mardi 16 octobre 2012

La Sud-africaine Nkosazana Dlamini-Zuma et ses dossiers prioritaires

Nouvelle présidente de l’Union africaine La Sud-africaine Nkosazana Dlamini-Zuma et ses dossiers prioritaires Nkosasana Dlamini Zuma, 63 ans, est la nouvelle présidente de la Commission de l’Union africaine en remplacement du Gabonais Jean Ping. Elle a été officiellement investie à cette fonction lundi 15 octobre devenant la première femme à occuper ce poste-clé de l'organisation panafricaine. Le Mali, la RDC, le Sud-Soudan, la Somalie demeurent entre autres les deux dossiers importants qui attendent cette ancienne ministre sud-africaine des Affaires étrangères et de l'Intérieur. C’est en présence de son prédécesseur, le Gabonais Jean Ping, qui avait brigué un nouveau mandat que la passation de pouvoir a eu lieu à Addis Abeba, en Ethiopie. Pour ses premiers pas de présidente de la Commission de l’Union africaine, l’ex-épouse du président sud-africain Jacob Zuma, a opté pour la consensualité. Dans son discours, lu en anglais, elle a longuement insisté sur les vertus de l'unité mise à mal lors de son élection dimanche 15 juillet dernier. La lutte avec le Gabonais et francophone Jean Ping a laissé des traces d’une organisation fissurée. Mais Dlamini Zuma a rendu hommage à son prédécesseur, lui souhaitant « bon voyage » en français dans le texte. Son arrivée suscite l'espoir de voir le continent renforcer son unité Elle a cité Patrice Lumumba pour rappeler que l'Afrique n'était « ni française ni russe ni portugaise ni américaine », mais bien africaine. Au-delà de l'unité, la nouvelle présidente de la Commission de l’Union africaine n’a été très précise sur les dossiers urgents qui l’attendent. De nombreux dossiers l'attendent Lors de son investiture, la nouvelle présidente de la Commission a promis de s'attaquer rapidement aux dossiers brûlants, comme le Sud-Soudan, la Somalie, ainsi qu'aux violences dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC). Mais sa priorité est la crise au Mali. Une fois investie, elle s’est attelée à préparer la prochaine réunion du comité de suivi sur la crise malienne avant de se rendre à Bamako pour la réunion prévue vendredi le 19 octobre. Elle n'a pas fait état de réserves quant à l'opportunité d'une intervention militaire au Mali. Elle a simplement promis que l'Union africaine ne ménagerait pas ses efforts pour résoudre un conflit qui « risque de s'étendre à la région et même au reste du continent ». Pour la République démocratique du Congo (RDC), déchirée par une guerre déclenchée en avril dernier et dans laquelle le Rwanda est impliqué pour son soutien aux rebelles du Mouvement du 23 mars (M23), elle s'est engagée à s’attaquer à la crise dans ce pays. "Au vu de la résurgence d'un nouveau conflit en RDC, nous soutiendrons tous les efforts visant à ramener la paix et la stabilité dans les grands lacs". Elle a également promis de soutenir la transition en Somalie. Réputée rigoureuse et efficace, Nkosasana Dlamini Zuma a eu cette mise en garde : « Nos décisions ne seront facteur de changement que si elles sont appliquées ». Elle l'a répété à cinq reprises. Enfin, si elle a promis de coopérer avec les Nations unies, elle a rappelé que l'UA devait jouer un rôle de premier plan dans la prévention et la résolution de conflits, en conformité avec la philosophie chère à Pretoria selon laquelle « il faut des solutions africaines aux problèmes africains ». Le président de l'UA et président de la République du Bénin, Yayi Boni, a souhaité du "succès" à Mme Dlamini-Zuma et à l'ensemble de la nouvelle Commission, l'organe exécutif de l'Union africaine dont le siège est basé dans la capitale éthiopienne Addis Abeba. Avec Mme Dlamini-Zuma, l’Afrique entame un nouveau départ sous la férule d’une femme. Ministre sud-africaine de l'Intérieur, ancienne ministre des Affaires étrangères et ex- épouse du chef de l'Etat Jacob Zuma, Nkosasana Dlamini Zuma a été élue au quatrième tour de scrutin par les chefs d'Etat, au détriment du président sortant Jean Ping. Elle avait obtenu 37 voix soit trois de plus que la majorité requise, lors de l’élection.Un précédent sommet de l'UA en janvier dernier avait échoué à départager Jean Ping et Nkosazama Dlamini-Zuma. Réputée femme à poigne, aux convictions panafricaines forgées par des années de militantisme contre l'apartheid, Nkosazana Dlamini-Zuma dispose de l'expérience politique nécessaire à un tel poste. Si certains pensent qu’elle n’est pas très capable pour pouvoir donner un autre élan à la Commission, la grosse machine intergouvernementale de l'UA, brillante souvent par ses absences ou ses compromis discutables et son financement aléatoire, son arrivée à Addis-Abeba est perçue comme une chance dans les chancelleries et parmi les observateurs. Ministre de l'Intérieur d'Afrique du Sud depuis 2009, après avoir occupé pendant dix ans le portefeuille des Affaires étrangères, l'ex-femme du président sud-africain Jacob Zuma avait alors battu le sortant, le Gabonais Jean Ping, après six mois d'une bataille diplomatique qui avait opposé Afrique francophone et Afrique anglophone. Mme Dlamini-Zuma doit non seulement gérer les nombreuses crises du continent, mais aussi recoller les morceaux d'une organisation fragilisée par des luttes internes. Reste à savoir si la diplomate sud-africaine pourra faire mieux que ses prédécesseurs au sein d'une institution qui n'est au fond que l'exécutante des décisions prises par les chefs d'Etat. Les précédents présidents de la Commission ont été l'Ivoirien Amara Essy (2002-2003) puis le Malien Alpha Oumar Konaré (2003-2008), avant l'élection de M. Ping en 2008. Kléber Kungu

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