mardi 5 février 2013

Dix-neuf membres présumés du M23 arrêtés en Afrique du Sud

Soupçonnés de vouloir renverser le régime de Kinshasa Dix-neuf membres présumés du M23 arrêtés en Afrique du Sud La police sud-africaine a arrêté 19 présumés rebelles congolais, dont deux membres dirigeants du Mouvement du 23 mars (M23). Ils sont soupçonnés de vouloir exécuter une opération militaire illégale contre le pouvoir de Kinshasa. Selon la police sud-africaine, qui n’a pas fourni plus de détails, le groupe des rebelles a été arrêté en Afrique du Sud, au nord de la province de Limpopo, après une enquête menée par un service de renseignement sud-africain. A en croire un communiqué rendu public par la police, les 19 rebelles présumés devraient être présentés à un juge militaire le mardi 5 février en vue de comparaître devant un tribunal de Pretoria pour faire face à une accusation en vertu d’une loi sud-africaine, dite Foreign Military Assistance Act. Lobbying en faveur du M23 Cette affaire intervient quelques jours seulement après une autre très retentissante, mais qui n’a pas fait beaucoup de bruits dans la presse nationale, faisant état du lobbying du trio Antipas Mbusa Nyamuisi, Deogracias Bugera et Roger Lumbala en faveur des rebelles du M23 auprès du président sud-africain, Jacob Zuma. Un trio qui a pris fait et cause pour les rebelles du M23, corps expéditionnaire de Paul Kagamé dans le travail de déstabilisation de la RDC, particulièrement dans sa partie orientale, qu’il s’est offert depuis plusieurs années. Mbusa Nyamwisi, ancien membre du précédent gouvernement congolais comme ministre de la Décentralisation, après avoir occupé le ministère des Affaires étrangères et ancien rebelle du RCD/KML, était accompagné dans ce travail de lobbying par deux autres personnalités congolais : Deogracias Bugera, ex-collaborateur de Laurent Désiré Kabila et Roger Lumbala, député national invalidé le mois dernier pour son appartenance au M23. Au four et au moulin, Roger Lumbala fait également parler de ses déclarations incendiaires aux pourparlers de Kampala. En même temps, son parti politique, RCDN, se voit être suspendu par un arrêté du ministre de l’Intérieur du 8 janvier et le dossier déféré au Tribunal de Grande instance de la Gombe. Antipas Mbusa Nyamwisi affiche désormais ses couleurs. Ayant longtemps nié son appartenance au M23, ce député national qui n’a jamais siégé et s’est retranché en République sud-africaine depuis l’année dernière, ne cacherait plus ses convictions et ses ambitions. Il se livrerait actuellement, avec Deogratias Bugera et Roger Lumbala, apprend-on des sources dignes de foi, à une intense activité de lobbying en faveur du M23, auprès des hautes autorités sud-africaines. L’objectif poursuivi est de pousser Pretoria à soutenir l’idée de l’élargissement du champ des négociations entre le Gouvernement et les membres du M23. Le lobbying du trio porterait déjà ses fruits. Le 28 janvier 2013, à Addis-Abeba, capitale éthiopienne, à la clôture du 20ème Sommet de l’Union africaine (UA), des officiels sud-africains ont fait part au gouvernement congolais de la nécessité d’écouter les revendications du M23. Au-delà de l’évaluation des accords du 23 mars, les rebelles du M23 réclament les discussions sur les questions générales de la RDC au cours des pourparlers de Kampala. Ce groupe armé vise à ce que, au-delà de l’évaluation de l’accord du 23 mars, comme convenu avec la partie adverse, les discussions de Kampala élargissent son champ aux questions liées à l’économie, à la démocratie, aux droits de l’homme, à la légitimité du pouvoir de Kinshasa et autres. Plusieurs observateurs n’hésitent pas à coller la position sud-africaine à ce travail de lobbying du M23. La trahison se porte bien au sein de la classe politique congolaise. Certains de ses membres n’hésitent pas à renforcer les rangs du M23 qui, en mai 2012, a lancé une offensive armée contre l’armée régulière congolaise, avant d’occuper, en novembre, la ville de Goma, chef-lieu du Nord-Kivu. Mais sous la pression de la communauté internationale, les rebelles du M23 ont dû la quitter et, en contrepartie, ils ont obtenu la tenue des pourparlers de Kampala avec le gouvernement congolais qu’ils ne cessaient de réclamer et que Kinshasa ne voulait jamais entendre parler. Alors qu’elles sont à leur 60ème jour, les négociations de Kampala entre Kinshasa et le M23 ont du mal à progresser. Tous les ingrédients sont réunis pour qu’elles accouchent d’une petite souris. Entre temps, les dernières nouvelles en provenance de Goma font état d’une imminente menace de la reprise de la guerre qui pèse sur cette ville, aux alentours de laquelle on observe un mouvement suspect des rebelles du M23, renforcés par des soldats rwandais. Kléber Kungu

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