vendredi 5 décembre 2014

Neutralisation de la LRA en RDC : Vers une coalition FARDC-soldats américains et Monusco

Neutralisation de la LRA en RDC
Vers une coalition FARDC-soldats américains et Monusco
            Le degré de nuisance en République démocratique du Congo (RDC) de la rébellion de l’Armée de résistance du seigneur (LRA pour Lord’s Resistance of Army) de l’Ougandais Joseph Kony est telle que l’option d’une coalition entre les Forces armées de la RDC(FARDC), les Casques bleus de la Monusco et l’US Africom (le Commandement des Etats-Unis pour l’Afrique). Martin Köbler, patron de la Monusco a fait cette annonce lors de son dernier déplacement en Ituri, dans la province Orientale  en compagnie du chargé d'affaires de l'ambassade des États-Unis Eric Madison.
            Le représentant spécial du Secrétaire général de l’Onu en RDC, Martin Kobler, préconise, dans la lutte contre les rebelles ougandais de la LRA, des opérations conjointes entre l’armée congolaise, la Monusco et l’US Africom (Le Commandement des États-Unis pour l’Afrique). Kinshasa, apprend-on, semble adhérer à cette coopération militaire renforcée.
            Martin Kobler a affirmé que le déplacement des deux personnalités démontrait leur « engagement commun en vue de la neutralisation de tous les groupes armés en RDC, y compris la LRA". Un communiqué de la mission onusienne, Martin Kobler et Eric Madison ont profité de leur rencontre pour débattre des divers moyens visant à accroître la coopération entre les forces américaines et celles de la Monusco afin d'accélérer la neutralisation complète de la LRA au Congo Kinshasa.

GI’S sur le sol congolais ?
            Des GI’S sur le sol congolais ? Cette éventualité pousse à quelques questionnements au regard des réticences des Américains d’intervenir dans des champs militaires extérieurs. Si les Etats-Unis d’Amérique décident d’envoyer - sans tergiverser - leurs enfants mourir pour venir en aide aux Congolais confrontés aux exactions de la rébellion de Joseph Kony, la chose mérite des interrogations et analyses aussi bien de la part des Congolais que des observateurs bien avertis.
            D’autant plus que pour envoyer ses soldats combattre actuellement contre les djihadistes de l’organisation de l’Etat islamique en Irak, Washington prend tout son temps pour bien réfléchir avant de prendre la décision. Aujourd’hui, les Etats-Unis d’Amérique tergiversent encore avant de décider d’intervenir en Syrie pour mener des frappes aériennes contre ces islamistes, alors que les rebelles syriens ont commencé à crier au secours depuis longtemps.
            Moralité : si donc la décision d’intervenir en RDC est vite prise, c’est qu’il y a plus que le souci de secourir les Congolais. Plus que cela, on peut penser aux intérêts qui peuvent faire courir les GI’S à des milliers de kilomètres de leur territoire. 
            En outre, loin de minimiser la menace que les rebelles ougandais de la LRA font peser en RDC, il y a des raisons de nous poser la question de savoir la menace que représente la LRA pour justifier l’arrivée des soldats américains sur le sol congolais. Quoiqu’encore caractérisée par ses exactions brutales (viols, pillages, kidnappings…), la LRA, très affaiblie depuis 2005 et amoindrie dans ses effectifs aujourd’hui, présente moins de dangers qu’il y a quelques années. Certaines sources parlent de quelques centaines seulement le nombre de combattants que compte actuellement l’Armée de résistance du seigneur qui sont maintenant parsemés entre le Nord-Est de la RDC, la Centrafrique et le Soudan du Sud.

Plus de 160 000 militaires contre 400 rebelles !
            Donc, un groupuscule qui, tout en étant dangereux, bien entendu, est loin d’inquiéter les effectifs des FARDC (plus de 140 000 soldats), épaulés par ceux de la Monusco (19 539 Casques bleus et une brigade d’intervention de la Monusco forte de 3 069 soldats. Donc, que peuvent faire environ 400 rebelles de la LRA contre  plus de 160 000 soldats ? Pour cela, il faudra encore rechercher à renforcer ces effectifs par ceux de l’Africom ? Pour quelles raisons ?
            Il y a lieu de nous rappeler qu’il y a quelques années, ces mêmes Américains avaient offert leurs services de bons offices aux pays affectés par les exactions de la LRA – Ouganda, RDC, Centrafrique et Soudan du Sud pour mieux lutter contre cette pègre ougandaise. Mais depuis, les rebelles ougandais n’ont pas perdu de leur nuisance.
            Si la  LRA garde encore son degré de nuisance, c’est plus un problème de stratégie de lutte mise en place qui est encore inadéquate et inefficace que celui des effectifs des troupes appelées à combattre ces rebelles. Car il y a lieu de retenir un élément capital : les rebelles de la LRA, en nombre réduit, combattent éparpillés dans la forêt, sans endroit fixe. Ils opèrent par des incursions spontanées et sporadiques.
            De la à considérer que plus de 160 000 hommes - auxquels il faut adjoindre des GI’S dont on ignore encore le nombre - doivent être mobilisés pour combattre quelques centaines de rebelles, il faut s’interroger sur les véritables motivations de cette option.
            Depuis maintenant 26 ans, la LRA du rebelle ougandais Joseph Kony, terrorise les populations de République démocratique du Congo (RDC), de la République centrafricaine, de l’Ouganda et du Soudan du Sud. D’après le HCR, entre décembre 2008 et fin 2011, la LRA  a tué       2 000 personnes, en a enlevé plus de 2 600 et a provoqué le déplacement de 400.000 habitants notamment en Province Orientale e  dans l'Est de la RDC.

Kléber Kungu

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