Ministère du Portefeuille
Jeannine Mabunda sort avec un bilan positif
Première femme à occuper un ministère dans ce secteur économique et financier, Jeannine Mabunda Lioko sort du ministère du Portefeuille la tête haute, sourire aux lèvres, mais surtout fière d’avoir engrangé des résultats positifs dans un secteur qui, cinq années durant, elle a dû faire face à d’incessantes et nombreuses critiques. Une joie qui se justifie par le fait que, après avoir hérité des entreprises qualifiées des canards boiteux, la femme en qui la Nation avait placé la confiance en la nommant ministre du Portefeuille, c’est-à-dire à la tête des entreprises dont la santé financière était tout sauf reluisante, donc peu confiante, a pu relever sa tête en sauvant plusieurs d’entre elles du naufrage. En dépit de tout cela, Jeannine Mabunda a dû accepter cette charge. Pour la remplir avec beaucoup de dextérité, de technicité.
Issue du secteur privé et donc technocrate, chose que certaines personnes ont été tentées de lui reprocher mais qui était en même temps un de ses grands atouts. Les cinq ans qu’elle a passés au Portefeuille à défrayer accidentellement la chronique par certains médias montrent qu’une femme qui n’est pas issue du sérail politique, non typique d’un point de vue culturel, dans un secteur de grands enjeux économiques, suscite toujours la curiosité ou le rejet de certains politiques.
Grâce à ses résultats, elle a réussi à se légitimer, aussi bien au sein de la classe politique qu’auprès de sa base à l’Equateur, une province qualifiée comme étant acquise entièrement à l’opposition. Dans son fief de Bumba, elle a été la mieux élue devenant à ce jour une des voix de l’Equateur, reconnue comme telle par ses pairs élus de la province.
Donc, en mars 2007, quand Jeannine Mabunda est nommée ministre du Portefeuille, son ministère détenait des participations dans 64 sociétés d’économie mixte et 54 entreprises publiques qui avaient joué jusqu’à la fin de la décennie 80 un rôle moteur dans le développement socio-économique du pays. Cependant en 2006, l’ensemble des unités de production composées des entreprises publiques était caractérisé par l’obsolescence de l’outil de production, l’inadéquation entre le niveau d’activité réelle et les effectifs du personnel quasi pléthoriques, l’accumulation des déficits financiers et l’absence des bénéfices pour l’Etat propriétaire, la décapitalisation progressive des entreprises dont le niveau réel n’a jamais été fixée, la démotivation généralisée du personnel du à l’incertitude quant à la pérennité du salaire, la quasi-absence des investissements de réhabilitation et de croissance, l’absence du programme de restructuration et de développement.
Face à cette situation, Jeannine Mabunda a dû appliquer une thérapeutique de choc pour revitaliser le secteur du Portefeuille, un des socles des 5 chantiers. Cette revitalisation devait pousser l’Etat à administrer une thérapeutique de choc à ces canards boiteux pour leur permettre de marcher convenablement.
Dans la foulée, est né le projet des lois sur la réforme du portefeuille, car les changements profonds et l’obtention des résultats attendus par l’Etat propriétaire de ces entreprises et les populations bénéficiaires des services publics ne pouvaient s’obtenir qu’en amorçant une démarche à deux volets à savoir : le changement du cadre légal et réglementaire régissant les entreprises publiques ; et la restructuration profonde en vue de rendre les entreprises efficaces, efficientes, performantes et rentables
Ainsi ont vu le jour et sont promulguées les quatre lois de la réforme, à savoir : la Loi 08/007 sur la transformation des entreprises, la Loi 08/008 sur le désengagement, la Loi 08/009 sur les Etablissements Publics et la Loi 08/010 sur le Portefeuille de l’Etat.
Arrêt du compteur du calcul des arriérés des salaires
L’application de ces lois a permis d’obtenir beaucoup résultats, dont la classification et la séparation des entreprises en sociétés commerciales, établissements publics, services publics et entreprises à liquider, le portefeuille de l’Etat a été ainsi constitué des sociétés commerciales à vocation marchandes. C’est pourquoi, aux 64 entreprises existantes ce sont ajoutées 20 nouvelles sociétés dites commerciales issues de la réforme, les établissements publics ont eu clairement mission de se concentrer sur l’amélioration de la qualité des services publics rendus à la population et de fait, ils ont été soustraits de l’obligation de rechercher forcement le bénéfice ; les entreprises publiques devenues services publics étaient en réalité le prolongement de l’Administration publique et les entreprises publiques, dissoutes et mise en liquidation, sont celles faute des moyens financiers et d’activités techniques justifiant leur objet social, ne pouvaient plus fonctionner.
