mercredi 25 avril 2012

Dossier TNT : Kinshasa n’a aucune ‘’fréquence en or’’

Télécommunications Dossier TNT : Kinshasa n’a aucune ‘’fréquence en or’’ *Toutes les « fréquences en or » de la RDC ont été assignées en provinces, et plus précisément dans des centres urbains ou villes dont les infrastructures techniques et technologiques ne sont pas développées. Ainsi, la ville de Kinshasa dépourvue de fréquences en or, le développement de la téléphonie mobile 4G est comprise. Découvrez pourquoi la capitale de la RDC n’a aucune fréquence TNT, dite en or. La sonnette d’alarme est tirée ! (Un dossier de Kleber Kungu kia Mputu avec la collaboration de José Mambwini, spécialiste en TNT) Lors du partage de ce que nous pouvons appeler « gâteau fréquences TNT » au cours de la Conférence régionale des radiocommunications (CRR-06) tenue par l'Union internationale des télécommunications (UIT) à Genève et qui avait réuni en juin 2006 les pays membres de l’UIT, la RDC a préféré briller par son absence légendaire. Conséquence : elle a été le pays le moins servi en fréquences TNT, avec seulement 55 fréquences et aucune fréquence en or pour…la ville de Kinshasa. Toutes les « fréquences en or » de la RDC ont été assignées en provinces, et plus précisément dans des centres urbains ou villes dont les infrastructures techniques et technologiques ne sont pas développées. L'Accord GE06 — ayant valeur de traité — qui a été signé le 16 juin 2006 à la fin de la Conférence régionale des radiocommunications (CRR-06) tenue par l'Union internationale des télécommunications (UIT) à Genève, avait marqué l'avènement de services de radiodiffusion sonore et télévisuelle de Terre "tout numériques". A cette rencontre d’importance capitale et aux enjeux stratégiques, la RDC avait brillé par son absence. Comme d’habitude. Cette conférence avait accouché, entre autres, résultat plus important, le nouveau Plan numérique adopté par toutes les administrations (pays membres) de l’IUT. Parce qu’il offre non seulement des possibilités nouvelles pour un développement structuré de la radiodiffusion numérique de Terre, mais aussi des aménagements suffisants pour pouvoir être adapté en fonction de l'évolution de l'environnement des télécommunications, ce plan doit être scrupuleusement respecté dans l’introduction et le développement des réseaux TNT. Dans notre dernière publication du jeudi 19 avril, nous avons soulevé quelques incohérences observées dans le dossier TNT congolaise dont le projet est confié à Teleconsult. Ces incohérences montrent que la RDC développerait, à sa manière, sa TNT, foulant au pied les recommandations de l’UIT. Une autre preuve qui montre que l’entrée de la TNT en RDC s’écarte dangereusement de l’Accord GE06 est l’utilisation du canal expérimental concernant l’invisible réseau TNT Kinshasa. L’on se souviendra que, dans sa réaction à un de nos articles le pseudo-Openmmind soutient mordicus que la TNT de Kinshasa émet sur le canal 26. Or, selon le tableau des fréquences assignées à la TNT lors de la CRR-06 à Genève en 2006, ce canal correspond à la fréquence 514.0 Mhz attribuée à la ville de Mbanza-Ngungu dans la province du Bas-Congo suivant le Numéro d’identification du Bureau de radiocommunication (N.ID.B.R) 089113173. Si ce que nous dit le pseudo-Openmmind est vrai, alors la RDC a failli aux recommandations dudit traité et surtout aux dispositifs des Actes finals ayant sanctionné la CRR-06. M. Opnemmind ignore-t-il que le contenu de l’Accord GE06 et ceux des Actes finals de la CRR-06, parce qu’ils ont valeur de traité international, ne doit en aucun cas être modifié par les administrations (pays membres) de l’IUT ? Quelle est la situation exacte des fréquences et d’assignations pour la TNT congolaise ? La vérité sur les fréquences TNT attribuées à la RDC par l’UIT L’opinion doit savoir que, lors du partage de ce que nous pouvons appeler « gâteau fréquences TNT », la RDC avait brillé par une absence injustifiée mentionnée, noir sur blanc, dans les Actes Finals de la CRR-06, page 24, note 7, deuxième paragraphe. Comme nous le verrons