mercredi 3 décembre 2014

Ouverture sur fond des crises multiples dans un monde désuni

69ème session de l’Assemblée générale de l’Onu
Ouverture sur fond des crises multiples dans un monde désuni
            La 69ème session de l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies, avec pour thème, « Donner et mettre en œuvre un programme de développement transformateur pour l’après-2015 », s’est ouverte mercredi 25 septembre sur fond de l’inquiétude d’un monde très sombre, écartelé par une kyrielle de crises multiples, de frappes militaires au Moyen-Orient et en Afrique, de l'inquiétante épidémie du virus Ebola, de la radicalisation islamique et de nombreuses tragédies. Ce débat s'est déroulé dans la nouvelle enceinte entièrement rénovée de l'imposante Assemblée, sous la présidence du diplomate ougandais, Sam Kahamba Kutesa, en présence de plus de 140 chefs d'État et de gouvernement, et de 3 000 journalistes, dans des conditions sécuritaires extrêmes et paralysantes.
            Lors de son discours inaugural à la tribune de l'Onu, le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, tout en déplorant amèrement une situation mondiale dans laquelle la diplomatie est « sur la défensive »,a appelé les dirigeants du monde à retrouver le sens des responsabilités et à s'unir pour faire face aux nombreuses crises et tragédies qui secouent la planète. Il a, par cette occasion, énuméré tous les conflits en cours, de Gaza à la Syrie et l'Irak, en passant par l'Ukraine ou la Centrafrique, déplorant « une année terrible pour les principes inscrits dans la Charte des Nations unies ». « Ces turbulences mettent à l'épreuve le système multilatéral », a-t-il averti.

L'appel de Barack Obama
            Dans un discours musclé, le président américain Barack Obama a mis en exergue « sa large vision optimiste » du leadership américain dans un monde en mutation avec son malaise et ses défis sur tous les fronts, à savoir : l'Ukraine, l'Iran, l'Irak, la Syrie, la lutte contre l'EI, l'appel à une plus large coalition de pays dans l'effort de s'attaquer aux extrémistes, les conflits sectaires et la nécessité d'alternatives positives à la terreur, la lutte contre le changement climatique et les épidémies. Car « le futur appartient à ceux qui bâtissent », a-t-il lancé.
            « Nous marquons cette année le centenaire de la Première Guerre mondiale, les Nations unies ont 70 ans d'expérience », a déclaré M. Obama, tout en regrettant que le monde ne soit pas plus paisible. « Aujourd'hui, nous ne pouvons sans doute pas contrôler la nature, mais il est de notre responsabilité d'assurer la paix et la justice pour le monde. » Il a appelé les délégués des 193 États membres de l'Onu à retrouver le sens des responsabilités et à s'unir sur des objectifs communs. « Nous pouvons faire face à n'importe quel défi, et c'est ce que nous allons faire, à condition d'être réellement des Nations unies », a-t-il conclu.

« … Nous avons fait beaucoup…, mais beaucoup reste à faire »       
            Le président de la soixante-neuvième session de l’Assemblée générale, le diplomate ougandais Sam Kahamba Kutesa,  a affirmé que cette session et l’année à venir allaient revêtir une importance capitale.  Il a ainsi cité le soixante-dixième anniversaire de l’Onu, le vingtième anniversaire de la Conférence de Beijing sur les femmes, la date butoir pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) et l’élaboration d’un programme du développement pour l’après-2015.
            Le président de la 69ème session de l’Assemblée générale de l’Onu a reconnu que les Etats membres ont réalisé beaucoup de choses en 70 ans d’existence de l’Organisation «( …) pour maintenir la paix et la sécurité internationales, promouvoir les droits de l’homme et le développement, mais beaucoup reste à faire » et que le monde était totalement différent de ce qu’il était en 1945, au moment de la création de l’Organisation. 
            Au sujet des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), adoptés en 2000, il a cité les réalisations obtenues parmi les huit objectifs prioritaires, tout en soulignant la nécessité d’atteindre le plus grand nombre de cibles dans les mois qui restent avant la date butoir et de formuler le nouveau programme de développement, un programme ambitieux, transformateur et porteur de bénéfices concrets, avec, au centre, l’élimination de la pauvreté et de la faim. Il s’agit, a-t-il conclu, d’un programme qui promeuve une croissance inclusive et durable, la protection de l’environnement et le développement durable.
            Cependant, le défi majeur pour ce programme est d’assurer les moyens adéquats pour sa mise en œuvre, en termes de financement, de technologies et de capacités humaines.  C’est la raison pour laquelle, a-t-il expliqué, j’ai choisi « Donner et mettre en œuvre un programme de développement transformateur pour l’après-2015 » comme thème de cette session.  Une des questions principales en la matière sera le développement des infrastructures, à savoir l’énergie, les routes, les chemins de fer, le transport fluvial, les aéroports, les ports ou encore les technologies de l’information et des communications. 

Projet d’organiser plusieurs débats
            La pauvreté, les inégalités entre et au sein des pays, le manque d’accès aux marchés, la dette, la cherté des médicaments et les inégalités entre les hommes et les femmes, sont les principaux défis auxquels le monde est confronté.  Le Président de l’Assemblée générale a rappelé son intention d’organiser un débat sur l’autonomisation de la femme en février 2015. Il a aussi cité comme défis le chômage des jeunes, le VIH/sida, les maladies non transmissibles, l’épidémie d’Ebola et l’éducation, sans oublier le changement climatique sur lequel il entend organiser une réunion de haut niveau en juin 2015.
            Sam Kahamba Kutesa a en outre indiqué qu’il tiendrait un débat thématique de haut niveau sur la coopération entre l’Onu et les organisations régionales, en particulier pour combattre le terrorisme.  Enfin, M. Kutesa a insisté sur la nécessité de se concentrer aussi sur la revitalisation de l’Assemblée générale et la réforme urgente du Conseil de sécurité.

Kléber Kungu

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