Conséquence : cette décision a permis à l’Etat d’arrêter le compteur du calcul des arriérés des salaires et autres avantages des agents de ces entreprises publiques devenues en réalité budgétivores.
La réforme des entreprises publiques donne aujourd’hui la configuration actuelle des entreprises du portefeuille de l’Etat. Il y a à ce jour 20 sociétés commerciales et 59 sociétés d’économie mixte.
Au bout du compte, tout le peuple congolais peut se réjouir de ce que nous pouvons appeler des victoires communes, quoique le chemin d’une satisfaction totale reste encore long.
Contribution du Portefeuille : 106 millions de dollars
Ainsi, avec une contribution globale du secteur portefeuille au titre des dividendes et recettes exceptionnelles, le ministère du Portefeuille est passé d’une contribution de 16.600.000 dollars américains en 2006 à une contribution de 106 millions dollars américains en fin 2009. Cet accroissement de contribution des entreprises du portefeuille au budget de l’Etat a été enregistré sur toute la période allant de 2006 à 2010 et pour le consolider, nous avons renforcé une fois de plus le mécanisme de suivi et d’évaluation de la gestion de ces entreprises.
Grâce à cette amélioration de recettes de contribution, le secteur a été ainsi amené à participer significativement à la résolution du gag budgétaire intervenu en 2010 quant le pays se préparait à atteindre le point d’achèvement.
Cette situation contributive au budget de l’Etat a conduit le ministère du Budget à classer le secteur du portefeuille en 2ème position après celui des Postes et Télécommunications.
Nous avons obtenu des nettes victoires dans les secteurs du transport, des télécommunications, de l’énergie et des mines
Dans le secteur des transports, le chiffre d’affaires moyen de la Société congolaise des transports et des ports (SCTP) est passé de 118 millions à 125 millions et le tonnage manipulé moyen est passé de 1.500.000 T à 2.629.682 T. Les investissements significatifs ci-après ont été réalisés : la construction du quai n° 4 au port de Matadi pour une valeur de 2 millions USD. Ce quai a augmenté la capacité opérationnelle du port dans le traitement des navires ; l’acquisition des locomotives et voitures pour relancer le chemin de fer urbain grâce au financement de la Belgique d’une valeur de 7 millions d’euros. Ce train, opérationnel depuis juin 2011, transporte près de 10.000 voyageurs en moyenne par jour et la réhabilitation de 12 bateaux qui ont repris l’exploitation notamment sur les axes Kinshasa – Kisangani, Kinshasa – Ilebo, Kinshasa – Mbandaka.
La RVA a connu une nette amélioration du chiffre d’affaires qui est passé de 45 millions dollars américains en 2007 à 82 millions dollars en 2010, l’amélioration et la visibilité sur la gestion de l’entreprise ont permis de mobiliser des financements extérieurs nécessaires à la réhabilitation des infrastructures aéroportuaires (don BAD 150 millions dollars américains) et les réalisations à impact visible ci-après sont à signaler : pavillon VVIP à N’djili, la réhabilitation de la piste et de l’aérogare de Muanda, la réhabilitation de la piste de l’aéroport de la Luano pour un montant total de 40,8 millions dollars américains.
La réhabilitation des infrastructures des routes de navigation a conduit la CVM (ex-RVM) à investir dans une opération de dragage intensif grâce à la location d’une drague pour un coût total de 5 millions d’euros. Le niveau de calaison a ainsi été posté à 24 pieds.
Dans le secteur des Télécommunications a bénéficié d’un investissement important du Gouvernement pour construire et lancer le projet de la fibre optique dont le coût est évalué à près de 180 millions des dollars américains. Ce projet porteur d’emploi et des richesses, permettra de désenclaver le secteur de télécommunication national et de permettre au pays d’accéder aux nouvelles techniques de l’information et de la communication.
Dans le secteur des assurances, le Gouvernement a accéléré la préparation et l’examen du code des assurances au Parlement pour permettre au pays d’offrir les meilleures conditions d’attrait aux investissements privés nécessaires à la relance du secteur des assurances.
La mise en place d’un Partenariat Public-Privé sur l’Hôtel Karavia a permis de réhabiliter totalement cet hôtel suivant les standards internationaux au coût de 20 millions de dollars américains. Par conséquent, les activités de cet hôtel ont repris depuis le mois de juin 2010, avec un projet création de 200 emplois congolais.
Sans aller dans le détail, nous pouvons nous résumer en disant que tous les secteurs, des eaux et électricité au secteur minier, nous avons déployé des efforts significatifs qui n’ont pas manqué de donner des fruits.
Des fruits que le peuple congolais, premier bénéficiaire, devra, à court ou à long terme, tirer comme dividendes, dont la recherche a dû nous imposer certaines contraintes.
Kléber Kungu
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