lundi 25 novembre 2013

Quand l’opération « Likofi » pousse à une mue forcée des malfrats



Phénomène « kuluna »

Quand l’opération « Likofi » pousse à une mue forcée des malfrats

            L’opération dite « Likofi » contre le banditisme urbain, communément appelé « phénomène « kuluna », bat son plein. Et à peine lancée, les effets ne se sont pas fait attendre. Tout Kinshasa en parle. A la grande satisfaction de la population qui a payé un lourd tribut de l’inaction des autorités. Le coup de poing (likofi en lingala) est si percutant que les malfrats n’hésitent pas à chercher des voies et moyens pour muer physiquement en changeant le look…
            Les malfrats connus sous le vocable de « kuluna » se singularisent par un look physique qui ne leur permet de se distinguer des autres parmi une foultitude de personnes : cheveux à la rasta dits « looks », tenue vestimentaire aussi sale que délabrée, un corps marqué de tatouages, un visage notoirement balafré aux yeux rougis par une prise quotidienne des produits forts (alcool, chanvre…). Le tout exprimé par un nom bizarre qui dit tout sur le personnage.
            C’est fort de ces signes ostentatoires que la population en particulier n’a aucune peine de distinguer un seul kuluna dans une marée humaine.
            Ayant compris cela, bien des kuluna qui n’ont pas eu la chance de s’exiler soit dans d’autres provinces plus proches, soit à Brazzaville, ont eu l’idée ingénieuse de se muer, de transformer leur apparence physique, leur look.
            Comme ces trois jeunes garçons rencontrés le samedi 23 novembre au croisement de l’avenue des Huileries et du boulevard Triomphal alors qu’ils se rendaient au stade des Martyrs assister au match DCMP-Shark XI FC. A leur vue, un des passagers à bord du taxi qui me conduisait à la place Victoire leur a lancé ceci : « Même si vous vous muez, les traits de vos visages vous accusent sans peine ».
            Effectivement, quoique ces trois jeunes gens aient fourni beaucoup d’efforts à faire disparaître tous les signes distinctifs de kuluna, les traits de kuluna sur leurs visages restaient intacts. Ainsi n’avons-nous éprouvé aucune peine de trouver en ces « kuluna » reconvertis des traits qui ne trompent jamais.
            Ces trois jeunes gens représentent un infime échantillon des milliers de malfrats qui ont pris les Kinois en otage en les terrorisant durant plusieurs mois qui ont paru comme une éternité à une population dont les cris de détresse par la presse semblaient ne pas émouvoir les forces de l’ordre et la justice.

Opération du 15 novembre 2013 au 15 février 2014
            L’opération « Likofi », telle qu’elle se passe depuis son lancement, fait l’unanimité de la population. Mais celle-ci demande que ses coups de poing – de cette opération – ne s’arrêtent pas après une centaine ! Qu’elle aille jusqu’au bout pour que les uns et les autres sentent que l’autorité de l’Etat est loin d’être morte. En premier lieu, ceux qui l’ont longtemps narguée, c’est-à-dire les « kuluna ».
            Tout est parti de la réunion à Kinshasa le 26 octobre 2013 et, à Lubumbashi, le 6  novembre 2013, du Conseil supérieur de la Défense qui avait approuvé  le plan d’exécution relatif à l’éradication du phénomène « kuluna » pour qu’il entre en application.
            Aussi, directement concerné, le  ministre Richard Muyej Mangez n’a pas hésité, à son tour, à répercuter les directives en réunissant le staff dirigeant de la Police nationale congolaise (PNC)  pour peaufiner les stratégies d’application des recommandations  du Conseil supérieur de la Défense.
            Ainsi est née « l’opération  Likofi » qui va s’étendre  du 15 novembre 2013 au 15 février 2014 que les éléments de la Police nationale congolaise (PNC) est en train d’exécuter à la grande  satisfaction de la population kinoise, congolaise en général.

Les Kuluna dans le Bas-Congo et le Bandundu ?
            La manière musclée appliquée dans l’opération « Likofi » est telle que dans le camp des malfrats, dans lequel se trouve actuellement la peur, il y a eu une grande débandade. Ce qui fait craindre fuite de ces malfrats dans les provinces les plus proches de Kinshasa : le Bas-Congo et le Bandundu, et également à Brazzaville.
            Voilà qui doit pousser les autorités de ces deux provinces à ouvrir grandement l’œil. Ainsi dans toutes les centres urbains, cités ou villes plus proches de Kinshasa de ces provinces, la vigilance doit être redoublée et par la population et par les éléments de la Police nationale congolaise.
            Au-delà de la durée de cette opération, le souhait de la population est de voir se créer une brigade spéciale anti-criminalité urbaine. Celle-ci, dotée de moyens matériels et financiers, pour lui permettre  une mobilité permanente, aura pour tâche de ne s’occuper de tous ces jeunes gens qui se croient tout se permettre en se comportant comme ils veulent. Les kuluna, les jeunes –filles et garçons - à l’habillement extravagant (fashion), les bandits de tout genre qui s’agrippent au-dessus des véhicules (lors de l’inhumation des morts au cimetière, des cérémonies de collation des grades académiques)…
            Les maux de la société congolaise sont si profonds qu’il est temps de s’y attaquer et de manière non complaisante si on tient à sauver cette société déjà dans un ravin…
Kléber Kungu

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire