vendredi 5 décembre 2014

Joseph Kabila à Beni, la population attend son adresse

Insécurité, routes…

Joseph Kabila à Beni, la population attend son adresse

            Arrivé, à mi-journée, à Beni  au Nord-Kivu,  mercredi 29 octobre courant ; le chef de l’État, Joseph Kabila, a débuté,24 heures plus tard, des consultations avec les différents groupes sociaux de Beni pour trouver des solutions à l’insécurité qui prévaut dans ce territoire. Des consultations qui doivent aboutir à un meeting populaire avec la population meurtrie de Beni qui attend impatiemment du président de la République une adresse sur la sécurité, les routes de desserte agricole….
            Joseph Kabila séjourne à Beni depuis mercredi pour s’enquérir de la situation sécuritaire dans ce territoire situé à plus de 350 km au Nord de Goma (Nord-Kivu) où de plus de 80 personnes ont été sauvagement massacrées en l’espace d’un mois par les présumés rebelles ougandais des ADF-Nalu. Le chef de l’Etat congolais y a été précédé par le ministre de l’Intérieur et Sécurité, Richard Muyej Mangez et du gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku Kahongya.
            Dans son agenda, le chef de l’Etat a prévu de rencontrer les composantes de la société civile, les partis politiques de la Majorité présidentielle et de l’opposition, les opérateurs économiques de Beni et Butembo ainsi que les responsables des confessions religieuses.
            Une fois les consultations faites, la population de Beni meurtrie par une série de violents massacres attend de Joseph Kabila une adresse au cours de laquelle certaines mesures sécuritaires doivent être prises pour sécuriser ce territoire qui a été pendant plusieurs semaines le théâtre de tueries sauvages de plus de 80 personnes civiles au moyen de machettes, de haches, de marteaux.
            Des massacres attribués aux rebelles ougandais des ADF-Nalu qui ont poussé la population locale à prendre en charge leur sécurité en s’organisant en groupes d’auto-défense  En raison de cette situation d’insécurité, la population avait manifesté contre la Manusco et l’armée congolaise qu’elle accusait de l’avoir pas sécurisée, alors qu’elles étaient déployées dans la région au moment des attaques meurtrières.
            La population de Beni attend du chef de l’Etat, qui y avait effectué  une dernière visite en décembre dernier au lendemain de la défaite de la rébellion pro rwandaise, des mesures concrètes sur la sécurité dans cette région infestée de nombreux groupes armés qui y sèment désolation et mort d’hommes. Une adresse de nature à apporter de l’espoir au sein d’une population dont les larmes versées à la suite des tueries des siennes n’ont pas encore séché.
            Pour cela, la population de Beni attend que l’opération « Sukola », lancée en janvier  courant, soit réactivée en vue de mettre hors d’état de nuire tous ces groupes armés qui opèrent calmement dans la région.
            Le territoire de Beni dont plusieurs axes routiers sont en mauvais état attend de Joseph Kabila le lancement des travaux de réhabilitation de ces routes d’intérêt provincial sans contexte. Beni attend donc du président Kabila des réponses de plusieurs questions d’intérêt national.

Découverte de neuf autres corps
            L’arrivée de Joseph Kabila à Beni intervient alors que neuf nouveaux corps de personnes assassinées ont été récemment découverts dans plusieurs localités du territoire de Beni, selon le site web jeuneafrique.com citant la fédération d'ONG locales. Il y a eu d'autres découvertes. On a retrouvé aussi le corps d'une femme brûlée dans sa case et  son mari et un paysan tués à la machette.
            La découverte de ces corps porte à 93 le bilan du  nombre de personnes tuées dans ce territoire, théâtre de massacres violents.. Ces corps ont été découverts à Mavivi, à 15 kilomètres au nord de la ville de Beni, chef-lieu du territoire éponyme situé dans la riche et instable province du Nord-Kivu. Les autres cadavres ont été retrouvés les jours précédents plus au nord: deux à Kokola, et quatre sur l'axe Oicha-Eringeti-Kaynama.
            Une trentaine de personnes a été tuée dans la nuit du 15 au 16 octobre à Beni; une vingtaine d'autres à Eringeti, à une cinquantaine de kilomètres plus au nord, dans la nuit du 17 au 18 octobre; et neuf à Oicha, entre Eringeti et Beni, dans la nuit du 8 au 9 octobre.
            En octobre, en moins de quinze jours, plus de 80 personnes ont été massacrées dans le territoire de Beni par de présumés rebelles ougandais des Forces démocratiques alliées (ADF)0, malgré la présence de l'armée congolaise et de la mission de l'Onu (Monusco).
            Depuis janvier, l'armée congolaise et la Monusco ont lancé plusieurs attaques contre les rebelles des ADF, qui en sont sortis affaiblis mais dont le degré de nuisance reste presque intact.
Kléber Kungu

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