plus loin, suivant la logique « les absents ont toujours tort », cette absence sera préjudiciable pour la RDC. La réalité est que, lors de ce partage, certains pays, comme le Congo Brazzaville, avaient bataillé dur pour augmenter leurs assignations par rapport à celles de la TAT (Télévision Analogique Terrestre). La RDC dispose de 362 assignations analogiques pour la TAT. Conformément à l’annexe 1 de la version abrégée de l’accord régional GE06 relatif aux « Plans de fréquences Partie 2: Plan d'assignation de fréquences pour la radiodiffusion télévisuelle analogique dans les bandes de fréquences 174-230 MHz (pour le Maroc 170-230 MHz) et 470-862 MHz pendant la période de transition (voir l'Article 12 de l'Accord), un document de 1418 pages, notre pays s’est vu attribuer 55 fréquences TNT pour 342 assignations seulement. Cette répartition se présente de la manière suivante : Dans la bande III (VHF), la RDC n’obtient que de 7 fréquences pour 90 assignations dont une seule pour Kinshasa (N° Id B.R : 089113068), à savoir : 178.0 Mhz (12 assignations), 186.0 Mhz (13 assignations dont Kinshasa), 194.0 Mhz (17 assig.), 202.0 Mhz (7 assig.), 210.0 Mhz (16 assig.), 218.0 Mhz (14 assig.) et 226.0 Mhz (11 assig.). Dans la bande IV (UHF), le Congo Kinshasa bénéficie de 13 fréquences pour 81 assignations dont trois pour Kinshasa ( suivant les N° id. B.R. : 089113071, 089113072 et 08911073) réparties de la manière suivante : 470.0 Mhz correspondant au canal 21 (10 assignations dont Kinshasa), 482.0 Mhz (7 assignations), 498.0 Mhz correspondant au canal 24 (14 assig. dont Kinshasa),506.0 Mhz ( 9 assig.), 514.0 Mhz (1 assig.), 522.0 Mhz correspondant au canal 27 (14 assig. dont Kinshasa), 530.0 Mhz (8 assig.), 538.0 Mhz (3 assig.), 546.0 Mhz (9 assig.), 554.0 Mhz (2 assig.), 562.0 Mhz ( 4 assig.), 570 .0 Mhz (8 assig.) et 578.0 Mhz (3 assig.). Dans la bande V (UHF), 55 fréquences ont été attribuées à la RDC pour 171 assignations, dont aucune pour la ville de Kinshasa. Elles se présentent de la manière suivante : 556.0 Mhz (8 assig.), 578 Mhz (3 assig.) 586.0 Mhz (4 assig.), 594 Mhz (8 assig.), 602.0 Mhz (4 assig.), 610.0 Mhz (4 assig.), 618.0 Mhz (11 assig.), 626.0 Mhz (5 assig.),634.0 Mhz (2 assig.), 642.0 Mhz (9 assig.), 650.0 mhz (4 assig.), 658. Mhz (3 assig.), 666.0 Mhz (9 assig.), 674.0 Mhz (3 assig.), 682. 0 Mhz (4 assig.), 690.0 Mhz (7 assig.), 698 Mhz (6 assig.), 706.0 Mhz (3 assig.), 714.0 Mhz (9 assig.), 722.0 Mhz (4 assig.), 730.0 Mhz (2 assig.), 738.0 Mhz (7 assig.), 746.0 Mhz (3 assig.), 754.0 Mhz (2 assig.), 762.0 Mhz (7 assig.), 770.0 Mhz (2 assig.), 778.0 Mhz (3 assig.), 786.0 Mhz (8 assig.), 794.0 Mhz (4 assig.), 802.0 Mhz (3 assig.), 810.0 Mhz (10 assig.), 818.0 Mhz (4 assig.), 826.0 Mhz (2 assig.), 834.0. Mhz (7 assig.), 842.0 mhz (4 assig.), 850.0 Mhz (3 assig.) et 858.0 Mhz (7 assig.). Conséquences de l’absence de la RDC Les absents ont toujours tort, dit-on. L’opinion pourra peut-être s’en foutre. Mais un spécialiste de la TNT sait que l’absence de la RDC le jour du partage du « gâteau fréquence TNT » a eu de lourdes conséquences sur le développement de la TNT, dont les plus importantes sont : 1 . Diminution du nombre d’assignations TNT par rapport au plan des fréquences de la TAT Sur la base de cette répartition, il ne faut pas être un accro de mathématiques pour comprendre que, par rapport au plan d’assignation pour la TAT, notre pays a perdu 20 fréquences, soit 362-342. 2. la ville de Kinshasa dépourvue de « fréquences en or » au détriment de Brazzaville. Plus grave et plus préjudiciable pour la RDC, cette absence prive la capitale congolaise de « fréquences en or » les plus convoitées du spectre radioélectrique à l’heure du numérique, fréquences situées dans la sous-bande 790-862 Mhz. Ces fréquences, faut-il le souligner, offrent les meilleures conditions technico-économiques de déploiement de grands réseaux et présentent des caractéristiques physiques de propagation radioélectrique attractives susceptibles d’offrir des services de qualité avec un nombre d’émetteurs réduits. Lors de la répartition des fréquences, tous les délégués des pays africains ont usé de leur influence afin que leur capitale dispose d’au moins d’une « fréquence en or ». Sur les dix fréquences en or dédiées à la TNT, Brazzaville voisine en a raflé 5, à savoir : 802. 