mercredi 7 juillet 2010

Seul le Chef spirituel a qualité d'engager l'Eglise

A propos d'une demande de révision du procès de Simon Kimbangu
Seul le Chef spirituel a qualité d'engager l'Eglise
Est-il vrai qu'une demande a été introduite à Bruxelles pour exiger la révision du procès de papa Simon Kimbangu introduite auprès de la Cour de cassation à Bruxelles avant le 30 juin 2010 ? Réponse : oui. Par qui cette demande a été faite ? Réponse : par 19 (dix-neuf) des petits-fils biologiques du prophète aidé par l'avocat Pierre Chomé, fils de Jules Chomé. Cette demande a-t-elle eu l'aval du chef spirituel de l'Eglise kimbanguiste ? Réponse : Non. C'est pour donner un éclairage, mieux la version officielle de l'Eglise kimbanguiste sur entre autres cette demande qu'elles ont qualifiée de fantaisiste que ces autorités - de l'Eglise kimbanguiste - ont organisé une conférence de presse dans l'amphithéâtre du Centre d'accueil et de conférence kimbanguiste lundi 5 juillet. C'est le quotidien belge Le Soir qui avait fait écho de cette affaire dans son numéro 146 du 25 juin.
Quatre autorités de l'Eglise kimbanguiste ont donné la vraie version de l'Eglise sur la demande, qu'elles ont qualifiée de fallacieuse et de fantaisiste, que 19 des petits-fils du prophète Simon Kimbangu, fondateur de cette Eglise avaient introduite à la Cour de cassation de Bruxelles en Belgique pour obtenir la révision du procès faite contre Simon Kimbangu par les colonisateurs belges. Les révérends Elebe Kapalay, en charge du patrimoine de l'Eglise et représentant légal 1er suppléant, José Matondo Biyeye, conseiller administratif et financier au cabinet du chef spirituel, Blaise Muya, directeur de la chaîne de télévision kimbanguiste Ratelki et monsieur Nsimba Bilukidi, conseiller également au cabinet du chef spirituel, ont donné la version officielle de l'Eglise sur cette affaire pour le moins abracadabrante.
Pour l'Eglise kimbanguiste, dont les autorités ont réitéré son caractère d'unité et d'indivisibilité, " il est hors de question d'accepter des initiatives à l'emporte-pièce par lesquelles des petits-fils confondent l'Eglise à la famille ", d'autant plus que " la mission et l'œuvre de papa Simon Kimbangu n'émanent pas de la famille et il n'est pas venu sur cette terre des hommes pour sa seule famille ".

