mardi 25 septembre 2012
La RDC, le Mali, la Syrie, le nucléaire iranien… au menu
Assemblée générale de l’Onu à New York
La RDC, le Mali, la Syrie, le nucléaire iranien… au menu
La 67ème session de l’Assemblée générale des Nations unies s’est ouverte
Le mardi 25 septembre à New York. Plusieurs dossiers seront au menu de cette rencontre à laquelle prendront part plus de 120 chefs d’Etat, Premiers ministres et ministres des pays membres. Au menu, les dossiers de la République démocratique du Congo (RDC), le Mali, la Syrie, le nucléaire iranien, la Somalie. En plus, plusieurs discours y seront prononcés dont ceux du secrétaire général de l’Onu, Ban ki Moon, des présidents américain, Barack Obama, français François Hollande. Ce dernier y participe pour la toute première fois depuis son élection en mai dernier. Mais également celui du président congolais Joseph Kabila, qui certainement parler de la guerre dans son pays.
Les participants à la 67ème session de l’Assemblée générale de l’Onu auront fort à faire car plusieurs dossiers les attendent. La RDC confrontée depuis avril dernier à la guerre que les mutins du M23 s’affrontent avec l’armée régulière, le Mali dont le territoire est divisé en deux parties avec le Nord occupé par des islamistes radicaux et où la Cédéao peine à envoyer une armée pour les combattre en vue de la conquête de la partie occupée, la Syrie presque en guerre civile avec environ 30 000 victimes à ce jour, le délicat dossier du nucléaire iranien, la Somalie qui vient d’avoir son président il y a quelques semaines, voilà autant de dossiers plus scabreux les uns que les autres qui doivent être traités au cours de la 67ème session de l’Assemblée générale de l’Onu.
République démocratique du Congo
Les présidents congolais Joseph Kabila et rwandais Paul Kagame, doivent participer jeudi 27 septembre à une réunion sur la RDC et plus largement la région des Grands Lacs. Les relations entre Kinshasa et Kigali se sont refroidies depuis que des experts de l’Onu ont publié un rapport qui accuse le Rwanda - qui dément - de soutenir en RDC les mutins du Mouvement du 23 mars (M23), un groupe rebelle constitué de Tutsis.
En guerre contre l’armée régulière depuis avril dernier, ceux-ci ont établi, selon le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix Hervé Ladsous, une «administration de fait», une administration parallèle, dans le Nord-Kivu, où il a effectué une visite en septembre. Plus de 500 000 personnes ont été déplacées par les combats dans cette zone depuis longtemps instable, où la Monusco a déployé une force de 17 000 hommes pour protéger les civils. Les onze pays de cette région tentent, en vain jusqu’ici, de mettre sur pied une force «neutre» pour surveiller la frontière RDC-Rwanda.
L’Onu a préconisé un mini-sommet entre les deux pays en marge de cette 67è session. De plus en plus, l’on parle d’une solution négociée dans la guerre au Nord-Kivu entre les rebelles du M23 et les FARDC. Ce qui est loin d’être du goût des Congolais qui estiment que cela serait une énième humiliation pour leur pays agressé à plusieurs reprises par le Rwanda qui a toujours nié les faits.
L’Assemblée générale de l’Onu va également se pencher sur le dossier du Mali. Le temps presse au Nord-Mali, où les groupes islamistes alliés à la branche maghrébine d'Al-Qaïda s’enracinent profondément alors que les jours passent. Après de longues tractations, les autorités de Bamako et les Etats d’Afrique de l’Ouest ont fini par s’accorder sur l’envoi d’une force panafricaine sous mandat de l’ONU. «Les troupes de la Cédéao appuieront les troupes maliennes» dans «les opérations sur le terrain au nord» du pays, indique cet accord. La Côte-d’Ivoire, le Nigeria et le Burkina Faso pourraient y participer en troupes. Le texte entérine ensuite un soutien matériel, notamment aérien, par le Nigeria, la France «et d’autres pays de la communauté internationale dotés de ces moyens».
La situation du Mali s’est détériorée après le coup d’Etat militaire qui avait renversé en mars le président malien Amani Toumani Touré. Depuis, les groupes islamistes alliés à la branche maghrébine d'Al-Qaïda ne se sont pas fait prier deux fois pour occuper le Nord du Mali et y imposer leur loi : la charia.
