vendredi 5 décembre 2014

Territoires de Beni, Lubero et Walikale/ Nord-Kivu : Des milliers de civils pris dans une spirale de violence

Territoires de Beni, Lubero et Walikale/ Nord-Kivu  
Des milliers de civils pris dans une spirale de violence
            Depuis plusieurs semaines, des milliers de civils dans les territoires de Beni, Lubero et Walikale, dans la province du Nord-Kivu, subissent de graves violations des droits de l’homme étant pris dans une spirale de violence suite à une inquiétante détérioration de la situation sécuritaire provoquée par des groupes armés. Au cours des dernières semaines,  plusieurs dizaines de personnes ont été tuées, des femmes violées, et plusieurs autres personnes enlevées. Des centres de santé et des habitations ont été pillés.
            Le bilan des violences s’est alourdi dans la soirée du 15 octobre, lorsque des hommes armés ont attaqué les villages de Ngandi et Kambau, situés non loin de Beni, entraînant la mort d’une trentaine de personnes et plusieurs autres blessées, selon un communiqué du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) en RDC.  
            Ces attaques viennent s’ajouter à deux autres qui ont eu lieu la semaine dernière. A Walikale, des incursions des groupes armés dans la zone de Kibua-Kashebere ont résulté en  tueries, viols, pillages, exactions, et enlèvements de personnes. Dans le sud du territoire de Lubero, des hommes armés ont mené une attaque violente le 16 septembre dernier sur le village de Bunyatenge, 200 km au nord de Goma, au cours de laquelle près de 100 personnes furent enlevées, une vingtaine de femmes violées, et des structures humanitaires et des maisons pillées.
            Une situation d’insécurité qui émeut la communauté humanitaire  opérant dans cette zone. Elle a exprimé sa vive préoccupation par la voix du chef du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) en RDC.  

« Situation délétère et insoutenable »
.            « Je suis très préoccupée par les graves violations des droits humains que subissent des innocents civils depuis plusieurs semaines. Cette situation délétère est insoutenable et met en danger la vie de milliers de personnes», s’est indignée Barbara Shenstone, chef du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) en République démocratique du Congo.  
            La responsable numéro un d’Ocha en RDC a également déploré la situation de graves violences qu’ont subies la semaine dernière plusieurs dizaines de personnes dans le sud Irumu, dans la Province Orientale voisine.
            "Les multiplications des poches d'insécurité dans l'Est du pays risque de priver des milliers de personnes de l'assistance humanitaire dont elles ont besoin pour survivre. Toutes les parties au conflit doivent respecter sans faille le Droit international humanitaire et protéger les populations civiles et leurs biens des effets des affrontements armés", a-t-elle tonné Barbare Shenstone.
            La présence de plusieurs groupes armés de la Province Orientale au Katanga détériore la situation sécuritaire dans la partie orientale de la RDC en la rendant très volatile et en affectant tous les aspects de la vie de millions de personnes. Le Nord-Kivu demeure la province la plus affectée par l’insécurité, avec plus de 900 000 personnes déplacées qui ont fui leurs villages en raison de l’activisme incessant de nombreux groupes armés nationaux et étrangers qui refusent de déposer les armes.
            Le désarmement de ces groupes armés reste un grand défi que les FARDC, appuyées par la Monusco et la Brigade d’intervention rapide des Nations unies, sont appelées à relever à tout prix.

Kléber Kungu

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