mardi 15 septembre 2015

La RDC et la RSA consacrent l’entrée en vigueur du traité du Grand Inga

Coopération dans le secteur énergétique
La RDC et la RSA consacrent l’entrée en vigueur du traité du Grand Inga
             La République démocratique du Congo (RDC) et la République sud-africaine (RSA) par la voie de leurs ministres de l’Energie, Tina Joemat Petterson et Jeannot Matadi Nenga Gamanda, ont signé lundi 9 mars courant, à Kinshasa, une déclaration consacrant l’entrée en vigueur du traité relatif au projet hydroélectrique Grand Inga. Ce projet énergétique, une fois opérationnel, pourra fournir une quantité d’énergie supplémentaire aux deux pays
            Selon la version française de la déclaration lue par le ministre congolais de l’Energie et des Ressources hydrauliques, la signature du traité a été précédée par plusieurs autres étapes importantes. Il s’agit de sa ratification d’abord par les parlements des deux pays respectivement le 13 novembre 2014 pour la République sud-africaine et le 29 novembre de la même année pour la République démocratique du Congo, suivie de sa notification réciproque le 3 décembre pour la RDC et le 5 février 2015 pour la RSA, selon l’Agence congolaise de presse (ACP).
            Les deux pays s’engagent à respecter le traité du Grand Inga du 29 octobre 2013 et à l’exécuter dans l’intérêt de deux pays.
            Le traité a été signé le 9 octobre 2013 à Kinshasa entre la RDC et la RSA par les ministres de l’Énergie de deux pays en présence de chefs d’État congolais Joseph Kabila et sud-africain Jacob Zuma au cours d’une cérémonie solennelle.
            La ministre sud-africaine a indiqué que la déclaration de Kinshasa démontre que le projet Grand Inga entre en vigueur à partir du 20 mars et que son pays renouvelle l’assurance d’une haute considération au projet de développement du site d’Inga.

Puissance installée de 4 700 MW
            Aux dires du coordonnateur de la cellule de gestion du projet d’Inga3 (CGI3), Bernard Diayele, cité par la source, ce projet a connu des années avec les engagements de deux pays à acheter 2 500 MW pour la RSA et 2 700 MW de la production de la centrale d’Inga3, basse chute, avec une puissance installée de 4 700 MW. Un chronogramme a été élaboré prévoyant la pose de la première pierre en octobre prochain et la production du premier mégawatt en 2020, avec promesse de réactualisation de ce chronogramme.
            La déclaration de Kinshasa, selon lui, ambitionne de promouvoir la coopération et les échanges entre les deux parties dans le secteur de l’énergie. Il s’agit également de transférer la technologie et de promouvoir des formations spécialisées ainsi que la tenue des rencontres, des conférences pour attirer des investissements.
            La rencontre de Kinshasa a permis aux deux gouvernements de réaffirmer l’engagement de la RDC et de la RSA à mettre en place des structures et à développer un cadre favorable pour faciliter la mise en œuvre du projet. C’est pour cette raison que la RDC s’est engagée aussi à créer une agence de l’électricité et à adopté des lois et des règlements.
            La RSA, quant à elle, a souscrit l’initiation de négociations d’un contrat d’électricité. Le chargé d’affaires de la RSA en RDC et l’ambassade de la RDC à Pretoria étaient présents à cette cérémonie.
C’est en 2013 que la RDC et l’Afrique du Sud ont signé à Paris un accord pour la construction du Grand Inga, le  plus grand complexe hydraulique du monde. Avec l’aide de l’Agence française de développement (AFD), qui avait financé l’étude de faisabilité réalisée par l’entreprise Lahmeyer  pour 15 millions de dollars, de la Banque européenne d’investissement et de la Banque mondiale. EDF et GDF Suez sont en charge de l’ingénierie. .

Un projet pour les industriels et les grandes villes
            Ce traité fait de l’Afrique du Sud le principal acheteur de l’énergie à générer par la future centrale Inga III, première phase du projet Grand Inga. Soit 2 500 MW (mégawatts) sur les 4 800 MW prévus. Le reste sera vendu à des compagnies minières congolaises, notamment celles de la province du Katanga. .
            Ce grand complexe hydraulique permettra sans doute un meilleur approvisionnement en courant électrique en RDC en général, à Kinshasa en particulier où, sur près de dix millions d’habitants, moins de 30 % ont accès à l’électricité (contre 1% dans les zones rurales), et 10 % seulement en disposent 24 heures sur 24 et où la majorité utilise le bois comme source d’énergie. .

80 milliards de dollars pour Grand Inga
            Les barrages Inga I de 351 MW et Inga II de 1424 MW construits en 1972 et 1982 n’ont jamais pu fonctionner correctement en raison du manque de maintenance, des années de guerre et du manque de compétences nécessaires. La réhabilitation de Inga I et II qui est en cours doit être achevée en 2016, pour un coût de 883 millions de dollars, soit plus de quatre fois les estimations de la Banque en 2003.
            La réhabilitation des barrages inclura le remplacement et la rénovation des turbines ainsi que la construction d’une deuxième ligne électrique à Kinshasa pour permettre à 35 000 consommateurs d’avoir accès au courant électrique. Le réseau Inga Kolwezi qui opère à 25% de sa capacité sera également réhabilité.
            Au moins 12 milliards seront nécessaires pour la construction d’Inga III et 80 milliards pour l’ensemble du projet Grand Inga.
            Dès lors que Inga III doit fournir de l’électricité pour les mines et l’exportation, il s’avère que ce projet est un projet de développement qui doit avoir des retombées indirectes, avec l’hypothèse que cela attirera les investissements dans le pays, créera de l’emploi et profitera aux Congolais.
            Le barrage Grand Inga ambitionne de construire une centrale d'une puissance de 39 000 MW. Le projet prévoit la construction d’un barrage en amont de la prise d’eau de Nkokolo, qui permettrait de générer une retenue d’eau à une altitude de 200 mètres (contre 125 mètres actuellement au même endroit) dans la vallée de la rivière Bundi, qui serait elle-même barrée quelques kilomètres plus loin par un barrage au niveau de son confluent avec le Congo (actuellement à 45 mètres d’altitude).
            Entre la retenue d’eau et le fleuve, désormais 155 mètres de dénivelé sur le deuxième fleuve le plus puissant du monde. Une centrale construite là aurait une puissance de 39 000 MW, soit le double du potentiel du barrage des Trois-Gorges sur le Yangzi Jiang, pour un investissement et des coûts écologiques sensiblement moindres qu’aux Trois-Gorges, à Assouan ou Itaipu.
            En définitive, le total du complexe des barrages d'Inga, dénommé lui-même Grand Inga, comprendrait 4 unités de production, pour une puissance totale de 45 275 MW répartie comme suit :
·         Inga I (fonctionnant actuellement à 20% de ses capacités, 45 mètres de chute) : 351 MW
·         Inga II (fonctionnant actuellement à 20% de ses capacités, 50 mètres de chute): 1 424 MW
·         Inga III (en projet, 55 mètres de chute) : 4 500 MW
·         Grand Inga / centrale de la Bundi (en projet, 155 mètres de chute) : 39 000 MW


Kléber Kungu

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