dimanche 3 février 2013

L’UFRC, une nouvelle rébellion naît dans le Sud-Kivu

Un candidat député national malheureux à la tête de la coalition de groupes armés L’UFRC, une nouvelle rébellion naît dans le Sud-Kivu Des nouvelles en provenance de la province du Sud-Kivu sont alarmantes. A en croire Jeune Afrique, cette province vient de naissance à l'Union des Forces révolutionnaires du Congo (UFRC), une nouvelle coalition de groupes armés majoritairement basés au Sud-Kivu, l’une des provinces, avec le Nord-Kivu et la Province Orientale, et actuellement le Katanga, les plus bouillonnantes avec une forte recrudescence d’insécurité. L’objectif de ces aventuriers armés est de déstabiliser le régime de Kinshasa, prenant appui sur des élections mal organisées. Dans une note rendue publique à Kinshasa et datée du 25 janvier et envoyée au secrétaire général de l'Onu, Ban ki-Moon, l'Union des forces révolutionnaires du Congo (UFRC) a annoncé sa formation mi-janvier, en se définissant comme un mouvement "politico-militaire". Elle est basée à Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu. L'UFRC, par la voix du président du comité de coordination de cette coalition, Gustave Bagayamukwe Tadji, demande, avec l’aide de l’Onu, l'organisation d'"élections démocratiques et l'instauration rapide d'un ordre politique nouveau, capable d'alléger les misères du peuple congolais et placer les fondements d'une vraie république et d'une démocratie véritablement participative" dans ce pays "Le moment venu", elle veut aussi assurer la création d'"organes nationaux de la transition et le début de la réforme du système de défense et sécurité à partir de la province du Sud-Kivu ", précise la source. L'UFRC assure qu'elle va "diriger prochainement" cette province "en attendant la démission effective du régime actuel". Pour atteindre ses objectifs, l'UFRC se dit "ouverte à toutes les forces vives congolaises". Elle affirme avoir le soutien de représentants de la société civile, d'organisations politiques et de mouvements politico-militaires "du Sud-Kivu et (d') une partie du Nord-Kivu". Les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, riches en minerais (coltan, cassitérite, or…), sont en proie à des groupes armés locaux et étrangers, dont le M23 contre lequel l’armée congolaise mène une guerre depuis mai dernier. Une force internationale neutre doit être déployée entre la RDC et le Rwanda pour combattre les groupes armés dont le M23. L’UFRC pour l’annulation de l’envoi de la force neutre L'UFRC s'est prononcée, sans plus de précision, pour "l'annulation de l'envoi d'une force extérieure, aussi neutre soit-elle, pour garantir la paix dans toute la région". La note d'information de la coalition doit être remise lundi à l'Assemblée nationale, au sénat et à "toutes les ambassades concernées" à Kinshasa, apprend-on de la même source. Décidément, les Kivutiens sont loin d’être à court de création de rébellions, de groupes armés ou autres coalitions qui continuent à endeuiller les deux Kivu. Comme pour justifier leur entreprise criminelle, ils ne cessent de fonder leurs revendications sur des élections mal organisées. La dernière coalition des groupes armés, l’UFRC, est l’œuvre d’un fils du Sud-Kivu, un candidat malheureux à la députation nationale de novembre 2011, Gustave Bagayamukwe Tadji Bagus, qui s’impatiente d’attendre 2016 pour tenter de nouveau sa chance en vue de se faire élire, après son échec de 2011. L’UFRC, ce ramassis des rebelles des groupes armés, ambitionne de remettre en cause toutes les avancées démocratiques que la RDC a acquises depuis 2006, année des premières élections démocratiques que les Congolais, dans leur majorité, n’ont cessé d’appeler de leur vœu. Si le comportement imprévisible des personnes ni foi ni loi explique l’option qu’elles prennent pour revendiquer certains de leurs droits, il est fort incompréhensible pour un candidat député national, si malheureux soit-il, de le voir à la tête d’une rébellion, prêt à immoler d’autres Congolais sur l’autel des intérêts qui sont loin d’être ceux du peuple, au nom duquel ce genre de combat a toujours été mené. Comme le M23, si l’UFRC se dit "ouverte à toutes les forces vives congolaises", l’objectif poursuivi est de rallier à sa cause de nombreux Congolais pour que le combat à mener trouve leur appui. Si elle affirme avoir le soutien de représentants de la société civile, d'organisations politiques et de mouvements politico-militaires "du Sud-Kivu et (d') une partie du Nord-Kivu", à ce stade, l’on est en droit de se demander de quelle société civile, de quelles organisations politiques il s’agit. Si l'UFRC s'est prononcée pour "l'annulation de l'envoi d'une force extérieure, aussi neutre soit-elle, pour garantir la paix dans toute la région’’, il n’est pas question d’être analyste politique chevronné pour comprendre le pourquoi. Comme l’a bien vu le Comité international de la Croix Rouge (CICR), "la violence se déplace" vers le Sud-Kivu, alors qu’un calme précaire règne autour de la capitale du Nord-Kivu. Le CICR note le déplacement des plusieurs dizaines de milliers de familles en souffrance et que « la violence s’est propagée » pour gagner Bukavu et le Katanga. Dans cette dernière, l’insécurité y a gagné en intensité avec plusieurs attaques meurtrières sont attribuées aux groupes armés, notamment les Maï-Maï. Un peu plus au Sud du Katanga, la situation «se dégrade», selon le CICR. La violence augmente et les déplacements de populations aussi. La RDC n’est pas une jungle pour que n’importe quel aventurier se mette à prendre les armes pour revendiquer ce qu’il croit être ses droits en se mettant à trucider ses compatriotes et qu’au final il réclame un dialogue pour se faire payer tout le sang des Congolais que, par sa cruauté, il a dû verser pour arriver –rarement aussi – à ses fins machiavélique. Candidat malheureux à la députation nationale de la ville de Bukavu au n° 154, Gustave Bagayamukwe Tadji, à la tête de l’UFRC, avait échoué, comme plusieurs centaines d’autres candidats, à se faire élire député national. Aussi avait-il adressé le 30 novembre 2011, une lettre au président du bureau national de la Céni pour dénoncer l’ « irrégularité constatée sur le bulletin de vote de la circonscription électorale de la ville de Bukavu. » Il est président de l’Association pour la défense des intérêts de la ville de Bukavu, ADIB, une ASBL. Faudra-t-il conclure que c’est en prenant les armes qu’il entend défendre les intérêts de Bukavu ? Alors que le gouvernement congolais et les rebelles du M23 se trouvent à Kampala depuis 2 mois pour négocier un accord de paix, d’autres compatriotes aigris n’hésitent pas à se lancer dans une autre aventure meurtrière dont les Congolais n’ont plus besoin, en ce moment où les efforts du gouvernement Matata pour sortir le pays dans ce cycle des malheurs commencent à porter des fruits. Kléber Kungu

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