vendredi 30 mai 2014

Que ramène Joseph Kabila de Paris ?



Arrivé la veille en France

Que ramène Joseph Kabila de Paris ?

            Arrivé la veille à Paris, le président congolais, Joseph Kabila, a rencontre mercredi 21 mai à l'Élysée son homologue français, François Hollande. Les deux chefs d’Etat ont parlé de la crise centrafricaine et de la coopération bilatérale et multilatérale. Mais il y a plus que cela.
            Arrivé sous bonne escorte de la Garde présidentielle (GR) sur rue du Faubourg Saint-Honoré, à Paris, mardi 20 mai, le président congolais a passé la nuit à l’hôtel Bristol où des dispositions ont été prises pour que le séjour de Joseph Kabila et sa suite ne connaisse pas d’incidents majeurs dans une ville où grouille des « combattants » qui n’ont pas manqué de proférer des menaces.
            Au de là tout, de retour à Kinshasa, Joseph Kabila, invité par François Hollande, celui-là même qui avait tenu des propos peu amènes contre le pouvoir de Kinshasa à la veille du XIVe Sommet de la Francophonie en octobre 2012, rentre, auréolé d’une autre aura d’un partenaire qui vient de s’entretenir d’égal à égal.
            En l’invitant à Paris, le président français a reconnu en son homologue congolais un chef d’Etat à la tête d’un pays lourd de son poids géostratégique et de son rôle principal en Afrique centrale. C’est un partenaire de François Hollande qui a discuté avec lui des questions politiques, économiques et sécuritaires aussi bien de la RDC que de la sous région des Grands Lacs. La position géostratégique de son pays dans cette sous-région, son caractère de victime de la guerre qui l’a déchiré des décennies durant avec le cortège des conséquences (plusieurs millions de morts, des  centaines de milliers de déplacés…), la longue expérience acquise dans les conflits récurrents auxquels le pays n’a cessé de faire face, font de Joseph Kabila un partenaire de premier plan et incontournable.

Invitation aux investisseurs français
            Sur le plan économique, Joseph Kabila a mis à profit son séjour français en invitant les opérateurs français, qui se sont raréfiés sur le marché congolais, à venir investir en RDC. Ce n’est pas les opportunités qui font défaut. Pour cela, peu avant de se rendre à l’Elysée pour un entretien avec son homologue français, Joseph Kabila a reçu tour à tour des représentants du monde des affaires de l'Hexagone (GDF Suez, Société générale, groupe Bolloré…).
            Les travaux de construction du port en eaux profonde intéressent beaucoup le groupe Bolloré, alors de nombreux gisements de pétrole au Congo Kinshasa cherchent encore preneurs. Quoique des investisseurs chinois envahissent déjà le marché congolais, il y en a de la place pour tout le monde.
            Le voyage éclair du président congolais aura donc été très bénéfique pour la RDC dont le président a fait entendre la voix, à la communauté internationale, par la France interposée.
            Les deux hommes d’Etat ont dont fait le point des relations bilatérales entre la RDC et la France, et multilatérales. Selon le communiqué de la Présidence de la République de France rendu public à l’issue de la visite de travail du chef de l’Etat congolais Joseph Kabila, par le Service de Presse de l'Elysée et dont L’Observateur a obtenu copie, François Hollande a « rappelé (…) son attachement à l'intangibilité des frontières de la RDC, tout en se réjouissant « des progrès obtenus dans la lutte contre les groupes armés qui sévissent dans l'Est de la RDC. »

Mobilisation des deux pays pour la Centrafrique
            S’agissant du dossier sur la crise centrafricaine, les deux chefs de l’Etat « ont réaffirmé leur mobilisation pour la République centrafricaine, où des contingents des deux pays sont déployés ». Ils ont également exprimé « leur volonté que l'opération de maintien de la paix des Nations Unies, qui sera déployée à partir du 15 septembre, dispose d'un mandat solide et soit articulée autour de la mission africaine aujourd'hui présente. »
            " Au plan bilatéral, les deux Chefs d'Etat ont insisté sur la nécessité de développer et de diversifier les échanges économiques et humains entre les deux pays, dans des secteurs tels que les transports, les infrastructures ou encore la gestion durable des ressources naturelles. Ils se sont réjouis des relations de coopération entre les deux pays, notamment dans les secteurs de l'éducation primaire, de la formation professionnelle, de l'accès à l'eau et de la gouvernance financière du pays », ajoute le communiqué.
            " Enfin, le Chef de l'Etat a rappelé l'attachement de la France à la protection des libertés politiques, à la lutte contre les violences sexuelles, à la stabilité des institutions et à la défense des droits humains en RDC, conformément aux différentes résolutions adoptées par le Conseil de sécurité des Nations Unies".

Quid de la candidature de Kabila en 2016 ?
            Quant à la candidature ou non de Joseph Kabila à la présidentielle 2016, question qui fâche, rien n’a été entre les deux hommes d’Etat, du moins, qui nous soit communiqué, Toutefois, dans l'entourage du président congolais, on ne voudrait pas  voir la France emprunter la même voie que Washington qui a demandé à Joseph Kabila de ne pas se représenter en 2016 et de respecter la Constitution.
Kléber Kungu

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire