dimanche 30 septembre 2012

Adolphe Onusumba condamné à 12 mois de prison et 100 000 USD d’amende

Accusé de viol sur mineure Adolphe Onusumba condamné à 12 mois de prison et 100 000 USD d’amende Le verdict est tombé sur l’affaire Onusumba accusé de viol sur mineure. Le député national Adolphe Onusumba a été condamné à 12 mois de prison ferme et au paiement de 100 000 dollars américains d’amende pour viol. C’est ce verdict que la Cour suprême de justice (CSJ) a rendu vendredi 28 septembre à Kinshasa au terme d’une audience de flagrance. Les juges ont finalement établi, en droit et en fait, une infraction de viol à l’issue de cinq audiences émaillées de débats houleux et contradictions entre le Procureur général de la République (PGR), la défense et le conseil de la victime. Auparavant, le Procureur général de la République, Flory Kabange Numbi, avait requis une peine maximale de 20 ans et une amende de 108 dollars américains contre l’élu de Lodja. Adolphe Onusumba a bénéficié des circonstances atténuantes, qui ont réduit sa peine à une année d’emprisonnement. L’avocat de la victime a regretté une occasion ratée de « faire un exemple » à l’intention de ceux qu’il qualifie de « prédateurs », selon radiookapi.net. « Le ministère public a requis 20 ans, mais la Cour a décidé 12 mois. Donc, nous ne sommes pas vraiment satisfait par rapport à ce volet parce qu’il aurait fallu que cela serve d’exemple aux autres prédateurs. Nous allons saisir le Tribunal de grande instance pour les dommages-intérêts de la fille car elle a été abusée sexuellement », a-t-il affirmé. Du côté de la défense, l’on est plutôt résigné en acceptant le verdict, estimant que la Cour a rendu son verdict en toute souveraineté. Mi-figue mi-raisin, les avocats de la défense s’inclinent devant le verdict de la Cour. Adolphe Onusumba avait été arrêté en flagrance par la police dimanche 23 septembre soir dans un hôtel de la place. Ainsi condamné, c’est-à-dire reconnu coupable de viol sur mineure, Adolphe Onusumba perd ainsi son mandat de député national. Le PGR requiert 20 ans de prison Le procureur général de la République a requis 20 ans de prison et 100 000 francs congolais (108 dollars américains) d’amende contre le député national Adolphe Onusumba, au terme d’un réquisitoire prononcé à l’audience de jeudi 27 septembre à la Cour suprême de justice. Adolphe Onusumba est jugé pour viol sur mineure. Le conseil de la victime présumée a appuyé ce réquisitoire. Le ministère public établissait ainsi en fait et en droit le viol sur Mlle Mireille, la victime présumée, est bel et bien établi. Mais il a par ailleurs reconnu la persistance du doute sur l’âge exact de la jeune fille, qui ne dispose d’aucune pièce d’identité. La photocopie de la carte électeur de la victime, présentée par l’accusé, et censée provenir de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) donnait à la victime prétendue l’âge de 19 ans. Ce que le PGR a attaqué en estimant qu’Adolphe Onusumba avait frauduleusement obtenu ce document, étant donné que les informations sur les électeurs restaient discrètes et personne ne pouvait, par conséquent, y accéder. La mère de victime présumée, de son côté, avait d’abord affirmé que sa fille est née en 1995, donc qu’elle avait 17 ans, avant de se dédire en parlant de 1993, confirmant les dires de l’accusé. Tous ces écueils n’ont pas empêché le Procureur général de la République de qualifier l’acte sexuel d’« illicite et illégal » par lequel le prévenu a, selon lui, exercé une ascendance psychologique sur la fille. Celle-ci a affirmé, en outre, avoir été déflorée par l’accusé en 2007, alors qu’elle n’avait que 14 ans. Adolphe Onusumba a plaidé non coupable, arguant que c’était lui qui