dimanche 24 février 2013

Dix-huit missions diplomatiques congolaises bientôt fermées

Assainissement dans la diplomatie congolaise Dix-huit missions diplomatiques congolaises bientôt fermées La diplomatique en RDC présente un tableau sombre. Le Congo Kinshasa qui comptait 64 représentations diplomatiques, dont 60 ambassades et 4 consulats, en 2010, compte actuellement plus de 534 diplomates à l’étranger, un important patrimoine immobilier en état de délabrement total, près de 515 familles des diplomates à rapatrier et 214 nouveaux diplomates à affecter, 36 nouveaux ambassadeurs à nommer et 3 consuls généraux et une somme importante d’arriérés due aux loyers, salaires, etc. Dix-huit missions diplomatiques congolaises seront bientôt fermées. En février 2011, trois diplomates congolais avaient démissionné de leurs postes à l’ambassade de la RDC à Londres et demandé l’asile politique au Royaume uni, dénonçant un climat de terreur au Congo-Kinshasa. En mai 2011, un diplomate congolais en Argentine, sommé de libéré son domicile, avait dénoncé l’irrégularité des salaires et la quasi inexistence des frais de fonctionnement dans les ambassades de la RDC. Le même mois, l’ambassade de la RDC à Séoul, en Corée du Sud, a été contrainte de libérer les locaux qu’elle occupait à cause du non-paiement des arriérés de loyer. Un mois plus tôt, l’ambassade de la RDC en Suède s’était retrouvée dans la rue pour la même raison. Ce tableau très sombre montre d’énormes difficultés qu’éprouve la diplomatie congolaise. Le personnel des ambassades de la RDC à travers le monde cumule de nombreux mois de travail sans toucher leurs salaires, les bâtiments qui abritent les chancelleries congolaises sont vétustes et là où le pays ne dispose pas propriété immobilière, le paiement du loyer pose problèmes. Les autorités congolaises se sont engagées à prendre le taureau par les cornes pour éviter que de telles situations honteuses continuent à coller à la peau d’un pays qui mérite mieux que cela. Le ministre des Affaires étrangères, Coopération internationale et Francophonie, Raymond Tshibanda, qui a reconnu la précarité des conditions dans lesquelles travaillent les ambassades, a promis que le gouvernement s’attèlerait à les résoudre. Pléthore dans les ambassades « Il y a pléthore dans les ambassades. Nous avons des arriérés de loyer, des salaires. Nous sommes confrontés au problème du délabrement du patrimoine immobilier de la République à travers le monde. Que cette année soit l’année de la réhabilitation de la diplomatie congolaise et donc de l’assainissement de nos ambassades à travers le monde. Le coût est important et il ne sera pas possible de le rencontrer sur un exercice budgétaire. Le plus important est que nous commencions et nous sommes convaincus que petit à petit nous allons régler le problème. En le laissant sans nous en occuper, nous ne faisons que l’aggraver », a déclaré le ministre Tshibanda. Des conférences diplomatiques tenues par le passé à Kinshasa ont identifié ces problèmes et proposé des solutions. Mais la situation sur le terrain reste inchangée. Sans doute la situation de guerre d’agression que connaît la RDC a-t-elle poussé ses autorités à faire l’état des lieux rigoureux sur le secteur diplomatique pour écarter les goulots d’étranglement qui empêchent un fonctionnement optimal de la diplomatie congolaise. Priorité aux 5 pays membres du Conseil de sécurité Parmi les solutions, le Gouvernement a décidé de fermer bon nombre de missions diplomatiques pour donner priorité à celles des cinq pays membres du Conseil de sécurité (Paris, Washington, Londres, Moscou et Pékin). A cette liste, il faut ajouter Genève, Addis-Abeba (siège de l’Union africaine) et New York qui (siège des Nations Unies), ainsi que Pretoria. Le gouvernement congolais a institué une commission composée de trois ministères, dont le ministère des Affaires étrangères et des Finances, pour proposer des mesures censées changer l’image de la diplomatie congolaise à l’étranger, endéans deux semaines, à dater de jeudi 21 février dernier. En outre, il est également prévu la mise à la retraite des diplomates ainsi que leur transfèrement au pays. C’est dans cette perspective qu’il est prévu un rajeunissement du personnel diplomatique, pour leur permettre d’être efficace. Dans le même élan, il sera procédé incessamment à la réhabilitation des chancelleries ainsi que des résidences des diplomates, pour leur donner un goût de modernité. Tout ceci est possible, surtout avec les crédits qui ont été alloués à cet effet dans le budget 2013. Face à cette situation, c’est une thérapeutique de choc qu’il est temps d’administrer à la diplomatie congolaise. La guerre d’agression de la RDC par le Rwanda et d’autres problèmes qui fragilisent ce grand pays qui peine à se relever ont mis à nu la faiblesse de sa diplomatie. Kléber Kungu

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