0 Mhz (canal 62, selon le N.id. B.R 092100296), 818.0 Mhz (canal 64, selon le N.id. B.R. 092100297), 834.0 Mhz (canal 66, selon le N. id. B.R. 092100298) et 850.0 Mhz (canal 68 selon le N.Id. B.R 092100299). Quant à la RDC, parce que les absents ont toujours tort, toutes les « fréquences en or » de la RDC ont été assignées en provinces, et plus précisément dans des centres urbains ou villes dont les infrastructures techniques et technologiques ne sont pas développées ; la ville de Kinshasa ayant obtenu « zéro fréquence en or ». En termes clairs, la capitale congolaise n’a obtenu…aucune fréquence en or ! Parce que ces « fréquences en or » contribuent à l’enrichissement de l’offre de chaînes de TNT diffusées en numérique SD, à l’élargissement des offres des chaînes TNT diffusées en HD, au lancement de services complémentaires des radions numériques terrestres (RNT), à l’élargissement de l’offre de TNT mobile et au lancement de nouveaux réseaux de communications électroniques, on peut imaginer le manque à gagner en termes de dividendes numériques qu’enregistrera notre pays. Pour en bénéficier, la ville de Kinshasa doit absolument négocier avec Brazzaville. 3. Une seule assignation pour la fréquence 514.0 MHz (canal 26) En matière de la TNT, bien qu’ils aient les mêmes aspects techniques, tous les canaux de la bande IV et V ne se ressemblent pas. Certaines sont très capricieuses et exigent des calculs informatiques aussi importants que complexes ; d’autres le sont moins. Un seul canal répond, sans trop de difficultés, aux exigences informatiques quelle que soit la modulation choisie. C’est le canal 26 (fréquence 514.0 Mhz). Les expériences in vitro (ou simulation sur ordinateur) menées dans plusieurs laboratoires ont attesté une meilleure occupation du canal, quelles que soient les configurations, un meilleur spectre du signal modulé OFDM. Dans ce canal, la constellation des états assure une bonne réception. Même avec une MER (Modulation error ratio) de 20dB minimum, la modulation est toujours de meilleure qualité ; avec ce canal, le problème de trajets multiples pour la réception, au final, des signaux, se pose moins, etc. Tenant compte tenu de tout cela, ce canal est mieux approprié pour introduire la TNT surtout dans les pays en développement comme ceux de l’Afrique. Lors du partage des fréquences, beaucoup de pays africains se sont approprié un minimum de trois canaux 26. L’Angola a arraché deux assignations dont une pour Luanda (N.ID.B.R 089110178), le Congo Brazza en a raflé 3 (à Mbomo, Moundougou et Moundoungou sud), tandis que la RDC, comme le diraient les Kinois, « na mawa ya nzambe » (par pitié de Dieu), une seule assignation lui a été attribuée : c’est la ville de Mbanza-Ngungu (N.ID.B.R 089113173). Les spécialistes et autres experts en TNT sont unanimes sur le fait que cette ville du Bas-Congo est physiquement la plus appropriée pour introduire la TNT en RDC. Sans entrer dans les détails très techniques, géographiquement situé à 741 m d’altitude par rapport au niveau de la mer (le site de Binza étant à 394 m), à 154 km de Kinshasa et 234 km de Matadi, Mbanza-Ngungu est le mieux placé pour abriter le premier réseau TNT de la RDC en forme hexagonale mixte avec 3 principaux émetteurs TNT en SFN et 7 ré-émetteurs MFN (ou émetteurs de relais). Par des « bonds » de 55 à 60 km, la 514.0 Mhz de Mbanza-Ngungu peut alimenter la 522.0 Mhz de Kinshasa-Binza (N.ID. B.R 089113073) et la 522.0 Mhz de Matadi (N. ID.B.R 089113150). Géographiquement, un tel projet allait être très efficace car il engloberait une partie du Bas-Congo et de Kinshasa, et financièrement le coût allait être moindre dans la mesure où l’on devrait faire du « deux en un ». Projet d’un réseau TNT pour le Bas-Congo ? Comme la TNT de Kinshasa traîne, certains fils du pays de la diaspora, en association