Politique de décentralisation
70 nouvelles villes et 285 communes créées en RDC
70 nouvelles villes et communes ont été créées en République démocratique du Congo (RDC). C’est l’ancien Premier ministre Adolphe Muzito qui avait signé les décrets créant ces nouvelles entités administratives. Ces décrets concernent dix provinces du pays, à l’exception de Kinshasa. Ainsi chaque province compte aujourd’hui au moins trois villes et dix communes nouvellement créées.
Par conséquent, le district, la cité et le poste d’encadrement administratif sont d’office supprimés à la faveur d’une circulaire accompagnant tous ces décrets à la base de la création de ces nouvelles entités administratives conférant le statut de ville et de commune à certaines agglomérations des provinces.
Il s’agit du décret n° 012/11 du 18 février 2012 conférant le statut de ville et de commune à certaines agglomérations. Quant à la circulaire, elle porte le n°001/MININTERSECDAT/2012 du 23 février2012 relative à la mise en œuvre de la nouvelle organisation administrative et territoriale de la RDC. Au terme de cette circulaire, les districts, les cités et les postes d'encadrement administratif sont supprimés sur toute l'étendue de la République. La suppression des ces trois structures administratives dans la nouvelle organisation territoriale du pays entraîne ipso facto celle de leurs animateurs. Ceux-ci sont désormais mis à la disposition des ministères sectoriels compétents pour leur gestion administrative.
Pour ce qui est des élections à venir, ledit décret à son article 10 renseigne que ces dispositions n'affectent pas le découpage électoral en ce qui concerne les élections provinciales tel que prévu par la loi N°11/014 du 17 aout 2011 portant répartition des sièges par circonscription électorale pour les élections législatives et provinciales.
Le Premier ministre intérimaire Louis Koyagialo, a porté les précisions selon lesquelles ces nouvelles entités ne modifient pas la cartographie des circonscriptions électorales actuelles.
« La configuration de nouvelles entités ainsi créées ne doit pas porter atteinte aux circonscriptions électorales qui ont servi de base à l’élection des députés nationaux. Un territoire qui voit par exemple son chef-lieu élevé en commune, on ne va pas dire que la commune devient une circonscription électorale pour l’élection d’un député provincial. C’est la circonscription électorale définie par la Ceni qui servira de base à l’élection d’un député provincial », a-t-il précisé.
Voici comment se présente la répartition de nouvelles entités ainsi créées : la Province Orientale compte 18 villes et 44 communes, le Bandundu en a actuellement 12 villes et 41 communes, le Kasaï Oriental : 10 villes et 30 communes. La province du Katanga a 6 nouvelles villes et 24 nouvelles communes, l’Equateur : 5 villes et 22 communes, le Maniema : 5 villes et 19 communes, alors que le Bas-Congo est enrichi de 5 villes et 12 communes, le Kasaï Occidental compte en plus 3 nouvelles villes et 37 nouvelles communes. La province du Nord-Kivu est dotée de 3 nouvelles villes et 32 nouvelles communes, tandis que le Sud-Kivu 3 villes et 24 communes.
L’application des décrets du Premier ministre Adolphe Muzito intervient au moment où l’attention des Congolais est focalisée sur d’autres priorités que la décentralisation politico-administrative de leur pays.
Créer de nouvelles villes et de nouvelles communes sans infrastructures de base, sans routes, sans bureau administratifs, sans écoles viables, est-il la priorité d’un gouvernement qui se bat sur plusieurs fronts plus prioritaires les uns que les autres, quel dividende, quels avantages à tirer d’une telle configuration ? S’interrogent certains Congolais avisés.
Alors que les vieilles villes comme la capitale Kinshasa peinent à reprendre sa place d’antan pour se maintenir au rang des villes modernes, alors que nous sommes réputés à construire de nouvelles choses qu’à entretenir les vieilles, pourquoi prioriser la création de nouvelles entités administratives qui vont nous poser plus de problèmes que de solutions ?
Pourquoi créer des villes et des communes qui n’ont ce statut que le nom car non viables, ne respectant aucune norme urbanistique, sans eau, sans électricité ?
Voilà autant de questions qui démontrent que la création de ces nouvelles entités administratives en ce moment où le gouvernement a d’autres priorités nous paraît ne pas être à l’ordre du jour.
Kléber Kungu
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