Ituri, un district en reconstruction
HCR, Unicef, Oxfam/Québec, DRC, Pam, Coopi au secours des vulnérables
(Par Kléber Kungu, envoyé spécial en Ituri/Bunia)
Elles sont très nombreuses les ONG internationales déployées dans le district de l’Ituri, en appui financier et matériel aux ONG nationales. Le nombre élevé des unes et des autres explique bien l’ampleur du travail à mener dans ce district, l’un des plus meurtris de la RDC ces dernières années en raison des guerres et des affrontements interethniques qui ont endeuillé cette partie du territoire congolais. Lorsqu’on arrive pour la première fois à Bunia, chef-lieu du district de l’Ituri, l’activité sectorielle intense qui s’y déploie, cache bien le nombre important des personnes qui ont besoin de l’aide humanitaire : retournés, malades du VIH/Sida sous ARV, enfants ex-soldats, filles mères, enfants vulnérables, victimes des violences sexuelles, déplacés… Leur nombre est très élevé et leurs besoins immenses, ces vulnérables victimes de plusieurs maux qui rongent ce district très riche en pierres précieuses et dont le sol est très fertile. Devant cette situation humanitaire très préoccupante, il y a les humanitaires prêts à répondre aux cris de détresse de cette population estimée à près de 5 millions d’habitants répartis sur 6 659 km2.
Le Haut commissariat pour les réfugiés (HCR) est très actif en Ituri. En appui aux ONG nationales et/ou internationales, le HCR mène des actions de lutte contre les violences sexuelles et les VIH/Sida. Avec Oxfam/Québec et grâce au financement de World Bank , il a construit un centre de dépistage volontaire (CDV) à l’hôpital général de référence de Bunia pour le renforcement des capacités de prévention, de prise en charge, d’atténuation, de l’impact, de suivi, d’évaluation et de coordination en matière de VIH/Sida.
Grâce au financement du gouvernement nippon, le HCR a également construit, dans le cadre du projet Autonomisation communautaire et consolidation de la paix en Ituri (ACCPI), des abris transitionnels en faveur des retournés à Lengabo, victimes des affrontements interethniques.
En appui à l’ONG Solidarités International et dans le cadre du projet Réponse rapide aux mouvements des populations (RRMP), l’Unicef organise ce qu’il appelle des foires aux NFI (biens non alimentaires) en faveur des ménages des retournés à Fataki dans le territoire de Djugu.
L’Unicef et le Pam appuient également Coopi (Cooperazione Internazionale) qui encadre les enfants sortis des forces et groupes armés (EAFGA), des enfants vulnérables (enfants de la rue), des filles mères qui sont hébergés au Centre d’accueil alternatif à la cité de Bunia, dans le cadre du projet de prévention, réintégration et protection des EAFGA et des enfants vulnérables victimes de violences en Ituri. Pendant la période de prise en charge psychosociale, le Programme alimentaire mondial (Pam) intervient en apportant un appui alimentaire aux pensionnaires du Centre d’accueil alternatif.
A Boya I, à 35 km de Bunia, en direction de Marabo, l’Unicef et Oxfam/Québec, avec le Programme national village assaini, aident la population (retournés et population locale) à vivre dans un environnement assaini en leur construisant des latrines et des sources d’eau propres.
Le Conseil danois pour les réfugiés (DRC, Danish Refugee Council), dans le cadre du projet Aide en faveur des retournés dans la zone d’Ituri, aide les retournés et les communautés locales dans plusieurs secteurs : éducation, en réhabilitant les écoles, Wash en réhabilitant des sources d’eau et en construisant des latrines. DRC distribue également des biens non alimentaires aux enfants orphelins dans des écoles et à des filles mères à Fataki.
Le Programme alimentaire mondial (Pam) apporte de l’assistance alimentaire aux personnes vivant avec le VIH/Sida sous traitement des antirétroviraux (ARV) à Bunia centre.
L’ONG protestante, Samaritan’s Purse International, basé à Nyankunde, s’évertue à remettre sur les rails l’hôpital de ce centre détruit au cours des affrontements interethniques de 2002-2003, un bijou jadis de référence à l’époque dans la région.
Lorsqu’on arrive à Bunia, cette vieille cité, en plein rajeunissement, on a de la peine à découvrir le travail de ces humanitaires, sinon on peut découvrir les bâtiments qui les abritent, disséminés à travers un centre où se côtoient vieilles maisons et nouvelles bâtisses en construction. Il faut aller à l’intérieur pour voir ce que font ces humanitaires, ce qu’ils sont aux yeux d’une population. Nous avons séjourné pendant 4 jours et nous nous sommes rendus à Fataki, à Dz’na, à Lengabo, à Boya I, à Djugu, à Nyankunde pour rencontrer tous ces vulnérables dont l’aide humanitaire est ce qu’est l’air est pour un suffoqué.
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