A l’issue de deux jours de discussions
Kinshasa et Kigali unis face aux FDLR
Le Rwanda et la République démocratique du Congo (RDC) veulent désormais unir leurs forces face aux indécrottables rebelles des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) qui ont la peau dure. Les ministres de la Défense des deux pays viennent d’achever une réunion de deux jours au cours de laquelle ils ont peaufiné des stratégies devant leur permettre de neutraliser les groupes rebelles armés qui écument la partie orientale de la RDC.
Le ministre congolais de la Défense, Charles Mwando Nsimba et son homologue rwandais James Kabarebe ont consacré deux jours à des discussions devant conduire leurs pays respectifs à mettre en place une stratégie de nature à venir à bout des rebelles rwandais qui terrorisent encore et toujours les populations de la partie orientale de la RDC.
Dans un communiqué commun, les ministres de la Défense des deux pays ont salué les avancées dans la neutralisation des groupes armés. Toutefois, le communiqué reste muet quant au bilan chiffré de ces opérations. Côté congolais, on persiste à nier une participation des troupes rwandaises aux opérations, mais on dit travailler de concert avec les Rwandais. Une prochaine rencontre est prévue à Kigali les 12 et 13 novembre.
Les rebelles des FDLR constituent pour la RDC et le Rwanda un ennemi commun. Après avoir trouvé des alliés, en l’occurrence les rebelles Maï-Maï de la région de Walikale au Nord-Kivu, les rebelles rwandais des FDLR continuent à montrer leur degré de nuisance parmi les populations de l’Est de la RDC. Ils sont particulièrement célèbres pour leurs violences à grande échelle caractérisées par des viols, des vols, des massacres, des tueries, des pillages.
Le ministre rwandais de la Défense James Kabarebe a quitté Kinshasa le 18 octobre 2010 après deux jours des discussions avec son homologue congolais Charles Mwando Nsimba. Parti de la RDC au lendemain de la guerre d’agression en août 1998 avec les autres militaires rwandais, c’est la première fois que James Kabarebe est revenu à Kinshasa où il était chef d’état-major de l’armée congolaise, sous Laurent Désiré Kabila entre 1997/1998. A l’époque, ils venaient de renverser ensemble le régime Mobutu. Ensuite, il avait repris le même poste mais dans l’armée rwandaise cette fois en guerre contre Kabila père, puis fils.
Les rebelles rwandais des FDLR étant devenus l’ennemi commun des deux pays, les enjeux sont tels que Kinshasa et Kigali s’unissent et se réconcilient pour traquer une fois pour toute cet ennemi commun qu’ils avaient commencé à traquer depuis janvier 2009. Aujourd’hui ministre de la Défense du Rwanda désormais réconcilié avec le Congo, est revenu pour parler de lutte contre un ennemi commun : les FDLR, Forces démocratiques de libération du Rwanda, -groupe issu des anciens génocidaires rwandais.
Arrestation de Callixte Mbarushimana
Le 11 octobre 2010, les rebelles des FDLR ont connu un sérieux revers avec l’arrestation à Paris de leur secrétaire exécutif, Callixte Mbarushimana. Il y vivait depuis des années et c’est à partir de là qu’il dirigeait ce groupe armé qui sème la terreur depuis au Kivu. L’arrestation de Callixte Mbarushimana était fort attendue depuis. Aujourd’hui, elle est une réalité, sur mandat de la CPI. Recherché pour crimes de guerre et contre l'humanité commis au Kivu, Callixte Mbarushimana sera ainsi le premier prisonnier non Congolais.
La nouvelle de l’arrestation de Callixte Mbarushimana, le chef présumé des FDLR, un groupe rebelle rwandais accusé de viols collectifs en République démocratique du Congo (RDC) a été saluée joyeusement par plusieurs capitales du monde. Sous le mandat d’arrêt international de la CPI, Callixte Mbarushimana, sujet rwandais, 47 ans, dirigeant des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), est accusé par la Cour de La Haye d'être impliqué avec son groupe dans plus de 300 viols dans la province du Nord-Kivu, dans l'est de la RDC.
La CPI avait émis un mandat d'arrêt à son encontre le 28 septembre. Il a été placé dans un centre de détention et devait être présenté à un magistrat français puis écroué dans la soirée. Il était prévu qu’il soit présenté au procureur général de Paris dans un délai de 5 jours après son arrestation avant que la cour d'appel statue ensuite sur sa remise au CPI.
Cette arrestation avait été précédée, à la mi-novembre 2009, de celle en Allemagne d’Ignace Murwanashyaka et de son adjoint, Straton Musoni, les "numéros un et deux" officiels des FDLR. C’est de là qu’ils diffusaient communiqués et instructions aux soldats de la terreur sur le terrain.
Kléber Kungu
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