vendredi 5 décembre 2014

Ebola se mondialise

Ebola se mondialise
            Le virus Ebola ne se contente pas seulement du territoire africain. Il a émigré  en Occident. Aujourd’hui, il s’intéresse également aux Etats-Unis d’Amérique, à la France et  à l’Espagne. Comme qui dirait, la maladie à virus Ebola se mondialise. La lenteur prise par la communauté internationale pour contrer cette épidémie est en grande partie à la base de cette migration.
            D’ailleurs, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) n’a pas hésité de le confirmer tout récemment e catégorisant en deux groupes les 7 pays affectés par le virus Ebola. Pour l’OMS, le premier groupe est composé de trois pays les plus touchés : la Guinée Conakry, le Liberia et la Sierra Leone, et le 2ème par le Nigeria, le Sénégal, l'Espagne et les Etats-Unis d’Amérique. A ce dernier groupe – ou le 3ème groupe – il faudra ajouter la République démocratique du Congo (RDC) dont les médias internationaux évitent de citer parmi les pays touchés par l’épidémie. Est-ce parce que dans ce pays où, en 1976, était parti le tout premier virus Ebola, sévit une autre souche ?
            Dix mois après la survenue de cette maladie, l’une des plus meurtrières de ce XXIe siècle, le bilan macabre établi par l’OMS ne faiblit pas. Arrêté au 8 octobre, il a dépassé le cap de 4 000 décès pour 8 3 99 cas répertoriés. 

4 033 morts contre 8 3 99 cas enregistrés
            Ce bilan fait état au total de 8.399 cas enregistrés dans 7 pays, faisant 4.033 morts, alors que l Le précédent bilan, arrêté au 5 octobre – trois jours plus tôt - avait fait état de 8.033 cas, dont 3.865 décès. 
            Dans le 1er groupe, le Liberia, pays le plus touché par l'épidémie, compte 4.076 cas, dont 2.316 décès. En Sierra-Leone, l'OMS a enregistré 2.950 cas et 930 décès et en Guinée, d'où est partie l'épidémie en décembre 2013, il y a 1.350 cas et 778 décès. Le personnel soignant continue à payer un lourd tribut dans ces pays avec 416 cas dont 233 morts. 
            Dans le 2ème groupe, par contre, au Nigeria, le nombre de cas et de décès est resté inchangé avec respectivement 20 cas et 8 morts. Le dernier décompte de l'OMS fait état d'un décès aux Etats-Unis et un cas en Espagne. Le bilan reste inchangé au Sénégal avec 1 cas. En République démocratique du Congo, où sévit une épidémie Ebola distincte de celle qui frappe l'Afrique de l'Ouest, l'OMS a décompté 71 cas dont 43 décès, selon un bilan arrêté au 7 octobre. 
            Donc, avec l’entrée en jeu des Etats-Unis d’Amérique et de l’Espagne, tout porte à croire que le virus Ebola se mondialise.

Une contamination très dangereuse
            La propagation du virus Ebola et sa contamination très dangereuse sont telles que la panique et l’inquiétude gagnent le monde. Dans tous les pays du monde encore épargnés par le virus mortel, des mesures de précaution se mettent en place : dépistage renforcé, un renforcement des contrôles au départ auprès des pays touchés par l'épidémie, éventuel renforcement par l’UE des contrôles aux frontières… Que ne pas faire face à une maladie que des spécialités ont même comparée au sida… ?
            De plus en plus des appels à l’aide se font pressants. Il faut reconnaître, comme l’a souligné le président Ernest Bai Koroma, de la Sierra Leone, l’un des pays les plus touchés par l’épidémie, la "réponse internationale a été, pour le moment, plus lente que le rythme de transmission de la maladie".
            Aussi le secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-moon, a-t-il invité la communauté internationale à multiplier "par vingt" l'aide actuelle pour espérer enrayer la maladie.
            Des cris alarmistes qui se font entendre face à une réalité évidente : il n’existe pour le moment aucun médicament ni de vaccin contre le virus Ebola qui, depuis son identification en 1976, ne cesse d'intriguer les virologues qui tentent de comprendre comment il agit de manière aussi brutale dans l'organisme.
            Excepté des vaccins expérimentaux – malheureusement encore en quantité insuffisante pour espérer couvrir tous les besoins actuels – comme le VSV-EBOV proposé par le ministère canadien de la Santé et qui serait "prometteur sur les animaux", même s'il n'a pas été encore testé sur les humains. Ce ministère a proposé entre 800 et     1 000 doses, mais dont le feu vert de l’OMS sollicité depuis deux mois, tarde à venir. Un vaccin expérimental qui vient renforcer sur le terrain la capacité d’un autre le ZMapp déjà disponible, qui peine à prouver son efficacité, excepté les deux patients américains guéris il y a quelques mois.
            La seule lueur d’espoir est la promesse faite par deux sociétés de recherche pharmaceutiques qui ont annoncé que des milliers de vaccins expérimentaux contre le virus Ebola devraient être disponibles début 2015, selon l'Organisation mondiale de la santé. Il s’agit de la britannique Glaxo Smith Klein (GSK) et l'américaine NewLink Genetics.
            En attendant, le virus Ebola continue de tuer sans attendre en se mondialisant et la panique gagne le monde entier…

Kléber Kungu

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