mercredi 26 février 2014

La Libérienne Leymah Gbowee appelle à cesser la «guerre contre le corps des femmes»

Violences faites à la femme congolaise

La Libérienne Leymah Gbowee appelle à cesser la «guerre contre le corps des femmes»

            La situation de la femme congolaise, précisément celle de la partie orientale, ne cesse de préoccuper la communauté internationale. De plus en plus, des voix, féminines notamment, s’élèvent pour condamner les violences faites à la femme congolaise. Les dernières en date sont celles de Nobel Women's Initiative, une ONG de femmes prix Nobel de la paix. La Libérienne Leymah Gbowee, prix Nobel de la paix, a ainsi appelé mardi 26 février, la RDC et la communauté internationale à faire des Congolaises des acteurs clés pour cesser la «guerre contre le corps des femmes».
            Selon un communiqué de cette ONG cité par l’Agence France presse (AFP), la RDC et la communauté internationale doivent «mettre les femmes au centre des efforts déployés pour la paix et pour mettre un terme à une violence sexuelle endémique».
            Les survivantes du viol «sont des pacificatrices, et elles ont besoin de soutien pour instaurer une paix durable dans ce pays. Elles nous ont dit: "Trop, c'est trop". La guerre menée contre le corps des femmes doit cesser», souligne la co-lauréate du prix Nobel 2011.
            Lorsqu’en 2010, l'ex-envoyée spéciale de l'Onu pour les violences faites aux femmes et aux enfants, Margot Wallström, avait qualifié la RDC de «capitale mondiale du viol», la remarque avait provoqué la colère de Kinshasa.
            Aujourd’hui, Leymah Gbowee a relativisé les choses. Ce qui ne change rien dans la situation de la femme congolaise victime de violence sexuelle. «Je vois surtout que c'est la capitale des femmes fortes et de la solidarité entre femmes. Nous sommes ici pour soutenir les femmes courageuses qui ont survécu au viol ou à d'autres formes de violence sexuelle», a réagi Leymah Gbowee.

Rencontre avec 350 femmes
            C’est depuis Bukavu que le prix Nobel de la paix s'exprimait au terme d’un périple qui l'a conduite à Kigali (Rwanda) et à Bunia dans la Province Orientale, pour une mission était organisée par la Campagne internationale pour mettre fin aux viols et à la violence fondée sur le genre en situation de conflit.
            Au Congo Kinshasa, la délégation de Nobel Women's Initiative a rencontré 350 femmes revendiquant notamment «la mise en œuvre complète du Plan d'action national sur la violence sexuelle et fondée sur le genre» et «des réparations» financières pour les rescapés des violences, indique le communiqué.
            La partie orientale de la RDC vit, depuis plusieurs années, une instabilité chronique en raison de l’activisme accru de nombreux groupes armés locaux et étrangers. Les violences sexuelles demeurent en tête de liste des exactions commises très souvent par les miliciens de ces groupes armés.
            C’est au mois de novembre dernier que s’est ouvert le procès de 39 militaires auteurs présumés de viol à Minova, au Sud-Kivu. En plus de ces accusations, ces militaires étaient accusés aussi de graves violations des droits de l’homme dont des pillages et des viols massifs commis en novembre 2012 dans l’est du pays.
            En novembre 2012, ont eu lieu des viols massifs des femmes sous la menace des armes. Les viols ont fait un tel écho que les autorités congolaises n’ont pas hésité à interpeller ces militaires accusés de viols.
            C’est en 2011 que Leymah Gbowee a été récompensée en 2011, avec la présidente libérienne Ellen Johnson-Sirleaf et la Yéménite Tawakkul Karman. Elle fut surnommée la «guerrière de la paix».
Kléber Kungu

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire