mercredi 25 avril 2012
13.7 millions de moustiquaires imprégnées d’insecticide à distribuer
Lutte contre le paludisme en RDC
13.7 millions de moustiquaires imprégnées d’insecticide à distribuer
* Ban Ki-Moon veut rassembler 3,2 milliards de dollars
La lutte contre le paludisme en République démocratique du Congo (RDC) progresse sans désemparer. Le gouvernement et ses partenaires s’y sont profondément impliqués. C’est dans ce cadre que le Gouvernement congolais a procédé le mercredi 25 avril, à Lubumbashi, chef-lieu du Katanga, au lancement d’une importante campagne de distribution de 13,7 millions de moustiquaires imprégnées d’insecticide à longue durée d’action (MILD). Plus de 24 660 000 millions de personnes, parmi lesquelles 4 500 000 d’enfants de moins de 5 ans et 1 250 000 millions de femmes enceintes, bénéficieront de la distribution qui aura couvert jusqu’en début juin les provinces du Katanga, du Bandundu, ainsi que du Nord-Kivu et Sud-Kivu. Cette campagne vise la protection de la population contre le paludisme afin de sauver la vie des enfants congolais.
Au cours de la cérémonie de lancement de cette campagne, le gouverneur du Katanga, Moïse Katumbi Chapwe a reconnu l’importance protectrice des moustiquaires imprégnées d’insecticide contre les bénéficiaires.
«La distribution universelle des MILD va nous permettre de protéger nos familles et de réduire significativement la mortalité des enfants de moins de 5 ans et des femmes enceintes. Le paludisme est la première cause de morbidité pour ces populations vulnérables dans notre province», a affirmé le chef de l’exécutif provincial, selon un communiqué conjoint publié le mercredi 25 avril.
Grâce à ce partenariat, 13,7 millions de MILD seront gratuitement distribuées à plus de 4.650.000 de ménages à raison d’une à quatre moustiquaires par famille, selon la taille du ménage.
Le Rapport de l’OMS sur le paludisme 2010 précise que cette maladie est responsable de 216 millions d’épisodes palustres dans le monde, dont 81% en Afrique subsaharienne, soit 174 millions de cas. Le nombre des décès dus au paludisme est estimé à 655 000 pour l’année 2010, dont 91 % en Afrique. À l’échelle mondiale, 86 % des décès imputables au paludisme, ont frappé des enfants de moins de 5 ans. En RDC, où le taux de la mortalité infantile est l’un des plus élevés au monde avec 158 pour 1 000 naissances vivantes, on a compté en 2011, 8 757 011 cas et 180 358 décès (MSP/RDC 2011), parmi les enfants de moins de cinq ans.
L’utilisation quotidienne des moustiquaires est un moyen simple et efficace pour éviter les piqûres de moustiques qui transmettent le paludisme. Depuis que la RDC a adopté la distribution universelle des MILD comme une des stratégies majeures de lutte contre le paludisme, des progrès notables ont été enregistrés. En effet, l’enquête à indicateurs multiples (MICS 2010) a montré une nette progression des ménages en possession d’une MILD. Leur nombre est passé de 10% en 2007 à 51% en 2010. Durant la même période la prévalence de la fièvre, symptôme principale de la malaria a diminué de 31% à 27%.
« La réduction du paludisme en RDC est capitale. EIle a un impact positif sur la survie et le développement des enfants congolais, et représente un pas vers l’éradication de cette maladie du continent africain », a affirmé Barbara Bentein, Représentante de l’Unicef en RDC. «Tous les enfants ont le même droit à la santé. Ensemble nous pouvons faire de ce droit, une réalité en RDC. »
La Banque mondiale et l’USAID, partenaires de l’Unicef, et l’OMS, ont joint leurs efforts à ceux du gouvernement congolais dans cette campagne.
Au cours des prochaines semaines, le Programme National de Lutte contre le Paludisme (PNLP) poursuivra avec ses partenaires, les activités de sensibilisation sur l’utilisation correcte de la moustiquaire imprégnée d’insecticide à l’intention de tous les ménages dans les provinces bénéficiaires (Bandundu, Katanga, Nord-Kivu et Sud-Kivu). Les principales confessions religieuses congolaises collaboreront avec l’Unicef, afin de transmettre à toutes les familles, les messages clés liés aux pratiques adaptées pour l’amélioration de leur santé.
