mercredi 25 février 2015

Serge Kubla soupçonné d’avoir corrompu Adolphe Muzito

Bourmestre de Waterloo/Belgique
Serge Kubla soupçonné d’avoir corrompu Adolphe Muzito
Chantal Ngalula, épouse d’Adolphe Muzito, est également citée dans cette affaire qui fait grand bruit en Belgique.
            Le bourgmestre  de la ville belge de Waterloo, Serge Kubla, a été arrêté et inculpé dans le cadre d'une affaire de corruption dans laquelle est également citée l'épouse de l'ancien Premier ministre congolais, Adolphe Muzito, selon le Parquet fédéral belge cité par des médias belges.
            Inculpé de corruption comme auteur ou coauteur, Serge Kubla a été placé sous les liens d'un mandat d'arrêt (mis en détention provisoire, ndlr), en raison « des risques de collusion avec d'autres intervenants à ce stade de la procédure ». Il a été incarcéré à la prison de Saint-Gilles à Bruxelles.  Plusieurs perquisitions" ont également été menées mardi matin par la police belge dans le cadre de cette affaire.
            Le bourgmestre de Waterloo  était depuis novembre sous le coup d'une enquête pour "corruption" active auprès d'une "personne qui exerce une fonction publique dans un État étranger". Cette personne n’est personne d’autre que Adolphe Muzito, ancien Premier ministre en République démocratique du Congo.

Enquête sur des affaires financières en RDC
            L'enquête dirigée par le juge d'instruction spécialisé dans les affaires financières, Michel Claise, a débuté le 17 novembre 2014. Elle concerne plus généralement les activités en RDC du groupe sidérurgique Duferco, "suspecté d'avoir, au travers de la corruption d'agents publics congolais, favorisé l'évolution d'investissements importants dans le secteur du jeu et des loteries", explique le parquet
            Le parquet fédéral belge précise que les fonds ayant servi à la corruption "auraient été transmis au moins en partie par l'intermédiaire de Serge  Kubla", qui "aurait remis 20.000 euros à l'épouse du Premier ministre Adolphe Muzito à l'hôtel Président de Bruxelles à titre d’acompte sur une somme évaluée à 500 000 euros".
            A l’annonce de cette affaire, les conseillers communaux sont déboussolés, abasourdis, stupéfaits, sous le choc. C’est une catastrophe pour la commune de Waterloo. Serge Kubla, dont la défense sera assurée par le cabinet d'avocats Forestini, a reconnu les faits, mais pas la corruption. Concrètement, le maire de Waterloo a reconnu l'échange de 20.000 euros avec le Premier ministre congolais mais en tant que transaction, pas comme une corruption."
            L’un de ses avocats, Roland Forestini, a tenté de minimiser l’affaire en déclarant que "cela s'est réglé comme s'il s'agissait d'une facture" et qu’il était incarcéré pour des "raisons techniques".
            Serge Kubla est accusé de corruption dans des marchés qu'il était chargé de passer pour l’entreprise Duferco en RDC. Il devait prospecter et était chargé de trouver de nouveaux clients pour cette entreprise.

La disparition d’un comptable
            Tout commence avec la disparition mystérieuse d’un comptable belge du groupe industriel suisse Duferco. Il existe de sérieux indices laissant croire qu’il a été assassiné. La justice enquête donc et découvre assez vite l’existence de mouvements de fonds suspects.
Pourquoi ces transferts d’argent ? Dans l’état actuel de l’enquête, il semble que Duferco ait cherché à pénétrer le marché de la sidérurgie congolaise.
            Il n’y a pas réussi mais lorsqu’il lorgnait ce marché, le groupe aurait, pour avancer ses pions ou parce qu’on l’y avait aimablement invité, décidé de refinancer la société nationale congolaise de Loterie. Et ce refinancement aurait donné lieu à divers versements de fonds dont plusieurs intermédiaires se seraient chargés. C’est dans ce cadre que Serge Kubla, qui serait en aveux, serait intervenu.

D’autres inculpations sont attendues
            Les enquêteurs le soupçonnent lui et les autres acteurs du dossier (car il faut s’attendre dans les jours qui viennent à d’autres inculpations) d’avoir tenté de favoriser l’évolution des investissements de Duferco en ayant recours à des manœuvres de corruption d’agents publics congolais.
            Ces fonds auraient donc été transmis, au moins pour partie, par l’intermédiaire de l’ancien ministre wallon. Serge Kubla est soupçonné d’avoir remis 20 000 euros à l’épouse de l’ancien Premier ministre congolais Adolphe Muzito. Cette remise de fonds aurait eu lieu lors d’une rencontre, à Bruxelles, dans les salons de l’hôtel "Président".
            Ces 20 000 euros n’auraient été qu’un acompte sur une somme évaluée à 500 000 euros. Quelques questions méritent d’être posées. A qui cet argent devait-il être remis ? Devait-il servir à corrompre une ou plusieurs personnes ? Si, à cette étape de l’affaire, on est incapable de répondre à ces questions, Serge Kubla aurait lui-même reçu "plusieurs centaines de milliers d’euros" de l’entreprise sidérurgique via une société écran off-shore.
            Le bourgmestre devra passer dans les cinq jours devant la chambre du conseil de Bruxelles qui aura à prolonger ou non son mandat d’arrêt.
            Il  s’avère que l’inculpation et l’arrestation de M. Kubla ont été précédées de plusieurs perquisitions menées, mardi matin, en divers endroits du pays, par la police fédérale, à la demande du magistrat instructeur. Depuis le 17 novembre 2014, de nombreux devoirs ont été exécutés et les choses se sont accélérées mardi 24 février courant avec les perquisitions dont il est question plus avant et l’arrestation du bourgmestre de Waterloo.