avec une équipementier italien très calé en la matière, quelques hommes d’affaires, une structure de radiotélévision et un opérateur de télédiffusion européen envisageraient de déposer auprès de l’Autorité de régulation de la poste et télécommunication (ARPTC), avant la fin de cette année, une demande d’autorisation d’exploitation d’un réseau TNT dans le Bas-Congo, dans l’esprit de participer et de contribuer à la réussite de la « révolution de la modernité » marquant le deuxième quinquennat du président de la République, Joseph Kabila Kabange,. L’acte d’agrément ainsi sollicité couvrirait l’ensemble des fréquences TNT allouées et assignées à cette province. Le projet consisterait à développer un réseau TNT privé en Standard Definition (SD) avec un bouquet de 18 programmes (issus de télévisions associatives et communautaires) sur 3 multiplex géographiquement implantés à Mbanza-Ngungu, à Matadi et à Boma. Le Digital Bas-Congo Network (DBCN), ainsi appelé, une fois opérationnel, pourrait, dans l’avenir, bénéficier de la technologie « Fibre optique » pour passer de SD et HD (Hight Definition). Qui se cache derrière le pseudonyme « Openmmind » ? Comme nous l’avions signalé, depuis que nous avons commencé à publier sur le dossier TNT, la réaction la plus virulente que nous avions reçue émanait d’un certain Openmmind. Plusieurs de nos lecteurs souhaiteraient connaître son véritable nom. Une recherche très minutieuse menée sur internet nous a permis de fournir à qui veut quelques indices. Grâce à deux vidéos que ce Openmmind avait postées sur internet (http://www.youtube.com/watch?v=AIsmUiSbh0g et http://www.youtube.com/watch?v=7ZBixxs26HM ), on peut facilement voir un Congolais vêtu d’un t-shirt jaune portant le logo d’une entreprise très connue à Kinshasa. Grâce à cet indice, mais aussi à tant d’autres contenus dans ces deux vidéos postées le 9 février 2009, on peut facilement identifier notre « Openmmnd). Ce qui est grave, c’est que ces deux vidéos vues, au total, 1131 fois, mettent en scène un travailleur congolais filmé sur son lieu de travail avec son t-shirt de travail par Openmmind. Le pauvre, sans se rendre compte de rien, se trémousse comme un singe dans un zoo. Dénommé « Dadi », cet homme, certainement un père d’enfants, oublie que ces deux vidéos d’une minute et vingt-six secondes chacune, fera le tour du monde avec des commentaires dégradants et insultants (que nous ne souhaitons pas traduire) du genre : « Dadi, super tare, prosti, cretini, bancuri, sex, pornografie, idioti, betivani, congo, binza, matol, cantareti, de ras, panarama » ou encore « prosti, caruta cu prosti, te pisi pe tine, tare rau ». Sous d’autres cieux ces injures avilissantes et dégradantes, parce qu’elles portent publiquement atteinte à la personnalité de ce pauvre employé qui s’est fait filmer en toute innocence, étaient susceptibles de poursuites judiciaires. Conférence du 3 au 14 décembre 2012 : la RDC invitée à y participer De sources bien informées, il revient que, du 3 au 14 décembre 2012, l’UIT organisera à Dubaï la Conférence mondiale des télécommunications internationales (CMTI-12). Cette conférence sera chargée de réviser le "Règlement des Télécommunications Internationales", règlement administratif qui fait partie des Accords de Genève de 1992. Cette conférence sera précédée de l’Assemblée mondiale de normalisation des télécommunications (AMNT) qui se tiendra du 20 au 29 novembre 2012 et traitera des stratégies et des activités du secteur de normalisation (UIT-T) pour la période 2013-2016. Pour la tenue de ces deux assises, la RDC avait été informée par la lettre circulaire n°65 SG/TSB que le Secrétaire général de l’UIT, le Dr Hamadoun I. Touré, a adressé à toutes les administrations des Etats membres de l’Union, le 16 décembre 2011. Le nouveau gouvernement Matata Mapon fera de son mieux pour que son pays soit présent à ces assises d'une importance capitale. Question de refaire le retard accumulé au cours de la CRR-06 à laquelle la RDC a brillé par son absence.

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