lundi 10 septembre 2012

Traque de John Tshibangu : la localité de Mupompa vidée de ses habitants

Kasaï oriental Traque de John Tshibangu : la localité de Mupompa vidée de ses habitants La traque du colonel dissident Joshn Tshibangu, au Kasaï oriental a entraîné une telle insécurité et psychose que les habitants de la localité de Mupompa, en territoire de Kabeya Kamuanga ont préféré prendre la poudre d’escampette, depuis deux jours, devant des exactions des militaires déployés en grand nombre dans leur contrée pour traquer le colonel dissident John Tshibangu. Par conséquent, plusieurs activités sont aux arrêts, notamment les activités des champs, commerciales ainsi que les études. Selon des témoins cités par radiookapi.net, les militaires lancés à la recherche du colonel dissident John Tshibangu, procèdent à des arrestations arbitraires. Un des habitants, qui s’est réfugié dans la forêt, s’est plaint que les activités quotidiennes sont paralysées à Mupompa où les enfants ne vont plus à l’école et le marché de fonctionne pas: «Nous, nous sommes dans la forêt car il n’y a pas moyen de rester au village, on arrête beaucoup de gens là bas. Nous n’avons même pas moyen de vivre ici, pas moyen de sortir pour acheter quelque chose à manger. D’ailleurs hier dimanche, le marché central qui fonctionne une seule fois la semaine n’a pas fonctionné vu le nombre des militaires sur place, le village est donc vide». Aussi la situation est telle que les habitants de cette localité du Kasaï oriental appellent à l’implication de la Monusco pour que leur localité reprenne son rythme de vie de tous les jours. Cependant, l’administrateur du territoire de Kabeya Kamuanga, Williams Mbiya, qui a reconnu la fuite des habitants, abandonnant leur village par peur et panique, a nié ces cas de tracasseries et arrestations arbitraires. Il a affirmé que le déploiement intense des militaires dans cette contrée est consécutive aux informations faisant état de la présence du colonel John Tshibangu à Kabeya Kamuanga après son passage dans le territoire de Miabi au mois d’août dernier. Mercredi 5 septembre, la société civile de Kabeya Kamwanga s’était également plainte de la présence massive de ces militaires dans cette localité du district de Tshilenge. Selon elle, cette présence militaire créait la psychose au sein de la population. La société civile de Kabeya Kamwanga a parlé des enfants qui ne fréquentaient pas les écoles et de la population qui ne vaquait plus librement à ses occupations quotidiennes. Le président de la société civile de Kabeya Kamwanga, Pierre Tshimbela Diesa, avait demandé aux autorités de retirer ces militaires afin de mettre fin à cette psychose. Le gouverneur du Kasaï-Oriental, Alphonse Ngoy Kasanji, qui se disait confiant quant à l’arrestation imminente de John Tshibangu, a promis une récompense de 20 000 dollars américains à toute personne qui allait fournir des informations pour l’arrêter. Cet officier dissident est recherché par l’armée congolaise depuis l’annonce de sa défection le 16 août dernier. De son côté, depuis l’annonce de la récompense de 20 000 dollars pour sa capture, John Tshibangu aurait également promis une récompense - le double de celle promise par l’autorité provinciale – 40 000 dollars à tout militaire ou policier qui se déciderait de rallier les rangs de son mouvement, « le Mouvement pour la revendication de la vérité des urnes ». Plusieurs responsables militaires et policiers ont confié avoir reçu un message téléphonique, envoyé par quelqu’un prétendant être John Tshibangu, leur promettant à chacun la somme de 40 000 dollars s’ils rejoignaient le Mouvement pour la revendication de la vérité des urnes. Le gouverneur Kasanji a affirmé que cette promesse était un mensonge, venant d’une personne « dépourvue de moyens ». « C’est une façon pour ce déserteur de séduire le peuple », conclut-il. Selon le gouverneur du Kasaï oriental, environ trois cents militaires et policiers sont déployés pour l’arrêter. Agé de 42 ans, chef d’état-major en second de la 4ème Région militaire dans le Kasaï occidental et le Kasaï oriental, le colonel John Tshibangu – qui revendique le grade de lieutenant général – a annoncé, le jeudi 16 août 2012, sa défection des FARDC. Né à Kananga (Kasaï Occidental), John Tshibangu se présente comme un «commando» formé, en Israël, dans la lutte contre le terrorisme. Après avoir parlé du “Mouvement pour la revendication de la vérité des urnes”, ce colonel dissident se trouve à ce jour à la tête d’une «Armée du peuple congolais pour le changement et la démocratie». Enrôlé dans les FAZ (Forces armées zaïroises) en 1988, cet officier a suivi par la suite une formation à l’EFO (Ecole de formation des officiers) à Kananga avant d’être affecté dans le Service d’action et des renseignements militaires (SARM). Lorsque l’AFDL prend le pouvoir le 17 mai 1997 à Kinshasa, il se trouvait en poste à Uvira, au Sud Kivu. En 1998, il refuse de rejoindre la nouvelle rébellion «congolaise» pro-rwandaise dénommée «Rassemblement congolais pour la démocratie». Tshibangu aurait été emprisonné à Munzenze, à Goma, pour avoir tenté de détourner un avion rwandais. Il se serait évadé du pénitencier avant de rejoindre le RCD K-ML de Mbusa Nyamwisi. L’officier connaîtra plusieurs affectations dans l’Est du pays. Il a affronté les combattants du CNDP à Mushaki avant la débâcle de la fin de l’année 2008. Il a participé à des combats à Kanyabayonga au Nord Kivu. Son dernier poste d’attache est la 4ème Région militaire à Kananga où il était commandant second. John Tshibangu s’est autoproclamé lieutenant général après avoir quitté les rangs de l’armée et créé son nouveau groupe armé avec dix-huit hommes de troupe. Kléber Kungu

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