La réalisation de cette vaste opération a été rendue possible grâce au fonds transférés a l’Unicef par la Banque mondiale à travers les projets PARSS et PURUS/UCOP pour une valeur d’US$71.9 millions, et PMI-USAID pour une valeur de 12,2 millions de dollars américains. Le Programme alimentaire mondial (PAM)et l’ONG ALBA, ainsi que d’autres ONG partenaires ont apporté un appui logistique dans le transport.
Ban Ki-Moon veut rassembler 3,2 milliards de dollars
Le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies, le Sud-coréen Ban Ki-moon, qui a séjourné au mois de mars en 2009, entend joindre ses efforts à ceux de tous ceux qui son t impliqués dans la lutte contre le paludisme en Afrique, particulièrement. Aussi a-t-il annoncé vouloir rassembler 3,2 milliards de dollars pour lutter contre le paludisme en Afrique. Dans un message diffusé mercredi 25 avril, à l’occasion de la journée mondiale du paludisme, il explique que cette somme permettra aux organismes impliqués dans cette lutte d’organiser un régime universel de protection contre le paludisme en Afrique jusqu’en 2015. Un enfant meurt du paludisme toutes les 60 secondes dans ce continent.
Ban Ki-moon précise cependant que le paludisme tue moins vite qu’en 2011, expliquant qu’au cours de cette année, c’est toutes les 45 secondes qu’un enfant mourait du paludisme. Selon lui, ce nouvel appel de fonds vise à ramener à près de zéro le taux de mortalité due au paludisme. « C’est l’une des priorités du programme d’action défini pour les cinq prochaines années », a-t-il affirmé.
Pour montrer que la lutte contre le paludisme n’est pas un défi difficile à relever et que le monde, par conséquent, n’a aucune excuse pour ne pas investir «intelligemment et raisonnablement» dans cette lutte, Ban Ki-moon, a détaillé le coût, du reste très abordable, du traitement du paludisme. Il a ainsi expliqué qu’un test de diagnostic rapide coûte environ 50 centimes de dollar, un traitement antipaludéen environ un dollar et une moustiquaire, qui dure trois ans et peut protéger plusieurs enfants, revient à 5 dollars. Il s’agit de petites sommes, selon lui, et les coûts pourront encore être réduits si la recherche est financée en vue de trouver de meilleures solutions.
Le secrétaire général de l’Onu appelle donc les partenaires à investir dans les moyens de demain pour lutter contre la résistance aux insecticides et poursuivre la recherche d’un vaccin.
La journée mondiale de lutte contre le paludisme a été créée en 1998 par le partenariat «Faire reculer le paludisme», qui fédère les efforts de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), la Banque mondiale, le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et d’autres partenaires dans la lutte contre le paludisme.
Première cause d’anémie dans le district du Tanganyika
Le responsable de la sécurité de transfusion sanguine du district du Tanganyika (Katanga), le Dr Jonathan Yabili, rapporte qu’entre 1 500 et 2 500 cas de transfusion pour cause d’anémie sont dus au paludisme, surtout chez les enfants de 0 à 5 ans et les femmes enceintes.
Il a ajouté que ces chiffres pourraient être revus à la hausse vu « la dimension du district » et le manque de statistiques précises.
Pour le Dr Yabili, la lutte contre l’anémie devrait partir de la lutte contre le paludisme, notamment en améliorant le cadre de vie des populations. « Il faut utiliser la moustiquaire imprégnée, aménager son environnement et débroussailler, afin de prévenir le paludisme et par voie de conséquence l’anémie causée par le paludisme », a-t-il suggéré.
Selon des sources médicales, des moustiquaires imprégnées, déjà disponibles dans les zones de santé, seront distribuées aux habitants de ce district du 25 au 26 mai prochains.
Les premières moustiquaires imprégnées d’insecticide distribuées en RDC a connu une sorte de résistance auprès d’une bonne frange de la population, en raison d’une certaine rumeur la plus folle qui les a accompagnées. C’est avec beaucoup d’explications fournies au cours de campagnes de sensibilisation que les moustiquaires imprégnées d’insecticide ont commencé à être adoptées par la population. Mais beaucoup reste à faire à ce sujet.
Kléber Kungu
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