mercredi 23 mai 2012

Le gouvernement humilié veut relever le défi •

Grève des transporteurs privés à Kinshasa Le gouvernement humilié veut relever le défi • Environ deux cents bus de grande portée vont être commandés • Défiscalisation sur l’importation des bus neufs d’une capacité d’au moins 20 sièges Remettre très vite en circulation 90 véhicules de City Train et de la Stuc pour desservir la partie ouest et le centre de la ville et permettre au train urbain de la SCTP (Société congolaises des transports et des ports, ex-Onatra), ce sont les deux grandes mesures prises par le gouvernement congolais humilié par la grève des transporteurs privés qui a paralysé les activités de la capitale congolaise. Deux jours durant, Kinshasa a été paralysé, la plupart de ses activités y compris. La grève des transporteurs privés a été un succès, balayant tous les pronostics traditionnels que l’opinion se fait des transporteurs, chauffeurs, receveurs et autres chargeurs, agents de l’Association des chauffeurs du Congo (ACCO), comme quoi ils sont incapables d’observer jusqu’à la fin un mouvement de grève, étant habitués à vivre au jour le jour, communément appelé au ‘’taux du jour’’. Face à cet affront, le gouvernement a décidé de prendre le taureau par les cornes en annonçant la relance des activités de ses deux sociétés de transport : la Stuc et City Train. Le ministre des Transports et Voies de communication, Justin Kalumba Mwana Ngongo, a annoncé cette nouvelle lundi 21 mai. Pour faire face aux caprices et sautes d’humeur des transporteurs privés congolais et échaudé et révolté par l’humiliation subie par la paralysie des activités durant deux jours – le jour de l’annonce de la nouvelle, la grève des transporteurs privés était à son premier jour – due à cette grève, le gouvernement congolais a pris certaines mesures salutaires dans le secteur des transports en commun en faveur de la population kinoise. Le ministre des Transports et Voies de communication a ainsi décidé de relancer les activités de deux sociétés publiques de transport de Kinshasa, City Train et la Stuc (Société des transports urbains du Congo), dont les activités sont quasiment à l’arrêt, en en augmentant le charroi automobile et en les finançant. Il a aussi résolu d’augmenter les rotations du train urbain. Ces mesures consécutives au mouvement de grève déclenché lundi matin par les transporteurs privés et qui a paralysé les activités dans la capitale congolaise étaient prises au cours d’une réunion d’évaluation à laquelle ont pris part les ministres des Transports et Voies de communication, des Finances, de l’Intérieur, le gouvernement provincial, la police et les entreprises de transport étatiques. «Nous avons pris des dispositions pour que l’Onatra puisse passer de trois à cinq rotations du train urbain à Kinshasa, par jour. Deuxième mesure, la Stuc et City train doivent remettre quatre-vingt-dix véhicules en circulation et très vite. Ces derniers vont servir plus la partie Ouest et centre de la ville.» Des mesures qui doivent être exécutées « tout de suite », a annoncé Justin Kalumba Mwana Ngongo. Commande d’environ 200 bus Comme blessé dans son for intérieur, le gouvernement ne s’est pas arrêté à relancer les activités des deux sociétés de transport public. Il a décidé également de passer la commande d’environ deux cents bus de grande portée. Tout en préconisant de défiscaliser l’importation des bus de capacité d’au moins 20 sièges, à condition que ces bus soient tout neuf. « Pour continuer à améliorer l’offre de service de transport public, a-t-il poursuivi, le gouvernement va commander très vite environ deux cents bus de grande portée.» Le gouvernement préconise également de défiscaliser l’importation des bus de capacité d’au moins vingt sièges. Précisant que «La condition, il faut que ça soit des bus neufs : zéro kilomètre. » Outre ces mesures, les participants à cette réunion, apprend-on, ont décidé de maintenir le contrôle technique des véhicules sur les artères de la ville. Cependant, les policiers appelés « robots », dont les automobilistes accusent de tracasseries, doivent être retirés de ce contrôle. D’autres conducteurs affirment par contre que cette brigade antiémeute ne se fait pas corrompre par les conducteurs qui ne détiennent pas les documents de bord. D’où la répulsion qu’ils inspirent. Les automobilistes de Kinshasa ont déclenché un mouvement de grève depuis lundi 21 mai, qui est entré dans sa seconde journée mardi 22 mai. Pour la première fois, ce mouvement de grève a connu un succès, paralysant ainsi les activités de la capitale. Ils ont ainsi manifesté contre ce qu’ils appellent les tracasseries de la police de circulation routière, principalement les policiers appelés vulgairement « robots », à la suite du contrôle des véhicules qui s’est intensifié ces derniers jours par différents services spécialisés de la ville, dont les agents de la Sonas. Pendant deux jours, les Kinois ont eu du mal à se rendre dans leurs milieux de travail. Excepté les motos qui ont pris la relève des bus (Mercedes 207, Kombi, Hiace…) et quelques voitures et Jeep des particuliers, les artères de Kinshasa étaient pratiquement désertes. Certaines personnes qui ont tenu à se déplacer ont dû, la mort dans l’âme, franchir à pied plusieurs dizaines de kilomètres. Au-delà de toute dérive qu’un tel contrôle a dû provoquer dans le chef des contrôleurs, il est vrai que le secteur des transports en commun est l’un de ceux gangrénés par un désordre que les usagers ne cessent de décrier. Impolitesse, comportement atypique, pratiques dangereuses (rouler avec des portières largement ouvertes, faire courir les passagers pour les embarquer), ne pas vouloir payer les impôts et autres taxes, voilà quelques tares qui caractérisent la communauté des automobilistes de Kinshasa. Lorsque les autorités compétentes essaient de mettre de l’ordre dans ce secteur, les automobilistes crient aux tracasseries…Et en guise de chantage, ils se mettent à brandir la menace de grève pour pousser les autorités à les laisser tranquilles. Conséquence : les autorités laissent tomber et les choses reviennent comme d’habitude au grand dam de la population. Ainsi, pendant plusieurs années, les choses sont restées les mêmes…D’un côté, les automobilistes avec leur comportement tant décrié, de l’autre, le gouvernement congolais comme incapable de réagir, parce que ne disposant d’aucune entreprise de transport public… Kléber Kungu

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