mercredi 3 décembre 2014

Le témoin-clé vient de mourir un jour après sa comparution

Procès Mamadou Ndala
Le témoin-clé vient de mourir un jour après sa comparution
            Le procès Mamadou Ndala, ouvert mercredi 1er octobre dernier, vient de connaître un coup dur après le décès inopiné, jeudi 2 octobre, du témoin-clé de ce procès, le sergent-major Ngabu, chauffeur du colonel Mamadou Ndala.
            Le sergent-major Arsène Ngabu, chauffeur du colonel Mamadou Moustapha Ndala, est décédé jeudi 2 octobre à Beni vers 5 heures locales, donc, 24 heures après sa comparution,  pour la première fois à l’ouverture du procès des assassins présumé de l’ancien commandant du 42è bataillon commando des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC).
            Selon le site internet de la Radio Okapi, qui cite son envoyé spécial à Beni, l’avocat de feu sergent-major Ngabu a remis jeudi matin l’attestation du décès de  son client à la Cour militaire opérationnelle du Nord-Kivu qui siège depuis mercredi à Beni. La Cour poursuit les auditions d’autres personnes impliquées dans le dossier de la mort du colonel Ndala, en attendant qu’elle se prononce sur la mort de ce témoin-clé.
            Témoin-clé dans cette affaire qui va réserver bien des surprises, le sergent-major Ngabu, dans sa déposition devant la cour militaire, s’est dédit en revenant sur la version des faits qu’il avait donnée au procureur général au moment de l’enquête.
            Il avait dit au procureur que la jeep du colonel Ndala avait pris feu au moment de l’attaque. Dans sa déposition de mercredi 1er octobre, il n’a pas hésité de rejeter à la barre, en prétextant qu’il avait fait cette  déposition sous pression et en l’absence de son avocat.
            Il a, par ailleurs, reconnu avoir conservé le téléphone portable de l’officier assassiné après cet attentant.
            C’est le sergent-major qui conduisait le colonel Mamadou Ndala le 2 janvier lors de l’attentat qui a coûté la vie au héros de la libération de la ville de Goma, après sa prise par les éléments de la rébellion sous la botte du Rwanda.
            Le chauffeur de Mamadou Ndala était inculpé pour non-assistance à personne en danger. Le sergent-major Arsène Ndabu était parmi les 20 militaires dont le procès a été ouvert depuis le 1er octobre à Beni pour l'assassinat du colonel Ndala en janvier dernier.
            L'annonce de la mort du chauffeur a été faite au cours de l'audience de jeudi 2 octobre.
La société civile de Beni a déploré le décès du sergent- major, Arsène Ndabu qui est qualifié de "cerveau moteur du procès" car il était dans le véhicule avec le colonel lors de l’attaque.
            Les causes du décès ne sont pas encore connues mais des témoins indiquent qu’il était en mauvaise santé lorsqu’il a comparu devant les juges mercredi. Ainsi la société civile de Beni réclame-t-elle une autopsie.
            Quoiqu’il en soit, il s’avère que la Cour n’a pas pris de dispositions nécessaires pour assurer la sécurité et la protection dont doivent bénéficier les personnes impliquées dans l’affaire de l’assassinat de Mamadou Ndala, en l’occurrence du sergent-major Arsène Ngabu, considéré comme témoin-clé dans ce procès tant attendu aussi bien par la communauté internationale que la communauté nationale .

Kléber Kungu

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