vendredi 5 décembre 2014

Crash d’un avion de Biega Airways près de l’aéroport de Shabunda

Sud-Kivu :
Crash d’un avion  de Biega Airways près de l’aéroport de Shabunda
            Un avion cargo immatriculé 9Q-COT du type Let 410 de la compagnie Biega Airways s’est écrasé samedi 25 octobre à quelques minutes de son atterrissage à 2 km de la piste de l’aéroport de Shabunda au Sud-Kivu. Les deux membres d’équipage sont grièvement blessés. L’appareil s’est coupé en deux. 
            L’appareil de la compagnie Biega Airways qui assure le transport des marchandises venait de la ville de Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu où il a décollé de l’aéroport de Kavumu vers 13 heures. Il a crashé après une heure de vol à 2 kilomètres de Shabunda-centrel avec 1 500 kg de marchandises à son bord. C’est dans une zone sous contrôle des miliciens Raïa Mutomboki que l’appareil s’est écrasé.
            Selon le site web de Radio Okapi  citant des sources de l’aéroport de Kavumu, le commandant de bord de nationalité burundaise et son copilote congolais sont sortis de cet accident grièvement blessés, tandis que les marchandises seraient calcinées et l’appareil coupé en deux.
            Mais d’autres sources à Shabunda indiquent que le bagagiste de l’avion a également été blessé. Les mêmes sources rapportent que les marchandises ne sont pas endommagées et seraient placées sous le contrôle du 1010e régiment. Une information non confirmée par des sources militaires.
            Selon la RVA citée par notre source, l’appareil opérait avec la licence d’une autre compagnie et échappait ainsi au contrôle technique. Mais pour le moment, les causes de cet accident ne sont toujours pas connues.

Plusieurs compagnies aériennes interdites de vol
            En mars courant, le gouvernement congolais, dans sa politique d'assainissement du secteur des transports aériens, avait interdit de vol dix compagnies aérienne de petite taille. Entre temps, le ministre des Transports et Voies de communication avait promis de s'attaquer à l’avenir aux grandes compagnies.
            Ce sont des compagnies aériennes de seconde zone qui étaient sanctionnées. Sur les dix, au moins la moitié existait sur papier ou avaient tout simplement déjà cessé de fonctionner. Il s’était agi de compagnies installées dans l’arrière-pays et dont la vocation déclarée est de désenclaver le vaste territoire du Congo Kinshasa.
            Cependant, le gouvernement congolais avait fustigé la négligence de l’aspect sécurité par les transporteurs aériens congolais, Voilà, pour bien des observateurs ce qui explique le nombre croissant des catastrophes aériennes.
            La décision du gouvernement de frapper également parmi les compagnies considérées comme importantes, y compris celles qui exploitent des lignes internationales, était consécutive à la demande de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) d’initier un audit au sein des compagnies aériennes congolaises pour assainir le secteur du transport aérien. L’OACI avait relevé deux problèmes de sécurité de ces compagnies : la certification des transporteurs et le calibrage des équipements d’aide à la navigation. Le niveau de sécurité et de sûreté du secteur aérien congolais est parmi le plus bas du monde.

La plupart des compagnies aériennes congolaises sur la liste noire
            La quasi-totalité des compagnies aériennes du pays figure sur la liste noire de l’Union européenne.
                Le 12 avril courant, le gouvernement congolais, qui a pris l’option de ne faire voler dans les airs que des compagnies aptes et fiables,  avait retiré les licences d’exploitation à trois compagnies aériennes, après les dix autres qui ont été sanctionnées en mars dernier.  Ces compagnies aériennes n’avaient pas satisfait aux exigences de la phase II de l’opération de recertification :Il s’est agi de Biega Airways, Congo Express et Okapi Airlines.
            Après le crash d’un de ses appareils, Biega Airways vient de prouver que le gouvernement congolais avait raison d’interdire ses appareils de prendre les airs étant l’une des trois compagnies aériennes à qui le gouvernement avait retiré la licence d’exploitation.

Kléber Kungu

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