mercredi 13 février 2013

La délégation congolaise qualifie d'illégitimes plusieurs revendications du M23

Pourparlers de Kampala La délégation congolaise qualifie d'illégitimes plusieurs revendications du M23 Dans un document de 14 pages remis au facilitateur mardi 12 février, à Kampala, la délégation de Kinshasa vient de trancher. Plusieurs doléances du M23 sur les questions sécuritaires, politiques, sociales et économiques sont tout simplement qualifiées d’illégitimes, sans objet ou à reconsidérer. D’autres questions étant en cours de traitement ou réservées à la compétence de l'Assemblée nationale, donc, qui n’ont rien à faire avec le M23 reconnu comme une force négative terroriste comme toutes les autres que compte la région des Grands Lacs. Dans un passage, la délégation se justifie en écrivant que ce n'est pas parce que les chefs d'Etat de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) ont demandé a' Kinshasa d'écouter le M23 qu'il doit s'émanciper de la qualification des Nations unies de force négative et par ailleurs, de groupe terroriste. Ce document de la délégation gouvernementale lance l'attente du deuxième et du troisième rapports que les deux délégations doivent adopter après les conclusions du facilitateur. Le ministre ougandais de la Défense, facilitateur des pourparlers, a dû passer la quasi-totalité des deux journées de mardi et mercredi dans l'immeuble central de l'hôtel Munyonyo, dans les consultations avant la remise par la délégation gouvernementale dudit document des réponses au M23 à Crispus Kiyonga lui-même. Kinshasa laisse par ailleurs une brèche aux rebelles. Dans le domaine militaire par exemple, ne seront intégrés que seuls les soldats du M23 qui ont la nationalité congolaise et dont le grade est égal ou inférieur au lieutenant, s’ils sont aptes et candidats à cette intégration. Ils devront être prêts à servir sous le drapeau, partout en RDC, nuance encore le document gouvernemental. En outre, les miliciens recrutés par le M23 doivent être d'abord démobilisés. Ils seront ensuite soumis à la signature d’un acte d'engagement individuel à ne plus reprendre les armes, sous aucun prétexte. Pour les officiers du M23 qui ne sont pas récidivistes, qui n'ont pas trempé dans le recrutement d'enfants et qui ne sont pas poursuivis par la justice nationale et internationale, leur sort sera délibéré au cas par cas. Quant à la question d'amnistie, celle-ci ne concernera que ceux des rebelles du M23 qui ne sont pas récidivistes. A ce jour, le M23 n'a pas encore réagi à cette position officielle du gouvernement de la République démocratique du Congo au dialogue de Kampala. Il est aussi à souligner qu’aucun délégué de la rébellion aux pourparlers de Kampala n’est concerné par les poursuites et sanctions de la justice nationale et internationale, tout comme les Etats-Unis, les Nations unies ou de la Cour pénale Internationale (CPI). Selon des indiscrétions de Munyonyo, la position du gouvernement congolais a été soumise au Président Yoweri Museveni avant qu'il ne soit remis au facilitateur. "Mettre un terme aux discussions" Entre temps, à Kampala, où se tiennent les pourparlers entre Kinshasa et le M23, des voix s’élèvent pour exiger à toutes les parties qui prennent part à ce dialogue et au facilitateur d’y mettre fin le plus vite possible. Parmi ces voix, celle de la coalition d'ONG de la Société civile basée au Nord-Kivu qui a exigé la fin des pourparlers entre Kinshasa et le Mouvement du 23 mars (M23), estimant que la seule revendication légitime de la rébellion avait été satisfaite. Dans un communiqué rendu dernièrement public, la Société civile qui participe aux pourparlers a écrit que, "considérant que les deux parties ont fini l'évaluation de l'accord du 23 mars 2009, les forces vives de la République démocratique du Congo en général, et celles du Nord-Kivu en particulier, estiment que l'ordre du jour connu du peuple est vidé." "C'est pourquoi elles jugent inopportune la poursuite des pourparlers de Kampala sur les autres questions politiques, sécuritaires, économiques et sociales" soulevées par les rebelles, a-t-elle ajouté. D'après elle, mettre un terme aux discussions doit permettre "d'éviter toute manœuvre d'intégration des éléments (du) M23 dans les institutions politiques ainsi que dans les forces et services de sécurité congolais". Selon le ministre ougandais de la Défense et facilitateur des pourparlers de Kampala, Crispus Kiyonga, les deux parties ont convenu que 20 des 35 articles de l'accord de 2009 avaient été appliqués soit de façon incomplète, soit pas du tout. Mais elles ont aussi convenu que l'accord restait d'actualité. La liste des 20 articles en question n’a pas été rendue publique. Le M23 et Kinshasa doivent désormais se pencher sur des questions sécuritaires concernant l'Est congolais qui, depuis des décennies, vit au rythme de rébellions, mutineries et guerres régionales. Parmi ces questions, d'après M. Kiyonga, une possible réintégration des mutins dans l'armée congolaise. Kléber Kungu

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