Pour ses 91 ans d’âge
Mugabe gâte ses
invités avec de la viande d’éléphant
Robert Mugabe a célébré, samedi 28 février 2015, son 91e anniversaire à
Victoria Falls. Une grosse fête qui a nécessité d’abattre des éléphants
consommés avec sept énormes gâteaux, dont un de... 91 kilogrammes.
Président
du Zimbabwé doublé du président de l’Union africaine, Robert Mugabe est une
grande personnalité qui a tenu à fêter son anniversaire comme tel. Et les
organisateurs de son 91ème anniversaire l’ont compris. Ainsi
n’ont-ils pas lésiné sur les moyens pour satisfaire les hôtes du dirigeant
zimbabwéen.
Ainsi,
une fête grandiose dont le buffet a été qualifié d’obscène par l’opposition a
été organisée. Les milliers de partisans de la Zanu-PF, le parti au pouvoir,
ont chanté et dansé pour saluer l'arrivée du père de l'indépendance,
au pouvoir depuis 1980, à l'hôtel de luxe où se déroulaient les festivités à l’honneur de Robert
Mugabe.
Pour
gâter ses invités, le nonagénaire, aidé
par son épouse, Grâce, a lancé en l’air 91 ballons, a offert de la chair
d’éléphants, et sept gâteaux, dont un qui pesait 91 kilos..
Cette fête grandiose dont le faste a
été qualifié d'"obscène" a été critiquée par l'opposition.
L'extravagance des anniversaires de Robert Mugabe est un sujet de controverse
annuelle au Zimbabwe.
Environ 20 000 convives
Si toutes prévisions étaient
respectées, c’est à grands fracas que M. Mugabe a fêté ses 91 ans d’âge,
dont 35 à la tête de son pays. Ainsi environ 20 000 personnes ont été
conviées à cette fête à qui le nonagénaire a notamment offert de la viande de
lion, d’éléphant, de buffle et d’antilope.
Même
si aucune précision n’a été donnée sur le nombre de chaque animal abattu, les
medias locaux avaient avancé, avant la fête, le chiffre d’une trentaine
d’éléphants à abattre pour honorer les invités du Président.
Par
ailleurs, les dons n’ont pas fait défaut. Un fermier de la région avait déjà
promis de donner deux éléphants, deux buffles et un lion pour le buffet. Ce
buffet, composé d’animaux sauvages, fait polémique, notamment avec les
organisations de protection des animaux qui avaient haussé le ton, jugeant
cette pratique contraire à la morale.
L’opposition
zimbabwéenne avait condamné le coût
exorbitant de ces festivités. De son côté, le principal parti d’opposition, le
Mouvement pour le changement démocratique, avait estimé que l’argent collecté
devrait servir à la réhabilitation des hôpitaux publics, les cliniques et les
écoles de la province.
Critique contre les safaris
Le
président zimbabwéen a profité de son
anniversaire pour s’attaquer aux réserves animalières tenues par des Blancs,
visant en particulier les Américains.
"Nous
allons maintenant envahir ces forêts", a déclaré M. Mugabe, dans un grand
discours prononcé devant ses partisans."Il y a beaucoup de safaris dans la
campagne, très peu sont africains, la majorité sont blancs. "
Robert
Mugabe a en particulier fustigé les Etats-Unis, qui permettent à leurs
ressortissants de venir chasser des trophées dans son pays, alors qu'ils
maintiennent des sanctions contre son régime.
"Mais
les Américains nous imposent des sanctions, mais leurs propres Européens
(Blancs, ndlr) viennent, ils ont toujours des fermes et, en privé, ils
organisent la venue de visiteurs d'Amérique. Ils viennent chasser, se paient
eux-mêmes, tuent les animaux et rapportent des trophées avec eux", a
relevé le vieux président.
"Ils
(les Américains) ne peuvent pas avoir les deux: s'ils veulent être amis, puis
ils doivent être entièrement amis avec nous et alors nous leur permettrons
d'avoir des safaris. Mais ils ne peuvent pas dire ‘’permettez à nos gens de
venir, permettez à nos gens d'avoir des safaris pour tuer nos lions et emporter
des trophées en Amérique", a-t-il insisté.
La
chasse rapporte une centaine de millions de dollars par an et fait vivre 800.
000 familles au Zimbabwe. L'interdiction par Washington de l'importation de
produits en ivoire a cependant fait baisser le chiffre d'affaires de la filière
de 30% l'an dernier, selon l'association des opérateurs de safaris locale,
selon le site web de Jeune Afrique.
Kléber Kungu
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