mercredi 3 décembre 2014

Virus Ebola :Le nombre de victimes augmente, la contribution financière de la lutte traine

Virus Ebola
Le nombre de victimes augmente, la contribution financière de la lutte traine
            Le nombre de victimes de la maladie à virus Ebola en Afrique de l’Ouest ne cesse d’augmenter, après avoir franchi le cap des 3.000 morts, avec quelque 6.500 personnes infectées, la la contribution pour la lutte contre ce virus mortel traine, alors que la mobilisation de la communauté internationale sous forme de promesses ne faiblit pas et qu’il n’existe pas encore à ce jour de médicament ni de vaccin. Une situation terrible sur fond d’une guerre internationale contre les djihadistes de l'organisation État islamique.
            Sur un total de 6.574 malades d'Ebola dans cinq pays d'Afrique d'Ouest (Liberia, Guinée Conakry, Sierra Leone, Nigeria et Sénégal), 3.093 sont mortes, selon le dernier bilan de l'OMS arrêté au 23 septembre. Alors qu’un précédent bilan daté du 21 septembre et publié jeudi à Genève faisait état de 2.917 morts en Afrique de l'Ouest sur 6.263 cas. En Guinée, d'où l'épidémie est partie fin 2013, il y a eu 648 morts sur 1.074 cas. Au Liberia, pays le plus touché, l’épidémie a touché 3.458 personnes, dont 1.830 sont mortes. Et en Sierra Leone, le virus a infecté 2.021 personnes dont 605 sont mortes, selon l’OMS. Au 23 septembre, huit morts, sur 20 cas, avaient été recensés au Nigeria. Sur cette lancée, l’OMS parle d’un taux de létalité d'environ 70% atteint par la maladie à virus Ebola.
            Aux réunions d'urgence qui se succèdent les unes aux autres, s'enchainent des promesses d'aide, mais sur le terrain, l'aide arrive au compte goutte, alors que le bilan d’une maladie de plus en plus inquiétante est toujours revu à la hausse.

 Seulement de l’aide sous forme de matériel sanitaire
            Pour le moment, les pays frappés par l'épidémie sont bénéficiaires d’aide surtout sous forme de matériel sanitaire : laboratoire mobile, tentes, gants ou encore blouses. Plusieurs centaines de soignants ont déjà été envoyés en mission en Afrique de l'Ouest par l'OMS, Médecins Sans Frontières, les Centres américains de contrôle des maladies, la Chine et l'Union africaine. Mais face à la progression du virus aussi bien le personnel sur place que le matériel disponible reste largement insuffisant pour endiguer l'épidémie.
            Pourquoi l’aide traîne, alors que les ravages de la maladie ne sont plus à prouver ? C’est que chaque contributeur veut bien se préparer avant d'intervenir. L'Union européenne, par exemple, a déjà annoncé une contribution de 150 millions d'euros que les Etats membres ont commencé à compléter. Pour l'instant l'UE semble donc toujours à l'étape de la coordination de son aide même si des organisations humanitaires européennes sont déjà très actives sur le terrain
            Cuba, de son côté, a promis d'augmenter l'effectif de ses médecins et infirmiers qui seront envoyés en Afrique de l'Ouest. Mais le premier contingent ne sera au complet que début octobre en Sierra Leone d'où médecins et infirmiers partiront pour le Liberia et la Guinée Conakry.
            Quelques jours plutôt, le président américain Barack Obama avait estimé que l'Afrique de l'Ouest était "dépassée" par l'épidémie de fièvre Ebola et que le monde ne devait plus jamais permettre à une telle tragédie d'avoir lieu.
            Le Fonds monétaire international (FMI), de son côté, a approuvé en début du week-end dernier une enveloppe supplémentaire de 130 millions de dollars en faveur de la Guinée, du Liberia et de la Sierra Leone qui bénéficient déjà de plans d'aide de l'institution.
            La plus grande partie de cette rallonge budgétaire (49 millions de dollars) sera versée au Liberia, le montant restant étant à peu près équitablement réparti entre la Sierra Leone et la Guinée.
            Dans cette longue attente, les dirigeants des pays touchés souhaitent que l'aide parvienne plus rapidement, craignant notamment que les populations, à force d'attendre et de ne rien obtenir, se retournent contre eux. Une éventualité qui risquerait d’aggraver la situation déjà très critique.

Ouverture d’un corridor humanitaire
            Dans l’entre temps, le Sénégal a ouvert un corridor humanitaire aérien pour permettre d'acheminer de l'aide dans les trois pays les plus touchés, après la fermeture de ses frontières le 21 août. Cependant, on fait remarquer ce corridor humanitaire n’est fonctionnel que depuis quelques jours seulement, étant encore en aménagement. Un avion du Programme alimentaire mondial (PAM) transportant du personnel humanitaire en provenance de Conakry, a atterri samedi après-midi sur le site du corridor humanitaire, installé sur une base militaire aérienne près de l'aéroport de Dakar.
            Ce corridor humanitaire, "ouvert dans le cadre de la solidarité internationale, en accord avec les organisations internationales et des pays occidentaux notamment, va servir à faire passer des équipements, des médicaments, un appui en ressources humaines pour sauver des vies humaines..
            Le corridor recevra prochainement notamment de nombreuses rotations d'avions de pays et d'organismes internationaux, ayant promis d'acheminer de l'aide en Guinée, en Sierra Leone et au Liberia.
            Le Sénégal avait été touché fin août par le virus Ebola, "un cas importé", introduit dans le pays par un étudiant guinéen entré juste avant la fermeture des frontières avec la Guinée.

Un traitement pour tous bientôt ?
            L'infection se produit par contact direct avec les fluides corporels, sang, liquides biologiques ou sécrétions. La période d'incubation va de 2 à 21 jours. Le patient devient contagieux à partir du moment où des symptômes se manifestent. Il ne l'est pas pendant la période d'incubation.
            La maladie n’a pas encore de traitements à proprement parler. Les vaccins expérimentaux contre le virus Ebola, développés par des sociétés britanniques et américaines ne devraient être disponibles en grand nombre que début 2015, selon l'Organisation mondiale de la santé. En ce qui concerne le ZMapp, le sérum expérimental qui a déjà été administré à plusieurs personnes infectées par le virus, l'OMS précise que ses stocks sont épuisés et seulement quelques centaines de doses devraient être disponibles d'ici à la fin de l'année.
            Faudra-t-il déduire que la guerre contre les djihadistes de l'organisation État islamique qui revendiquent un califat transfrontalier établi en Irak et Syrie, qui se déroule en Irak et en Syrie depuis août dernier et menée par une coalition composée notamment des États-Unis, de la France, de l'Australie (soutenue par l'Arabie saoudite, la Jordanie et les Émirats arabes unis) pour lutter contre a détourné toute l’attention de la communauté internationale ?.


Kléber Kungu

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