Le père de la victime sous pression

Ouverture du procès de meurtre d’un Congolais en Inde

Le père de la victime sous pression

            Le procès pour le meurtre d'un étudiant congolais, Yann Twende Mbuyi, s'est ouvert mardi 24 septembre à New Delhi en Inde. Le père de l’étudiant décédé, qui se trouve déjà à New Delhi il ya plus de deux semaines fait l’objet de pressions sur fond de tentatives de corruption par la famille de l’assassin présumé.

            L’étudiant congolais, Yann Twende Mbuyi, a été tué par balle il y a un an, alors qu'il raccompagnait une amie congolaise en voiture, dans un quartier de la capitale indienne.  L'auteur présumé, avait été identifié par cette jeune fille ainsi que par les télévisions de surveillance. Il avait été arrêté et doit répondre aujourd’hui des charges de meurtre et de possession illégale d'arme à feu.

            Pierre Mbuyi, père de l'étudiant décédé, est arrivé à New Delhi il y a deux semaines, pour assister au procès et s'assurer que justice soit rendue. Sur place, cet homme se plaint déjà de pressions dont il est victime ; ce qui, selon lui, montre qu’au cours de ce procès, les choses n’iront pas aussi facilement.

            Il a dû passer plusieurs jours pour réunir les pièces nécessaires au dossier, avant de trouver à peine un avocat pour l'assister pendant le procès. Ce qui devrait enfin lui permettre de consulter le rapport d'autopsie de son fils. Mais ses difficultés ne s’arrêtent pas là. Ces derniers jours, il a également fait l'objet de pressions de la part de la famille de l'accusé.

            Il a raconté sur RFI que la famille de l’accusé est allée le voir pour lui raconter entre autres choses que son fils est en train d’implorer le pardon de Dieu, qu’il voudrait demander pardon à la famille, après avoir accepté son forfait.

Le papa du défunt inquiet pour sa sécurité

            Pierre Mbuyi a raconté, en outre, que la famille de cet assassin présumé lui a proposé d’oublier cette affaire contre 5 000 dollars. « Mais cette somme ne représente pas mon fils et je préfère que la justice indienne puisse se prononcer. En plus, c’est le premier Congolais assassiné ici en Inde. C’est pour cela que je veux me battre jusqu’au bout, même si je me sens en insécurité ici, ce n’est pas grave. Jusqu’à présent je n’ai eu des contacts qu’avec l’inspecteur de police qui s’est occupé de l’affaire. Mais curieusement, il réapparaît dans les dossiers avec les amis du meurtrier que lui-même a arrêté. Il y a donc quelque chose qui ne va pas » et Pierre Mbuyi s'inquiète pour sa sécurité.

            Selon la fille témoin de l'attaque, cite par RFI, deux autres hommes attendaient le meurtrier dans une voiture ce soir-là. Pierre Mbuyi se demande donc si ce groupe n'avait pas prémédité ce crime et visait Yann pour une raison encore inconnue.

            L’étudiant congolais, Yann Twende Mbuyi, 22 ans,  avait été lâchement abattu par balle, dans la nuit du 30 au 31 août 2013 à New Delhi en Inde, par un sujet indien, en la personne de  Praveen Rana, 35 ans, actuellement aux arrêts.

Kléber Kungu