mardi 9 octobre 2012

La ferme Ngray : de la ferme familiale à la ferme commerciale

Initiative de Ngwala Ray, fermier économiste La ferme Ngray : de la ferme familiale à la ferme commerciale (Un reportage de Kléber Kungu)
« J’ai commencé avec ce projet en 1992 avec 4 cochons et quelques poulets comme ferme familiale. C’était pour lutter contre l’insécurité alimentaire. Après quelque temps, je me suis retrouvé avec beaucoup de porcs et mon épouse a dit que nous devions vendre. » Ngwala Ray Mbumba, nous raconte le début des activités de la ferme Ngray (pour Ngwala Ray, NDLR), dont il est l’initiateur. Une ferme de 2 ha située à 17 km du centre-ville, à Lutendele. Douze ans après, ce qui était une ferme familiale ambitionne de devenir une ferme commerciale. A la découverte d’une initiative fort louable qui mérite d’être imitée. Samedi 6 octobre. Jean-Pierre Maludi et moi sommes à Lutendele, à la découverte de la ferme Ngray. Deux Blancs nous y sont précédés : Michael Valliant et Linn Stifler, respectivement directeur exécutif et membre du Comité de Giving Back to Africa, une Ong qui encadre des enfants pour leur apprendre le leadership nous y ont précédés ; accompagnés du Dr Jerry Kindomba, qui leur sert d’interprète. Ils sont venus des Etats-Unis d’Amérique pour s’imprégner de l’expérience de cet économiste mué en agriculteur-éleveur, deux métiers qu’il avait appris de son père cultivateur, éleveur et pisciculteur, dans son village natal dans le territoire rural de Luozi. Benoît Ngimbi, le gérant technicien vétérinaire, nous sert de guide. Il nous fait visiter tour à tour le poulailler, la porcherie, le potager, le verger, la bibliothèque, la chambre froide en construction… Le tout émerveille les visiteurs que nous sommes. La ferme Ngray dispose 10 000 poussins de chair de 4 jours, potentielles victimes qui feront la joie des fêtes de fin d’année, et 5 000 poussins de ponte. Qui sont nourris avec des aliments bio, pas d’OGM, nous explique le jeune vétérinaire. Ce projet aide les éleveurs des environs à avoir des poussins ou des œufs, par conséquent, à monter leurs propres fermes ou leurs activités commerciales comme la vente d’œufs. Dans un des poulaillers, trônent cinq pintades qui semblent demander une compagnie assez peuplée. A quelques mètres, une odeur significative nous accueille : elle nous informe que nous sommes à la porcherie. Les couinements des porcs et des porcelets nous accueillent agréablement…Très curieuse, madame Linn Stifler, cette Américaine qui parle le lingala sans difficulté après avoir vécu longtemps dans la province de l’Equateur, ne tarit pas de questions. Elle veut tout savoir. Et Benoît Ngimbi est disposé à lui répondre dans les moindres détails. Le cheptel est constitué de près de 200 porcs et porcelets croisés. Le projet encadre environ 70 maraîchers de Lutendele à qui il apprend à utiliser les déchets naturels dans leurs potagers. Ngwala Ray n’est de ceux qui font à moitié les choses. Dans cette grande concession, l’initiateur a tout prévu. Une petite bibliothèque qui y est aménagée où s’entassent scientifiquement près de 400 livres, traitant de l’agriculture, de l’élevage, de la pêche, de la gestion, des finances, du développement, de la médecine…, des exemplaires des TFC (Travaux de fin de cycle), des mémoires. L’Observateur à Lutendele… Grand lecteur de L’Observateur dont il achète plusieurs exemplaires à chaque édition, Ngwala Ray a réservé une place de choix à ce quotidien, ainsi qu’à d’autres journaux. Pour faire scientifiquement les choses, il a fait appel à l’expertise de Dieudonné Makumbi Mputu Ndombasi, bibliothécaire de formation pour arranger un projet qui date de février 2012. Ngwala Ray est aussi un planteur. Un verger d’environ un hectare où il a planté plusieurs espèces d’arbres fruitiers en dit long : manguiers, safoutiers greffés, avocatiers, orangers, pamplemoussiers, mandariniers, mangoustaniers croisent et produisent des fruits ensemble pendant que sous leurs ombrages jouent et se reposent chèvres et moutons et leurs petits… Où trouve-t-on l’eau dans un milieu rural comme Lutendele où la Snel et la Régideso brillent encore par leur absence ? L’initiateur de la Ferme Ngray est loin d’être à court d’idées ni d’inspiration. C’est dans son expérience vécue avec les missionnaires suédois qu’il va puiser en mettant en pratique le système qu’ils utilisaient dans les milieux ruraux pour recueillir les eaux de pluie à partir des toits de maisons. Des puits sont creusés dans l’enceinte de la ferme, dont deux de 12 mètres de profondeur et un autre d’une capacité de 500 fûts. Donc, on a de l’eau toute la saison sèche. Pas question de gaspiller de l’espace : des maisons (bureaux) sont érigées au- dessus de certains puits. Ainsi placées, ces maisons sont d’une fraîcheur que la climatisation n’est pas nécessaire ! Quant au courant électrique, il est suppléé par 3 générateurs dont un gros de 63 KVA, un deuxième de 23 KVA et un troisième de 17 KVA. Tout ce qu’il faut pour ne pas se plaindre de l’absence de la Snel dans ce coin. Pourquoi pour un visiteur de cette ferme ne pas être émerveillé par ces réalisations. A la fin de la visite, Linna Stifler ne cache pas son émotion. « Je suis très impressionnée. Tous les systèmes mis en place ici (collecte d’eau, entretien des animaux…) sont très impressionnants. Cette démonstration que papa Ngwala fait en étendant les activités vers les communautés, en prenant soin des enfants, en les encadrant, on trouve que ça se rapproche de la volonté de Dieu. Je pense qu’Il est très content », s’exclame cette femme. L’entretien qui va s’ensuivre va se dérouler dans une atmosphère bon enfant au cours duquel Ngwala Ray va se mettre à livrer d’autres secrets de la réussite de sa ferme qu’il visite chaque week-end, pendant que nous mangeons quelques mangues toutes fraîches dont Michael Valliant nous donne quelques tranches qu’il découpe si magistralement. Aujourd’hui, Ngwala Ray Mbumba, administrateur de budget de l’Université protestante au Congo (UPC), ainsi qu’il nous l’a déclaré, n’a pas peur d’aller en retraite. « J’admire bien la phrase de feu président Kabila qui nous demander de nous prendre charge. Moi avec l’agriculture, je suis capable de me prendre en charge et je n’ai pas peur d’aller en retraite », déclare-t-il en guise de conclusion à notre entretien le samedi 6 octobre. Son secret ? Il faut décrypter ce proverbe de la Bible, qu’on retrouve écrit sur plusieurs murs de la ferme : « Va vers la fourmi, paresseux ; considère ses voies et deviens sage. Elle n’a ni chef, ni inspecteur, ni maître. Elle prépare en été sa nourriture ; Elle amasse pendant la moisson de quoi manger. Paresseux ; jusque à quand seras-tu couché ? Quand te lèveras-tu de ton sommeil ? »

1 commentaire:

  1. il a été formidable de savoir qu'il existe un prêteur sincère qui sait comment aider les prêts avec un faible taux de 2 . nous restons toujours humbles et n'abandonnons jamais le financement de mon projet, et pour l'offre de prêt que pedro m'a accordée, nous sommes vraiment reconnaissants pour l'aide et le soutien que nous avons reçus pour mon prêt comme indiqué, contactez pedroloanss@gmail.com pour WhatsApp :+1- 863-231-0632 plus d'informations sur son offre de prêt.

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