jeudi 3 mai 2012
Les défis de Bahati Lukwebo
Les défis de Bahati Lukwebo
Modeste Bahati Lukwebo est le nouveau ministre de l’Emploi, Travail et Prévoyance sociale. Il a le bonheur et le malheur de diriger un portefeuille stratégique de la Révolution de la modernité, cheval de bataille de Joseph Kabila au cours de son nouveau quinquennat. Les défis ? Bahati Lukwebo en a de grands à relever, estime Théophile Mugisho Nyunda, secrétaire nationale chargé de la communication à la Ligue des jeunes de l’AFDC.
Présider aux destinées du ministère de l’Emploi, du Travail et de la Prévoyance sociale, en ce moment où l’emploi et le travail dans ce pays ne le sont que le nom, signifie, pour celui qui est chargé de l’animer, beaucoup de privations de sommeil, beaucoup de stress, beaucoup de travail…
Théophile Mugisho Nyunda a reconnu que Bahati Lukwebo a du pain sur la planche. Oui, l’élu de Kabare a beaucoup de dossiers à traiter dans un pays où le secteur de l’emploi à beaucoup de défis à relever. La première problématique est celle de savoir s’il existe encore de l’emploi en RDC. Si oui, les rares emplois qui émergent du lot peinent à se maintenir dans un Congo qui cherche encore à s’organiser dans ce secteur.
Beaucoup de choses restent à accomplir dans le secteur de l’emploi. L’impression est même comme si tout est à (re)faire. En effet, malgré ses richesses naturelles, la RDC compte des millions de personnes vivant dans la pauvreté faute d'emploi. D’ailleurs, selon le rapport 2011 du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) publié dernièrement, la République démocratique du Congo a été classée dernière dans le classement pour l'indice de développement humain, soit 187e.
Durant la campagne électorale de 2011, les candidats ont multiplié les promesses sur les défis qu’ils comptaient relever après le 28 novembre, dans un pays où le taux de chômage est estimé à plus de 80%. Comment réduire ce chômage devenu presque chronique d’année en année ? Le défi n’est pas de moindre pour Bahati Lukwebo.
Un des défis majeurs pour le nouveau gouvernement congolais est de créer des emplois pour les jeunes diplômés qui ne font que gonfler chaque année le nombre déjà élevé des chômeurs qui peuplent la RDC.
La sécurité de l’emploi est loin d’être garantie. Que dire des licenciements abusifs qui frappent les rares Congolais qui ont eu la chance de trouver de l’emploi ? Le défi du nouveau ministre de l’Emploi, du Travail et de la Prévoyance sociale sera de veiller à faire appliquer les lois qui régissent ce secteur qui souffre de plusieurs abus commis par les chefs d’entreprise.
Chercher à payer des salaires dignes de ce nom aux travailleurs sera également l’une des batailles de M. Bahati, cet ancien responsable de la Société civile. En effet, ce qui se passe dans certaines entreprises dirigées par des expatriés ne peut qu’offusquer, car les salaires qui sont payés aux travailleurs sont si insignifiants qu’ils ne méritent pas d’être appelés comme tels.
Un grand coup de balai doit être donné dans le secteur de l’emploi où un désordre manifeste et presque entretenu reste d’actualité, en dépit de quelques actions à l’actif de l’équipe gouvernementale sortante.
Les derniers mois de l’année 2011 ont été marqués par une grogne sans cesse grandissante des travailleurs congolais dans le secteur du petit commerce réclamaient la réglementation de ce secteur en demandant que le petit commerce cesse d’être exercé par des expatriés. En effet, en RDC, il est étonnant de constater que les expatriés s’arrogeant tous les privilèges commerciaux en étant à la fois grossistes, demi-grossistes et détaillants, à côté des nationaux qui ne doivent se contenter que du reste. Les nationaux doivent se sentir protégés par le premier travailleur congolais.
Tout compte fait, la nouvelle équipe gouvernementale, par le biais du ministre de l’Emploi, du Travail et de la Prévoyance sociale, a une lourde mission : celle d’appliquer une véritable politique de l’emploi. Car, l’on constate que le secteur de l’emploi souffre cruellement de l’absence d’une bonne politique qui devrait servir de soubassement légal.
Que dire du problème du Salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) en RDC dont l’application reste hypothétique? Le Conseil national du travail (CNT) de République démocratique du Congo avait fixé en avril 2008 à 3 dollars américains par jour le salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) échelonné en deux tranches.
Selon le CNT, la première tranche était payable à partir du 1er juillet 2008, tandis que la deuxième l’aurait été à compter du 1er janvier 2009, pour atteindre les 3 dollars. L’application du SMIG devait permettre de réhabiliter la dignité des travailleurs de RDC.
Quatre ans après, le compte est au rouge : alors qu’une poignée d’entreprises et sociétés tentent de l’appliquer, la plupart tardent à l’appliquer, au grand dam des travailleurs bénéficiaires. Un autre défi sur la table de Bahati Lukwebo Modeste. Qui doit compter également sur tous les Congolais et toutes les institutions de la République, à commencer par le Gouvernement qui conçoit et met en œuvre les politiques nationales conformément aux attentes et aux aspirations du peuple congolais.
Des défis, comme on peut le remarquer, le nouveau ministre de l’Emploi, du Travail et de la Prévoyance en de nombreux et de taille. Pour faire mieux et marquer, par conséquent, son passage dans ce secteur, Bahati Lukwebo est appelé à lui rendre ses lettres de noblesses en menant un combat sur plusieurs fronts : le front de l’emploi, du travail et de la prévoyance sociale.
Bahati Lukwebo doit sécuriser l’emploi de ceux des Congolais qui ont la chance d’en trouver un, quel qu’il soit. Il doit également s’impliquer dans la création de l’emploi pour permettre à tous les millions de chômeurs en quête de l’emploi d’en trouver aussi.
Tout compte fait, bien des emplois en RDC sont très précaires. Ceux qui y prestent donnent l’impression de n’avoir pas de l’emploi, tellement leurs conditions de vie sont également précaires. Au nombre de ceux-ci, les enseignants, les fonctionnaires…
La prévoyance sociale, qui regroupe tous les mécanismes de la protection sociale en matière de santé, de la retraite…, qui est la 3ème composante de ce ministère, doit également constituer l’une des préoccupations du premier travailleur congolais. Car, la sécurisation de l’emploi passe entre autres par une bonne application de la prévoyance sociale en faveur de tous les travailleurs de ce pays.
Ainsi les 5 chantiers, dans cette Révolution de la modernité du quinquennat du Chef de l’Etat, s’en trouveront bien appliqués. Car la réussite de Bahati, c’est celle de Joseph Kabila. La contreperformance de l’élu de Kabare, c’est également de celui qui a placé sa confiance en lui. Bahati Lukwebo n’a donc pas droit d’échouer.
Kléber Kungu
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