’université du cinquantenaire du PPRD tenue du 19 au 23 août 2010 à Kisangani. Mais dans leur ensemble, les Congolais sentent déjà en ce mois de septembre l’odeur sulfureuse des élections qui vont réserver des surprises, aussi bonnes que mauvaises, pour les uns et les autres. En bref, septembre est un ingrédient suffisant pour être un mois pas comme les autres. Pour ces raisons, Les Points, l’institut des recherches, études de marché et d’opinions, a organisé une enquête par sondage, du 8 au 10 septembre, pour notamment prendre la température des Kinois à la rentrée parlementaire.
A quelque 120 jours du début des élections, Les Points, a pris le pouls des intentions de vote aux législatives. Selon cet institut, lors des législatives, ‘’tout s’annonce tribale plutôt que politique. Mais cette tribalité est loin d’être aveugle, car les partis politiques disposant d’un nombre élevé de députés provinciaux tout comme nationaux et sénateurs connaitront un grand vote sanction. La première catégorie reste dominée par l’UDPS, avec 19%, suivie du MLC, qui perd et stagne à 8% d’intentions contre 6% du PALU. Quand au PPRD, il peine encore à réunir ses 4% traditionnels.’’ Plusieurs sondés l’accusent d’arrogance aveugle
Dans la deuxième catégorie, face aux résolutions de l’université du cinquantenaire, la riposte du Mouvement social pour le renouveau (MSR) a été très payante. Elle a dégonflé un parti que d’aucuns n’ont pas tort de qualifier d’arrogant. Cette intervention a été largement applaudie au sein de l’opinion qui l’a jugé utile face à l’arrogance du PPRD. Cette réplique du MSR, a constitué un dégonflement à ce parti des cadres et non de masse.
Le Parti pour l’Action (PA) du député Kin Kiey Mulumba est une force qui s’enracine au jour le jour. Ce parti de masses connait une forte adhésion des membres et recrute au jour le jour les indécis d’autres partis politiques. A peine créé, le parti se voit structuré et ses membres formés dans une université politique animée par les grandes personnalités du monde politique. L’Envol du député Delly Sesanga Hipungu talonne le PA. Très tentaculaire sous forme d’une toile d’araignée, l’Envol ne manque pas de nourrir de grandes ambitions politiques. Implanté dans toutes les provinces de la RDC l’Envol fait un travail de fourmi en recrutant et en formant ses membres pour les grands enjeux de 2011. Le Parti des écologistes congolais (Peco) de Didace Pembe se pointe à la troisième place devant la Scode de Muyambo dont le comité politique s’attèle également à la redynamisation de ses structures. Puis vient l’Ecidé de Martin Fayulu, etc.

Les députés et Sénateurs les plus populaires
De ce côté, l’angoisse est palpable. La raison ? Des millions de promesses durant la campagne électorale de 2006 non tenues. Les députés et sénateurs ont pratiquement desséché leur base, après lui avoir promis monts et merveilles, haut et fort. Aujourd’hui, leur politique de démagogie les rattrape. A 120 jours de l’année fatidique de 2011, Ils ont le désaveu de la population qui les a élus en 2006. Les sondés pensent que plus de 84% des députés actuels ne fouleront plus leurs pieds à l’hémicycle en 2011. « Nous ne les avons pas vus pendant les vacances parlementaires, on apprend seulement qu’ils étaient venus, ils se sont enfermés dans leurs familles biologiques et personne ne les a vus. Qu’ils viennent encore nous mentir en 2011 », menace un enquêté, tout dépité. Mais si personne ne les a vus, d’où nous viennent les images qu’ils balancent sur le petit écran montrant leurs vacances parlementaires ? Peut-on rétorquer.
A en croire les enquêtés, ils sont rares, les élus qui sont réellement présents à la base, ceux, sur qui pèsent politiquement dans leurs fiefs. En ordre d’arrivée, contre tout attente, le député Katumba Mwanke a montré de quel bois il se chauffe lors de l’anniversaire de PPRD. Très distrait, l’homme, ambassadeur pour certains, a réalisé de grandes œuvres qui resterons à jamais gravées sur pierre dans l’histoire non seulement des habitants de Pweto, mais de tous les Katangais qui trouvent en lui un bâtisseur. Il fait un boosting de 67%.
Il est suivi par Tryphon Kin Kiey Mulumba, dit « Ba kala ya Ngolo », un nom devenu célèbre non seulement dans le Bandundu, mais aussi à Kinshasa. Cette grande machine de mobilisation du Kwilu a réalisé plusieurs actions dans son fief. A en croire nos enquêtés, il maitrise avec précision de tonalité plus de quatre dialectes du terroir. Il est capable de mobiliser une foule importante de la population là où les autres partis et leurs présidents peinent après alliance, à réunir mille personnes.
Léon Kengo wa Dondo se pointe à la tête de l’Equateur. Très apprécié pour sa maturité politique, le président du Sénat est considéré par les enquêtés comme un homme plein de sens d’honneur et de considération. Avec sa sagesse, il fait régner un climat de paix à la Chambre haute du Parlement.
Vient en troisième place le sénateur Jacques Mbadu Situ, autrement appelé « Jacques Ba Moyen ». Dit homme des réseaux, il connait une forte considération auprès des fideles de l’Eglise catholique. Ses interventions scientifiques sur le pétrole du Bas-fleuve et la construction du port en haut profonde ont fait de lui un défenseur des intérêts et du bien-être de la population Kongo central.
Sesanga Hipungu se pointe à la tête de la province du Kasaï, et distance cette fois-ci le millionnaire Kande Muponpa qui, du reste, est à couteaux tirés de popularité avec Claudel Lubaya Dans certaines provinces, il est remarqué une forte carence des députés et sénateurs. C’est le cas de l’Equateur où le Président Kengo parait seul. Au Maniema, les députés poids lourds étaient tous versés dans le Gouvernement, le cas de Matenda Kyelu, Thambwe Mwamba, etc.
Tous les ingrédients sont réunis pour que septembre avec tous ses enjeux et tout ce qu’il annonce constitue bien un motif d’insomnies pour les uns et les autres.
Kléber Kungu

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