mercredi 2 mai 2012
Une force de réaction rapide en renfort dans l’Est
Combats dans le Nord-Kivu
Une force de réaction rapide en renfort dans l’Est
* Quelques localités récupérées par les FARDC
La hiérarchie militaire congolaise a vite réagi aux affrontements meurtriers entre les FARDC et les rebelles pro Bosco Ntaganda qui ont endeuillé ce week-end la population civile de l’Est en y envoyant la force de réaction rapide qui, pour le moment, reste le meilleur des bataillons de l’armée congolaise. A la tête des troupes congolaises, le chef d’état-major, le général Etumba ainsi que le chef des forces terrestres, le général Gabriel Amisi Kumba alias Tango Fort, se trouvent à Goma pour surveiller les opérations. A ce jour, l’action des rebelles semble être contenue car quelques localités jusqu’alors sous contrôle des insurgés viennent d’être récupérées.
Les éléments des FARDC, appuyés par la force de réaction rapide formée par des instructeurs belges à Kindu en Province Orientale, ont lancé une contre-offensive lundi 30 avril dans la soirée qui s’avère payante, car quelques localités de Masisi et Rutshuru (Nord-Kivu), alors sous contrôle des insurgés depuis deux jours ont été récupérées.
L’objectif actuel de l’armée régulière est de reprendre les grands centres, comme Mushaki au nord-ouest de Goma, sur la route de Masisi-centre et Kitchanga, à environ 80 km à l’ouest de Goma, toujours dans le Masisi.
Ainsi l’armée régulière a-t-elle pu récupérer la localité de Bwiza, située près de Kitshanga, à environ 100 km à l’ouest de Goma, dans le territoire de Rutshuru. Elle a également repris le contrôle des localités de Kautu, Kabaya, Karuba, Kilongo, près de Mushaki, à environ 50 km au nord-ouest de Goma, où elle n’a pas rencontré des résistances dans sa contre-offensive.
On note cependant des actes de pillage dans la localité de Kabaya par les rebelles, au moment de leur fuite.
La reprise sous contrôle de ces localités par l’armée congolaise intervient alors que, dans une intervention lundi sur Radio Okapi, le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku, avait nié l’occupation de certaines localités par les mutins. Il avait affirmé que les militaires déployés dans ces villages se considéraient comme appartenant à une autre aile, c’est-à-dire du Congrès national pour la défense du peuple.
Le vice-président de la société civile, Omar Kavota, avait, quant à lui, affirmé le contraire. Selon lui, les factions rebelles armées avaient assiégé lundi 30 avril plusieurs localités de la province, notamment Karuba, située à 37 km au Nord-Ouest de Goma sur la route de Mushaki (Nord-Kivu), précisant qu’ils avaient aussi établi leurs états-majors à Kingi et Kibati, sur la route de Kitshanga, à plus ou moins 10 km de Saké
Alors qu’aujourd’hui, Bosco Ntaganda ne peut compter que sur un demi-millier d’hommes, qui lui sont restés fidèles, les forces gouvernementales semblent décidées à mater cette nouvelle rébellion, qui s’est déjà signalée par des enlèvements de civils, des viols, des recrutements d’enfants soldats. Sur le terrain, des observateurs estiment que les instructeurs belges, qui avaient assuré la formation de la force de réaction rapide à Kindu, pourraient utilement conseiller leurs anciens stagiaires s’ils étaient autorisés à se rapprocher du théâtre des opérations et à se rendre à Goma.
Pourquoi, pensent certains analystes plus avisés, les autorités congolaises ne profiteraient-elles pas de la présence de ces instructeurs pour les aider à mettre la main sur Bosco Ntaganda, objet d’un mandat d’arrêt internationale délivré par la Cour pénale internationale ?
Ntaganda nie toute implication dans les combats à l'est
Dans l’entre temps, le général Jean-Bosco Ntaganda affirme ne pas être impliqué dans les violents combats qui opposent dans l'est de la RDC, précisément au Nord-Kivu, où l'armée régulière s’affronte à des mutins ex-membres de la rébellion dont il était chef d'état-major, et qui provoquent d'importants déplacements de populations.
"Je ne suis pas impliqué dans les affrontements qui se passent entre les FARDC et les militaires qui ont fait défection" début avril dans les provinces instables des Nord et Sud Kivu (est), a-t-il affirmé en swahili. "Je suis dans ma ferme près de Mushaki. Ma hiérarchie militaire sait que je suis là et m'a autorisé d'y rester. Même le chef de l'Etat (Joseph Kabila) le sait", a souligné l'ex-chef d'état-major du CNDP.
Depuis plusieurs jours, la localisation général Ntaganda était incertaine. Ce qui a favorisé les rumeurs sur son implication dans la défection de plus d'une dizaine d'officiers supérieurs, ex-membres de la rébellion du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), qui ont déserté avec quelques centaines d'hommes.
Pour la direction politique du CNDP, cette thèse est "totalement incorrecte et manipulatrice" puisque Jean-Bosco Ntaganda "continue à travailler sous le commandement de la hiérarchie des FARDC".
Le CNDP est un parti politique né des accords de paix signés avec Kinshasa en 2009, qui ont permis l'intégration du général Jean-Bosco Ntaganda et des ex-rebelles dans l'armée, après avoir été un mouvement rebelle dirigé par Laurent Nkunda, arrêté et mis en résidence surveillée au Rwanda – où il avait trouvé refuge - le 23 janvier 2009, au plus fort moment des opérations militaires conjointes des militaires congolais et rwandais contre les rebelles rwandais des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR).
Kléber Kungu
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