dimanche 10 février 2013

La SAD décide de l’envoi de la force de paix en RDC

Plan de paix régional en marche La SAD décide de l’envoi de la force de paix en RDC A l'issue d'un sommet extraordinaire tenu vendredi 8 février à Maputo, au Mozambique – auquel le président congolais Joseph Kabila a participé - la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC) a décidé l'envoi d'une force de maintien de la paix de 4 000 hommes en République démocratique du Congo autorisée à combattre la rébellion dans l'est du pays. Une décision tant attendue depuis que les chefs d’Etat et de gouvernement de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) avaient décidé en juillet dernier de la mise en place d’une telle force ayant pour mission de combattre tous les groupes armés, dites forces négatives, le M23 compris, qui pullulent dans l’Est de la RDC. Cette décision était attendue pour faciliter la mise en œuvre d'un plan régional de paix proposé par les Nations unies pour mettre fin au conflit. Les responsables de la SADC ont décidé que cette force de 4 000 hommes ait sa propre structure de commandement et ses propres règles d'engagement même si hiérarchiquement elle répondra aux Nations unies, précisément de la Mission de l'Onu pour la stabilisation du Congo (Monusco) dans laquelle elle sera réintégrée. Il a été décidé que la force internationale neutre (FIN) aura une nouvelle sorte de mandat et pourra combattre quiconque osera tenter de déstabiliser la situation dans la partie orientale de la RDC. « Nous avons un mandat clair prévoyant que nous pouvons intervenir à cet effet », a expliqué le secrétaire général de la SADC, Tomaz Salomao. La Monusco compte quelque 17 000 hommes déployés en RDC, mais son mandat de l’autorise pas à user de la force, c’est-à-dire à combattre. Le président tanzanien et président de la troïka de la SADC, Jakaya Kikwete, a salué la décision de la SADC. « C'est un grand pas en avant vers la paix en République démocratique du Congo. La force parrainée par la SADC a été provisoirement baptisée Force internationale neutre, un nom qui pourrait encore changer. Aucun calendrier convenu Aucun calendrier n'a toutefois été convenu pour le déploiement de ces militaires chargés du maintien de la paix, alors que la situation sécuritaire dans la partie orientale du pays reste toujours préoccupante, notamment en raison de l’imminence de la reprise de la guerre au Nord-Kivu, de la naissance d’une nouvelle rébellion au Sud-Kivu, l’Union des forces révolutionnaires du Congo (UFRC), de l’arrestation des hommes accusés d’avoir préparé un coup d’Etat contre Joseph Kabila (19 en Afrique du Sud, 11 en Angola) et de la recrudescence des attaques des groupes armés dans la province du Katanga. Tomaz Salomao a indiqué que la Tanzanie, l'Afrique du Sud, le Malawi et le Zimbabwe avaient promis des troupes. Celui-ci a reconnu que la situation sécuritaire en RDC continuait d'être difficile car les rebelles du M23 avançaient. Le Mozambique où se tenait cette réunion extraordinaire assure la présidence tournante de la SADC. A l'ouverture, son président Armando Guebuza avait estimé que l'implication des pays de la SADC était une obligation morale, ajoutant que la crise humanitaire prévalant au Congo Kinshasa était exacerbé par l'agression militaire dont le pays est victime et dont il accuse le Rwanda et l’Ouganda, le dernier abritant les pourparlers entre le gouvernement congolais et le M23. Les deux pays ont toujours nié ces allégations. En décembre, les pays de la SADC avaient déjà dit oui sur le principe du déploiement d’une force de maintien de la paix, mais dont les détails donnent lieu depuis à de laborieuses discussions. Au sujet de cette force, le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende, a déclaré que rien ne bloquait le déploiement de la brigade internationale d’intervention et qu’un accord-cadre serait signé entre les pays concernés d’ici à la fin du mois de février. Selon lui, l’autorisation à ce déploiement sera donné en même temps que sera signé l’accord-cadre, même si le feu vert viendra de New-York. L’accord-cadre devra être signé entre la République démocratique du Congo (RDC), le Rwanda, l’Ouganda, le Burundi, l’Angola, le Congo-Brazzaville, l’Afrique du Sud, la Tanzanie et l’Onu. Hormis l’Onu, cet accord-cadre devrait être initialement signé par ces huit pays, mais il a été élargi à trois autres pays dont la Zambie, le Soudan du Sud et la République centrafricaine. Mercredi 6 février, le secrétaire général adjoint de l’Onu chargé des opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous, a affirmé que la signature de ce texte serait « porteuse de grands principes pacificateurs ». Quant à la nouvelle rébellion qui a vu le jour à Bukavu, Lambert Mende a nié son existence. Pour lui, il n’y a pas de rébellion au Sud-Kivu. « On parle d’une rébellion. En tous cas, jusque ce matin [vendredi 8 février], le gouverneur du Sud-Kivu et d’autres représentants de la province ne sont pas au courant. Il y a une personne qui dit qu’elle est à la tête de ce mouvement mais il n’a pris un seul mètre carré du territoire congolais », a ajouté le ministre de la Communication. Concernant l’arrestation des dix-neuf Congolais en Afrique du Sud et de 11 autres en Angola, Lambert Mende a remercié ces deux pays d’avoir démantelé ce groupe accusé de conspiration contre l’ordre institutionnel de Kinshasa. , ajoutant cependant que Kinshasa était en train de suivre de près cette affaire qui requiert des enquêtes complémentaires. Kléber Kungu

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