mardi 15 septembre 2015

Et si la RDC emboîtait le pas aux Capverdiens

Les sacs en matière plastique interdits au Cap-Vert
Et si la RDC emboîtait le pas aux Capverdiens 
            Les sacs en matière plastique au Cap-Vert n’ont plus que quelque 2 années de vie. Car leur fabrication, leur importation et leur commercialisation pour des emballages seront interdit es dans ce pays à partir du 1er janvier 2017. Le gouvernement capverdien les accuse de contribuer à la dégradation de l’environnement. L’environnement du Cap-Vert n’est pas le seul à subir les effets néfastes des sacs en plastique. La RDC est en Afrique l’un des pays dont l’environnement subit l’emploi négatif de ces objets. Pourquoi n’emboîterait-elle pas les pas au Cap-Vert et aux autres pays qui ont pris la courageuse décision d’interdire la fabrication, l’importation et la commercialisation pour des emballages ?
            Le gouvernement capverdien, par son ministre de l’Environnement, de l’Habitat et de l’Aménagement territorial, Antero Veiga, vient d’interdire ces objets qui contribuent à la dégradation environnementale, selon l’agence Pana.
            Par son projet ''Roadmap'' qui a pour but de créer les conditions pour une gestion durable des ordures solides au Cap-Vert, le gouvernement capverdien tient à « encourager l’artisanat local et introduire des emballages biodégradables pour que les fleurs de nos acacias cessent d’être des sacs en plastique qui prolifèrent dans l’environnement au Cap-Vert''.

Cadre juridique
            Le gouvernement capverdien envisage également d’approuver un régime général applicable à la prévention, la production et la gestion des déchets, appuyé par un régime juridique d’autorisation et de concession des opérations de gestion des ordures. Le Cap-Vert entend de ce régime juridique une « espèce de loi-cadre des ordures qui fait tant défaut'' dans le pays.
            La RDC fait face à une telle problématique, peut-être à un niveau plus élevé, d’autant plus que sa population est de loin supérieure à celle de ce petit pays qu’est le Cap-Vert. Cela dit, pourquoi le gouvernement congolais ne ferait pas plus d’efforts que ceux déjà entrepris depuis dans ce domaine ?
            Sont prises de temps à autre par le gouvernement congolais des mesures interdisant de produire, commercialiser et importer les sacs en plastique. La dernière date de 2012, mais sur le terrain les choses  se passent comme si aucune mesure n’a jamais été prise depuis.
            Il y a quelques mois seulement, l’ancien ministre de l’Industrie, Petites et Moyennes entreprises (IPME), Rémy Musungayi, alors en fonction, avait acquis deux Jeeps 4X4 pour intensifier la lutte contre l’usage des sacs en plastique. Ces voitures devaient permettre aux collaborateurs du ministère de l’IPME, appuyés par la police, de localiser les fabriques des emballages interdits.

Forte dégradation de l’environnement
            La dégradation de l’environnement des villes de la RDC, spécialement de la capitale congolaise, est telle que le gouvernement est appelé à faire de la lutte contre l’usage des sacs en plastique pour emballages une de ses priorités essentielles.
            Aujourd’hui, non seulement la fabrication, l’importation et la commercialisation pour des emballages des sacs en matière plastique ont encore de beaux jours en RDC, mais des sociétés de fabrication de ces objets continuent d’en fabriquer de nouveaux. Il y a peu, le marché congolais a connu l’introduction de nouveaux sachets en plastique de couleurs bleue et noire que les vendeuses de braises utilisent comme emballages.
            Ses sachets sont venus renforcer la dégradation de l’environnement des villes congolaises entamée par d’anciens sachets en plastique. A Kinshasa comme partout ailleurs, tout emballage est en matière plastique. Au marché, dans des boutiques, dans des magasins,  arachide, haricots, l’eau, huile, sucre, sel, pains et autres petits articles sont vendus en sachets. Au point où, faute de poubelles, tous ses sachets se jettent n’importe où, par terre. Conséquence : le sol  est pavé de sachets !
            Ce qui rend très difficiles les travaux d’assainissement de la ville de Kinshasa sur ses grandes artères. Equipés de balais, de pioches, les nombreux balayeurs se mettent à nettoyer les artères kinoises. Mais leur grande difficulté est vient de tous ces passants qui jettent par terre des sacs en plastique après que ces balayeurs ont passé toute la journée, à balayer les routes.
            L’usage des sacs en plastique est si ancré dans les habitudes des Congolais que  la lutte contre cette pratique appelle des mesures coercitives.
            Ce mal mérite d’être détruit à la racine, la racine étant l’importation des matières qui servaient de fabrication des sachets ou la fabrication elle-même des sachets. Il ne suffit pas de décréter la mesure, il faut en assurer le suivi. Malheureusement, cela fait généralement défaut.
            Cette lutte passe par le recyclage de toutes les ordures en sachets, dont les sacs en plastique. Il faut donc réduire, recycler, gérer et réutiliser le maximum de ces ordures solides. Donc, il faut arriver à faire, avec l’aide des partenaires internationaux, de la lutte contre les sacs en plastique une opportunité d’emplois dans le recyclage (transformation), la gestion et la réutilisation de ces sachets.
            Ainsi la perte d’emploi consécutif à la fermeture de ces usines fabriquant des sacs en matière plastique pourrait être compensée par la création d’autres emplois consécutifs à la création d’unités de production des objets produits grâce à la transformation de ces ordures solides.
            Faisons vite sinon, nous n’aurons plus de sol riche pour l’agriculture, sinon nos rivières, avec toutes ces tonnes d’ordures solides qui y sont jetées quotidiennement, seront asséchées, sinon nos villes seront inondées à chaque petite pluie…

Kléber Kungu

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire