Situation sécuritaire inquiétante au Nord-Kivu
Les rebelles FDLR et APCLS contrôlent la cité de Pinga
La cité de Pinga, située à la lisière des territoires de Masisi et Walikalé, au Nord-Kivu est occupée actuellement par les milices de l’Armée patriotique pour un Congo libre et souverain (APCLS) et des rebelles Forces armés pour la libération du Rwanda (FDLR) depuis dimanche 1er avril, les militaires des Forces armées de la RDC (FARDC) ayant abandonné leurs positions défensives dans cette cité pour protester contre le non-paiement de leurs soldes et le manque de ration alimentaire.
Les rebelles FDLR et APCLS venus de Mutongo, localité voisine, contrôlent la cité de Pinga aussitôt que les militaires des FARDC l’ont quittée.
Une fois dans la cité de Pinga, ces forces coalisées se sont mises à brûler le campement des forces loyalistes à Kailenge, à 3 km au Sud-Ouest de Pinga, avant d’occuper le bureau 2 des FARDC et d’autres endroits stratégiques de la cité, apprend-on.
La population civile de cette cité ne s’est pas fait prier pour s’enfuir vers la localité de Katana, à plus ou moins 1 kilomètre de Pinga, tandis que d’autres habitants ont préféré plutôt se masser tout autour du camp du contingent sud-africain de la Monusco.
De leur côté, les chefs coutumiers locaux craignent des représailles en cas de reprise de la cité de Pinga par les militaires des FARDC.
Le porte-parole des opérations Amani Leo, le colonel Sylvain Ekenge, parle d’un abandon de poste par ses militaires et rassure que les unités du 111è régiment des FARDC vont bientôt regagner leurs positions.
Pinga est une cité enclavée en proie aux difficultés sécuritaires et socio-économiques. Elle est située à cheval entre les territoires de Maisisi et Walikale, à environ 200 kilomètres au nord-ouest de Goma. Encadrée d’un bout à l’autre par les rivières Osso et Mwesso, limites naturelles entre Masisi et Walikale, Pinga est restée pendant longtemps sous contrôle des éléments FDLR et Maï-Maï.
L’administration locale sur place dépend à la fois des territoires de Maisisi et Walikale. L’enclavement de la cité rend difficile son fonctionnement. Bashali Mukoto se trouvant entre le territoire de Masisi, les groupements de Kisimba, Ihana et Husala relevant du territoire de Walikale sont les 4 groupements dont la cité est constituée.
Ces villages sont en pleine brousse et connaissent d’énormes difficultés en raison de l’absence totale de l’énergie électrique. Ici, il n’existe aucun réseau téléphonique ou de communication. Les habitants ne suivent l’actualité qu’avec des postes de radio émettant sous ondes courtes. L’unique axe routier qui relie Pinga à d’autres villages de Masisi est en mauvais état. Conséquence: la cité connaît des problèmes d’approvisionnement. D’où la flambée des prix des denrées de première nécessité sur le marché.
Sur le plan sanitaire et de l’éducation, Pinga compte quatre écoles primaires, quatre secondaires, une institution supérieure et un hôpital général de référence ainsi qu’une dizaine de centres de santé. Cette cité est habitée en majorité par deux tribus, à savoir : Nyanga et Hunde. Cette population se nourrit principalement du manioc et de la viande boucanée.
Kléber Kungu
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