mercredi 12 septembre 2012
La Belgique prête à former un 3e bataillon pour la RDC
Coopération militaire
La Belgique prête à former un 3e bataillon pour la RDC
La Belgique se dit s’apprêter à former un 3ème bataillon pour la République démocratique du Congo (RDC). Après les bataillons 321 et 322, l’ancienne puissance coloniale va former 323, qui sera le 3e bataillon à former pour la RDC, en proie à la guerre contre les rebelles du M23 depuis 4 mois.
Le ministre belge de la Défense, Pieter De Crem, s’apprête à proposer au conseil des ministres la formation d’un troisième bataillon en République démocratique du Congo, a indiqué mardi à "La Libre Belgique" une source proche du ministre cité par La Libre Belgique. Selon la source, il y a déjà "consensus" au sein du gouvernement.
Selon la même source, c’est à la demande du président congolais Joseph Kabila que la Belgique allait former cette fois-ci le bataillon "323".
Il y a plusieurs mois, l’armée belge a déjà formé deux bataillons de l’armée congolaise (les 321 et 322) qui ont été engagés dans les combats au Kivu.
Une soixantaine de soldats belges seront nécessaires pour assurer la formation. La Belgique est parmi les partenaires privilégiés de la RDC dans la coopération militaire. Cela s’est concrétisé par la formation ultérieure des deux bataillons 321 et 332 formés par un détachement d'une quinzaine de militaires belges en 2008 et en 2009.
Dans le cadre du détachement PPM (Programme de partenariat militaire), conclu en 2004 avec la RDC, des instructeurs belges avaient formé des bataillons commandos d’élite militaires congolais – le 321ème en 2008 et 2009, puis le 322ème composé de 560 commandos de l’Unité de Réaction rapide (URR), entre octobre 2011 et mars 2012 - chargés d'assurer une formation de type "'Train the Trainer" ("entraîner les instructeurs") au profit de l'école du génie des Forces armées de la RDC (FARDC) à Likasi, une ville située à 120 km au nord-ouest de Lubumbashi, le chef-lieu de la province minière du Katanga. Ils encadreront principalement des militaires congolais chargés de donner des cours dans différentes spécialités du bâtiment.
Les deux bataillons étaient si bien formés que leur engagement dans des opérations au Nord-Kivu contre les rebelles du M23 a été couronné de succès. Malheureusement, ils se trouvèrent soudain à court de munitions et à Bunagaga l’adversaire s’empara de grandes quantités de matériel…,
Lors de sa visite la semaine dernière en RDC, le ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders, a plusieurs fois répété que la Belgique était prête à renforcer et à accélérer son aide à la réforme de l'armée congolaise. Celle-ci doit faire face depuis fin avril à la rébellion du Mouvement du 23 mars (M23), composée d'ex-rebelles du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) intégrés dans les FARDC en 2009.
Auparavant, l’ambassadeur de Belgique, Dominique Struye avait déclaré que son pays souhaitait la poursuite de la coopération militaire avec la RDC, après s’être entretenu avec le vice Premier ministre et ministre de la Défense nationale et des Anciens combattants, Alexandre Luba Ntambo au cours d’une audience qu’il lui avait accordée dernièrement.
Le diplomate belge a qualifié la coopération militaire de « fleuron « de la coopération entre la Belgique et la RDC.
En formant des bataillons de commandos congolais, la Belgique souhaite que les FARDC puissent disposer des bataillons opérationnels pour la protection de la population en demeurant en permanence à la disposition de la population.
La nouvelle de l’intention de la Belgique de former le 3ème bataillon intervient alors que les FARDC combattent les rebelles du M23 depuis mai 2012 au Nord-Kivu où ils avaient occupé plusieurs localités. Elle intervient également au moment où la hiérarchie militaire congolaise est en pleine période de recrutement des jeunes de 18 à 25 ans pour remplir les rangs des FARDC.
Lors de son dernier voyage en RDC et au Rwanda fin août 2012 sur la situation sécuritaire en RDC, le vice-Premier ministre et ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders, au cours duquel il a rencontré le président congolais Joseph Kabila à Lubumbashi, n’a pas manqué de relever les tares qui gangrènent les FARDC, notamment l’indiscipline, la corruption.
Les parents pauvres de l’armée
Forte de quelque 105 000 hommes, l’armée congolaise est à ce jour la résultante de divers processus d’intégration : en 2002, les accords de paix ayant prôné l’ « équidistance » entre le gouvernement et les diverses forces rebelles décidèrent du « brassage » de plus de 300 000 hommes d’origine et de formation très diverse.
Après la démobilisation des soldats trop vieux et des mineurs, après l’élimination des « fantômes », les effectifs furent réduits des deux tiers. Mais la cohabitation d’ex officiers mobutistes, ayant appuyé Jean-Pierre Bemba dans sa rébellion, avec d’anciens rebelles arrivés dans le sillage de l’armée rwandaise, s’ajoutant aux chefs Mai Mai et aux nouvelles recrues produisit une armée mélange aussi détonant qu’inefficace officiers détournant les soldes de leurs hommes, revendant les armes, se livrant à des trafics divers.
En 2009, les accords conclus le 24 mars avec les hommes de Laurent Nkunda pour prix de son exil au Rwanda scellèrent la descente aux enfers ; des officiers ayant gardé des liens de solidarité ou de sang avec le Rwanda se trouvèrent amnistiés, intégrés, promus ; ils sont aujourd’hui soupçonnés de trahisons, de livraisons d’armes à l’adversaire et même les plus loyaux d’entre eux sont suspectés. Le résultat sur le terrain est bien connu…
C’est pourquoi, aujourd’hui, le souhait général des Congolais, humiliés par l’arrogance des Rwandais et leurs agressions à répétition de la RDC, est de disposer d’une « nouvelle armée » composée de forces spéciales et d’ « hommes nouveaux ». Une armée républicaine, forte, bien équipée, bien armée, bien disciplinée, hyper motivée par une solde à la hauteur de la grandeur du territoire qu’elle est appelée à défendre, capable de permettre au peuple congolais de relever le front longtemps courbé.
Kléber Kungu
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