Serge Kubla « un petit poisson »
            D’autres auditions d’autres suspects sont programmées dans les prochaines heures. Avec sans doute d’autres inculpations à la clé. En effet, de source proche de l’enquête, il apparaît que Serge Kubla n’aurait été "qu’un petit poisson" et que les transferts de fonds concernent des sommes qui se compteraient en millions d’euros. Alors qui sont les gros poissons derrière cette affaire ?
            Selon la source citant un ancien ministre congolais, l’entreprise sidérurgique Duferco était intéressée par la Société sidérurgique de Maluku (Sosider)

            Résumons-nous pour dire que Serge Kubla est soupçonné d’avoir corrompu l’ancien Premier ministre congolais au profit de l’entreprise Duferco. Pour cela, il a été arrêté. La justice soupçonne Serge Kubla d’avoir remis 20.000 euros à l’épouse de l’ancien Premier ministre congolais Adolphe Muzito, en exercice entre 2008 et 2012, lors d’une rencontre à l’hôtel « Président » de Bruxelles.

            Cette somme d’argent aurait été donnée dans le cadre des activités du groupe industriel Duferco en République démocratique du Congo. Le groupe est suspecté d’avoir « favorisé l’évolution d’investissements importants dans le secteur du jeu et des loteries ».


Chantal Ngalula nie avoir rencontré Kubla
            Chantal Ngalula Muzito, épouse de l'ex-Premier ministre congolais, Adolphe Muzito, a, par ses avocats cités par l’agence Belga, réagi à cette affaire en affirmant n'avoir jamais rencontré Serge Kubla, déclarant ne pas le connaître. 
            Elle se dit dès lors "surprise" d'apprendre "par voie de presse" qu'elle aurait reçu 20.000 euros des mains du bourgmestre de Waterloo, une somme, selon le parquet fédéral belge, que le bourgmestre de Waterloo, Serge Kubla a remise à cette femme en tant qu'intermédiaire du groupe industriel Duferco. L'argent lui aurait été donné à l'hôtel Président de Bruxelles à titre d'acompte d'une somme évaluée à 500.000 euros.
            D’après l’avocat  du bourgmestre, Me Roland Forestini, Serge Kubla ne nie pas la transaction mais il ignorait son caractère frauduleux, pensant honorer une facture.
            Chantal Muzito a déclare pourtant ne pas connaître Serge Kubla. "Notre cliente tient à informer l'opinion tant nationale qu'internationale qu'elle est surprise par ces déclarations d'autant plus qu'elle ne connaît pas Monsieur Kubla et ne l'a jamais rencontré pour discuter de quelque sujet que ce soit. Elle n'a donc jamais reçu une quelconque somme d'argent auprès du concerné. Madame Chantal Muzito se réserve le droit de poursuivre en justice toute personne qui tenterait de nuire à son honneur et à sa réputation en tant qu'être humain, épouse et mère de famille", peut-on lire dans le communiqué signé par ses conseils, Tshibangu Kalala et Kangulumba Mbambi.
            L’affaire a été mise à l’instruction en novembre 2014 suite à la disparition d’un expert-comptable impliqué dans des transactions financières suspectes avec le Congo. C’est au cours de cette enquête que le nom de Serge Kubla est apparu. Voilà pour ce qui est visible en ce moment dans cette affaire.

Plusieurs zones d’ombre
            Cependant, cette affaire renferme plusieurs zones d’ombre, Ainsi ignore-t-on le montant total de la transaction, mais les autorités congolaises auraient réclamé 500 000 dollars pour que l’affaire soit conclue. En plus, la direction de Duferco s’est refusée à tout commentaire. Cependant, au stade de cette affaire, les uns et les autres bénéficient encore de la présomption d’innocence.
            Serge  Kubla est une personnalité libérale connue en Belgique francophone depuis une quarantaine d'années. Il dirige depuis 1977 Waterloo, une commune chic du sud de Bruxelles où s'était déroulée en 1815 la célèbre bataille fatale à Napoléon. Il a également été ministre de l’Économie de la Région wallonne de 1999 à 2004 et député régional jusqu'en juin 2014.
Kléber Kungu




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