vendredi 5 décembre 2014

Procès Mam : adou Ndala : Un rebelle ADF accuse un colonel congolais d’avoir tué Ndala pour 27 000 USD

Procès Mamadou Ndala
Un rebelle ADF accuse un colonel congolais d’avoir tué Ndala pour 27 000 USD
            Le procès des assassins présumés du célèbre colonel Mamadou Ndala, ouvert le 1er octobre, poursuit son cours normal à Beni sur fond d’insécurité persistante. Après un répit de quelques jours, le procès  a repris lundi 3 novembre avec l’audition d’un témoin-clé, un ancien membre de la rébellion ougandaise des ADF-Nalu. Celui-ci a chargé un officier congolais, le colonel Birocho Nzanzu Kosi.  Il l’a accusé de lui avoir fourni à l’époque des uniformes des FARDC pour préparer une attaque. Sans préciser la nature de l’attaque.
             Parmi 13 prévenus présents à l’audience de ce jour-là, le rebelle ougandais que  cité par RFI a désigné cet officier des FARDC, membre de la Direction de contrôle des frontières, qu’il reconnaît n’avoir rencontré qu’une seule fois.
            L’ex-rebelle des ADF clou le colonel au pilori en le chargeant des accusations très compromettantes.  Il a dévoilé le plan machiavélique ayant conduit à l’assassinat du colonel Mamadou Ndala. Selon lui, le colonel Birocho Nzanzu aurait permis d’organiser l’assassinat du colonel Mamadou Ndala en fournissant tous les détails de son itinéraire et son heure de départ. L’officier va rejeter toutes ces accusations, arguant ne pas connaître cet ancien rebelle ougandais dont le visage était camouflé et l’identité non révélée. Question de garder l’anonymat du témoin.

27 000 dollars pour assassiner le colonel Mamadou Ndala
            Au cours de l’audience du lundi 3 octobre, ce chef rebelle ougandais a dévoilé devant la cour opérationnelle militaire le plan meurtrier monté contre le colonel Mamadou. Il a accusé cet officier des FARDC d’avoir perçu 27 000 dollars américains des ADF pour éliminer Mamadou Ndala, ex-commandant du 42e bataillon des commandos FARDC des unités de réaction rapide.
            De nouvelles révélations  faites  au cours de l’audience de lundi par un des  présumés chefs rebelles des ADF laissent croire qu’il y a eu des complicités au sein des FARDC dans l’assassinat du colonel Mamadou. Après les révélations de l’avocat de la République sur la complicité du Major Viviane  Masika; c’était  au tour lundi du lieutenant-colonel Nzanzu Birocho de se confronter  à cette réalité.
            Devant la Cour, l’officier rebelle ADF, a chargé ce haut officier FARDC d’avoir reçu, du haut commandement des rebelles ADF, une somme de 27 000 dollars américains, pour  planifier  un coup meurtrier contre les responsables de l’opération militaire « Sokola 1». Dans son témoignage, le rebelle ougandais a précisé que l’épouse du colonel Nzanzu collaborait aussi avec les rebelles dans des transactions commerciales et rapportait des informations cruciales sur les mouvements du colonel Mamadou.

 Implication de l’épouse du Birocho Nzazu
            Le 14 octobre, la Cour militaire opérationnelle du Nord-Kivu avait déjà auditionné et confronté des prévenus et certains témoins sur  un présumé trafic frauduleux du carburant auquel seraient impliqués des officiers militaires au Nord-Kivu, dont le défunt colonel Mamadou Ndala, avant son assassinat..Par conséquent, la Cour en était arrivée à chercher à comprendre  s’il y avait un conflit entre ces  officiers militaires et Mamadou Ndala avant sa mort.
            Selon le rebelle ougandais, une récompense avait été promise au colonel Nzanzu après l’exécution de sa mission, sans avoir précisé ni la nature ni le montant de cette récompense. L’officier Nzanzu  a, quant à lui, clamé son innocence devant la cour, parlant d’un «pur montage» contre sa personne.
            Ce procès tant attendu a connu un coup fatal après la mort brusque le 2 octobre du témoin-clé à l’époque, Arsène Ndongala, chauffeur du colonel Mamadou Ndala, au lendemain de sa déposition. Il était décédé alors qu’il devait faire sa deuxième déposition. Selon l’officier du ministère public, le chauffeur du colonel Mamadou Ndala aurait expressément incendié la Jeep de Mamadou Ndala après son assassinat, en vue de dissimuler les traces et compromettre toute enquête. Voilà qui pourrait expliquer l’énigme inexpliquée de sa sortie intacte de cet assassinat.
            La comparution d’autres prévenus est prévue au cours de l’audience de mardi 4 novembre d’un procès qui est loin d’avoir livré ses secrets.
            Le procès des assassins présumés du colonel Mamadou Ndala permettra-t-il un jour d’élucider de nombreuses zones d’ombre, notamment les commanditaires de l’assassinat de celui que le Nord-Kivu a appelé avec raison le « héros de Goma ». Ya-t-il un lien entre cette affaire et l’insécurité grandissante qui prévaut dans le territoire de Beni et qui est à la base des massacres à répétition ayant fait un bilan macabre d’une centaine de personnes tuées à la machette, au marteau et à la hache ?

Kléber Kungu

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