jeudi 6 septembre 2012
Plus de 11 millions d’élèves reprennent le chemin de l’école primaire
Rentrée scolaire 2012-2013
Plus de 11 millions d’élèves reprennent le chemin de l’école primaire
Les élèves ont repris officiellement le chemin de l’école le 3 septembre 2012 sur toute l’étendue de la RDC, même si cette rentrée n’était pas effective. Plus de 11 millions d’écoliers de 6 à12 ans, dont 46% de filles, sont inscrits à l’école primaire au titre de l’année scolaire 2012-2013.
La rentrée scolaire 2012-2013 est fixée au 3 septembre, mais la réalité sur le terrain s’est présentée autrement, d’autant plus que bien des écoles n’ont pas reçu assez d’élèves le jour de la rentrée.
Toutefois, l’enseignement congolais reste tributaire de nombreux défis. Le non-respect de l’âge officiel d’inscription (6 ans), le manque de salles de classe, l’insuffisance des manuels scolaires, la démotivation des enseignants, la précarité socio-économique des parents ainsi que l’insécurité et les déplacements répétés dans l’Est du pays constituent les principaux facteurs qui sont à l’origine de la non-scolarisation ou déscolarisation des enfants. Nombreux sont les enfants qui sont inscrits à l’école plus tard que l’âge officiel d’inscription – 6 ans – ce qui réduit leurs chances de réussite scolaire par la suite.
La rentrée scolaire est donc le moment de lancer un appel à tous les partenaires de l’enseignement, notamment les parents, le gouvernement, les entreprises privées et les communautés, en les encourageant à pleinement assurer leur responsabilité de garantir le droit à l’éducation pour tous les enfants sur le sol congolais, note le communiqué dont L’Observateur a obtenu copie.
« Les enfants sont le futur du Congo »
« L'éducation constitue un droit fondamental: chaque enfant, fille ou garçon, y a droit. Il est indispensable au développement des individus comme des sociétés, et est un des garants principaux du développement et de la prospérité des nations. » a déclaré la Représentante de l’Unicef, Barbara Bentein. « Les enfants sont le futur du Congo. L’avenir du pays ressemblera à l’éducation qu’ils ont reçue ».
A l’Est du pays, l’aggravation de la crise humanitaire a contraint plus d’ 1,1 millions d’enfants à vivre en situation de déplacement perpétuel dont 690 000 sont en âge d’aller à l’école primaire. L’occupation des écoles par des déplacés ou des groupes armés conduit à l’interruption des études ainsi qu’à la destruction et au pillage du mobilier et des fournitures scolaires. Au Nord Kivu, 258 écoles ont été pillées ou brûlées depuis avril, une situation qui met en péril la rentrée d’environ 60 000 enfants.
Ensemble avec ses partenaires l’Unicef appuie le gouvernement congolais à renforcer l’accès et la qualité de l’enseignement primaire. Ainsi, au titre de l’année scolaire 2012-2013 des kits scolaires ont été fournis pour plus de 970,000 élèves et 22,600 enseignants. L’Unicef assure la formation continue des inspecteurs, directeurs d’école et enseignants, la construction et réhabilitation des salles de classe et leur équipement en mobilier.
A travers les séances d’éducation parentale, l’équipement des Espaces communautaires d’éveil (ECE) et la formation des encadreurs l’Unicef facilite la préparation scolaire des enfants, ajoute le document.
Le gouvernement congolais a ratifié en 1990 la Convention relative aux droits des enfants (CDE). En le faisant, le gouvernement congolais s’est engagé à garantir les droits des enfants dont celui relatif à l’éducation gratuite.
Conscient du fait que les frais de scolarité constituent un obstacle majeur à la scolarisation de nombreux enfants, le gouvernement travaille sur une politique visant à éliminer cette barrière et à avancer progressivement vers la gratuité de l’école primaire, afin d’accélérer l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) et de l’Education Pour Tous (EPT). En 2011 la décision a été prise d’augmenter la part du budget de l’Etat consacré à l’éducation jusqu’à hauteur de 13% ; une avancée significative mais toujours insuffisante compte tenu des défis qui sont en jeux.
Les efforts louables du gouvernement pour élargir l’accès sont à encourager et à soutenir. Cependant, la qualité de l’éducation mérite une attention particulière afin que les efforts fournis en amont puissent produire les effets escomptés. Le taux d’achèvement reste faible avec 56,7% (Annuaire statistique 2009-2010), des nombreux redoublements et abandons, selon un communiqué de presse publié par l’Unicef le 5 septembre.
Kléber Kungu
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