Syrie : l'Assemblée générale de l'ONU paralysée
La Syrie constitue le plus crucial et le plus brûlant des dossiers que l’Assemblée générale de l’Onu va étudier. La Syrie est la priorité de mon agenda", assurait, il y a quelques jours, le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, en allusion aux réunions bilatérales qu'il aura avec les chefs d'Etat, les Premiers ministres et les ministres de plus de 120 Etats-membres en marge de la 67e session annuelle de l'Assemblée générale des Nations unies.
Le conflit syrien, avec ses 29 000 victimes, ses 250 000 réfugiés et ses 2,5 millions de civils dans le besoin, devrait être présent dans tous les esprits lors de ce grand raout diplomatique. Aucune réunion de haut niveau ne lui sera pourtant formellement consacrée.
Ce conflit sera probablement de tous les discours, mais surtout pour la forme. C’est le reflet de l’impuissance de l’Onu à faire cesser les combats, aucune réunion formelle au sommet n’est prévue. Si bien que le dossier devrait être surtout abordé en coulisses. Une décision forte ne pourrait venir que du Conseil de sécurité, l’organe exécutif. Mais les veto opposés à trois reprises par la Chine et la Russie sur des projets de résolution soumis au Conseil ont échaudé les Occidentaux. Ceux-ci ne tiennent pas à aller au devant d’un nouvel échec. Quant à la Russie et à la Chine, elles n’enverront à New York que des ministres. Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, dont le pays accueille des milliers de réfugiés syriens, a renoncé à venir.
On ignore aussi encore quel sera précisément le plan du nouveau médiateur sur la Syrie, Lakhdar Brahimi. Le seul vrai espace de discussion pourrait finalement être la réunion, vendredi, des Amis de la Syrie, groupe de pays occidentaux et arabes qui soutiennent l’opposition à Bachar al-Assad.
L'organe exécutif des Nations unies n'a plus les moyens de sa politique. Sur la Syrie, il est contraint de déroger à son mandat de garant de la paix et de la sécurité dans le monde. C'est l'aveu d'un échec. "Un de plus, ce ne sera pas la première fois", déclare, cynique, un diplomate, qui rappelle l'impuissance de l'Onu quant au processus de paix au Proche-Orient et au conflit en Afghanistan.
La seule vraie concertation sur le drame syrien sera celle des Amis de la Syrie, qui regroupe des dizaines de pays occidentaux et arabes, déterminés à soutenir l'opposition syrienne. Cette absence d'initiative à haut niveau sur la Syrie, alors que les violences font désormais plus de 1 000 morts par semaine selon les ONG, est une aubaine pour le président syrien Bachar Al-Assad : divisée, la communauté internationale n'a même plus la force d'être simplement menaçante.
La Somalie avec son nouveau président
Les grandes puissances ont salué l'élection le 10 septembre du nouveau président, Hassan Cheikh Mohamoud, aboutissement d’une transition politique complexe parrainée par l’Onu depuis 2000. Mais elles lui demandent d’agir vite pour empêcher son pays de replonger dans le chaos. Le Conseil de sécurité l’a encouragé à intensifier la lutte contre les islamistes shebab – qui ont tenté de l’assassiner deux jours après son élection – et contre les pirates somaliens et à combattre la corruption.
Le Premier ministre britannique, David Cameron, et Hillary Clinton devraient répéter ce message mercredi lors d’une conférence sur la Somalie. Selon l’ONU, deux millions de Somaliens affectés par la sécheresse et les combats incessants ont encore besoin d’une aide alimentaire, soit le quart de la population.
Le nucléaire iranien
A peine arrivé, le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, a condamné lundi les puissances occidentales qui «violent les droits et libertés d’autres nations» en imposant des sanctions à l’Iran contre son programme nucléaire. Dans son collimateur : les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni, déterminés à faire monter la pression sur Téhéran, toujours soupçonné de vouloir acquérir l’arme atomique sous couvert d’un programme nucléaire civil. Etats-Unis, Royaume Uni, France, Chine, Russie et Allemagne doivent se concerter jeudi avec la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, sur ce dossier, en marge de l’Assemblée elle-même. Les six pays composent le groupe dit «5 + 1» chargé de négocier avec l’Iran.
Les spéculations autour de frappes israéliennes sur les installations nucléaires iraniennes ont ces derniers temps fait monter la tension et crispé les relations entre Israël et son allié américain. Mahmoud Ahmadinejad doit s’exprimer demain mercredi devant l’Assemblée. Comme à son habitude, il devrait faire grincer un certains nombre de dents. Ce sera son dernier discours à l’Assemblée, puisqu’il doit quitter le pouvoir en 2013 après deux mandats.
Kléber Kungu
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