De la Fumée…
Pour les autorités de l'Eglise, le fait que Me Pierre Chomé " n'a pas reçu mandat de l'Eglise kimbanguiste ", le " chemin qu'on lui fait emprunter est parsemé d'embûches et sans issue ", et partant ceux qui lui ont confié ce dossier " tentent de le détourner de la voie de la raison, de l'ordre et de la légalité ". Cela dit, l'Eglise kimbanguiste estime que " les conditions requises que Maître Chomé pense pouvoir remplir pour engager la procédure auprès de la Cour de Bruxelles ressembleraient à de la fumée propre à incommoder inutilement les gens bien intentionnés, tant du côté de la RDC que de celui du Royaume de Belgique avec lequel l'Eglise kimbanguiste entretient d'excellentes relations. "
L'Eglise kimbanguiste reconnaît que le procès fait à Simon Kimbangu " était entaché de beaucoup d'erreurs, un procès expéditif orchestré par la troïka constitué par le pouvoir colonial, les commerçants et le clergé… ", mais cela ne peut la pousser à lui " faire commettre les mêmes erreurs ". Par exemple, l'Eglise a évoqué le cas des " membres de la famille de Jésus-Christ [qui] n'avaient jamais intenté contre le pouvoir romain un procès en réparation, car ils avaient eu la sagesse ou alors l'inspiration de considérer que leur illustre fils ne leur appartenait plus en propre [qui] était devenu un patrimoine universel. "
Le conseiller Nsimba Bilukidi a démontré comment le procès de Simon Kimbangu a été une parodie, notamment pour trois raisons : le prévenu n'avait pas d'avocat, le fait que le pouvoir colonial ait institué un tribunal militaire d'exception et l'antériorité des faits dont on l'accusait. Tout compte fait, la grande question est celle-ci : qui peut demander la révision du procès ? En droit international, si c'est la Belgique qui a la compétence de revoir sa décision, a-t-il déclaré, il revient à la RDC, en tant qu'acteur du droit international, de plaider les droits de Simon Kimbangu, l'un de ses citoyens. Dans ce cas, la RDC peut agir par des voies diplomatiques, la Cour internationale de justice ou par la Cour européenne de justice. Mais, des personnes physiques peuvent aussi intenter une action en justice : dans ce cas, c'est le chef spirituel Simon Kimbangu Kiangani qui en a qualité.
Est-ce que Simon Kimbangu doit être réhabilité ? C'est une autre question importante. A ce sujet, le chef spirituel de l'Eglise kimbanguiste a fait cette déclaration : " Nous ne demandons rien sur la révision du procès de Simon Kimbangu et qu'il n'est nullement question pour l'Eglise kimbanguiste d'intenter un procès ". Car tout se fait selon l'accomplissement des prophéties de Simon Kimbangu. Il revient à la seule Belgique de dire quelque chose pour montrer le caractère inique d'un procès fait à un homme, de surcroît envoyé de Jésus Christ, et à ses fidèles, qui n'avait fait que répandre l'évangile. Bref, si, aujourd'hui il doit y avoir une révision du procès, ce sera la volonté de Dieu, comme pour les autres événements qui ont déjà eu lieu.

Décoration de Simon Kimbangu
Au sujet de la décoration à titre posthume du prophète Simon Kimbangu et de son élevation au rang de héros national, la plus haute distinction en RDC, l'Eglise kimbanguiste a remercié le Chef de l'Etat Joseph Kabila qui, donc son discours du 30 juin, a souligné de manière solennelle le rôle majeur joué par Simon Kimbangu comme précurseur des indépendances des Etats africains en général et de la RDC en particulier. Donc, pour les 20 millions de kimbanguistes à travers le monde, le 1er juillet 2010 est un jour pas comme les autres.
En élevant Simon Kimbangu au rang de héros national, Joseph Kabila " a tout simplement essuyé les larmes multi-séculaires des Congolais et de tout un continent par ce discours ", souligne le discours du Chef spirituel et représentant légal prononcé à l'occasion de la décoration de Simon Kimbangu par le Chef de l'Etat Joseph Kabila, dont L'Observateur a obtenu une copie. Un événement attendu de longue date aussi bien par des kimbanguistes que par des Congolais.
Par ailleurs, les orateurs ont annoncé la création de la Fondation Simon Kimbangu, une ASBL caritative, ayant deux missions : primo, soutenir les démarches devant aboutir à régler tous les problèmes de conscience, d'éthique et de justice humaine relatifs à l'emprisonnement de Simon Kimbangu ; secundo, soutenir toutes les actions de développement de la vie de l'homme, de sa créativité, de son bien-être, de la défense de sa personne, de ses droits, de son environnement, etc.
La Fondation Simon Kimbangu axe ses activités sur plusieurs domaines subdivisés en 14 pôles, notamment le pôle des œuvres spirituelles et éthiques, de la coopération universitaire, du développement scientifique et technologique, d'économie mixte et du développement durable intégré, d'activités philanthropiques et humanitaires, de la défense de la nature et environnement, de la défense des droits humains…
La Fondation Simon Kimbangu, dont le siège social est à N'kamba Nouvelle Jérusalem, a vu le jour officiellement lundi 5 juillet 2010, après avoir été créée le 12 décembre 2009.

Kléber Kungu

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