était sexuellement harcelé par la victime présumée. A supposer que cela se soit passé ainsi, pourquoi, devrait-on se demander, M. Onusumba, député national de surcroît, et considéré comme parent de la Mireille pour l’avoir fait déplacer de son village pour Kinshasa et pris en charge sa scolarisation, n’avait-il pas refusé les avances de sa protégée ? La salle d’audience, a-t-on appris, était remplie de partisans du député Adolphe Onosumba, dont des collègues députés et des militants de son parti, l’Union des Congolais pour le progrès. Selon le secrétaire général de ce parti, Bienvenu Akilimali Mungaga, le procureur général de la République n’ayant pas prouvé la minorité de la fille, on ne peut pas parler de viol sur mineure. Une salle qui s’est posé mille et une questions sur la véracité de certaines déclarations et pièces produites par l’accusé. Comment est-ce qu’une fille de 17 ans peut avoir décroché un diplôme d’Etat et détenir une carte d’électeur que la CENI a délivrée en 2011 ? Onusumba, ancien ministre de la Défense Ancien président du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD) et ancien ministre de la Défense durant la période de transition dite 1+4, Adolphe Onusumba Yemba est né en 1965 dans la province du Kasaï oriental. Il y a vécu toute son enfance dans l'environnement d'une mission méthodiste à Oyembo Nyama, où il a suivi les cours des missionnaires et leur enseignement religieux. Il va poursuivre ses études secondaires à Kananga (Kasaï occidental) et choisit la médecine par vocation. Il choisit d’aller étudier à Kisangani, chef-lieu de la Province Orientale où vivait sa sœur plutôt qu'à Kinshasa. En avril 1990, il participe au mouvement étudiant qui a commencé à Kisangani au moment de la Conférence nationale souveraine. A cause des troubles, le gouvernement ferme l'Université et rapatrie les étudiants dans leur famille. Comme il voulait devenir médecin, il part pour Lubumbashi finir ses études. Comme beaucoup de ses compatriotes, son diplôme en poche, Adolphe Onusumba se rend en Afrique du Sud pour exercer sa profession. Admis à l'ordre des médecins en 1996, il exerce à Spring une petite banlieue de Johannesburg, après avoir passé un an dans les townships. La deuxième guerre de libération en RDC du 2 août 1998 contre le régime de Kabila va le surprendre au pays de Mandela. C’est là qu’il va décider de rallier le mouvement rebelle et se retrouve à Goma, le quartier général du RCD en avril 1999. Inconnu des milieux politiques congolais, ignoré par le principal allié du RCD, le Rwanda, il vit quelques temps à Goma, sans poste. Agé de 34 ans, marié à une Kasaïenne selon la coutume (sa femme vit en Afrique du Sud après avoir fui Kinshasa), il se retrouve dans un camp militaire rwandais avec 250 autres aspirants officiers rebelles congolais pendant huit mois. Après sa formation "politico-militaire", à Kigali, au Rwanda, Adolphe Onusumba, un grand gaillard de 1,90 m aux allures de boxeur, est nommé vice-gouverneur du Kasaï, aux côtés du défunt général Célestin Ilunga, avant de remplacer Alexis Ntambwe Mwamba à la tête du département des Relations extérieures du RCD. Le président du RCD, le Dr Adolphe Onusumba Yemba, révoqué mardi 16 juin 2003 à l’issue d’une réunion du collège des Fondateurs, sera remplacé par Me Ruberwa Azarias Manywa. Adolphe Onusumba condamné, même à une peine que la conscience vertueuse juge peu exemplaire compte tenu de la faute commise, et par rapport au verdict requis par le PGR, il y a lieu, pour celles des personnalités qui aiment qu’on les affuble des titres ronflants comme ‘’Excellence’’ ou ‘’ honorables’’ de réfléchir désormais avant de poser un quelconque acte. Quelle honte lorsque l’opinion se rend compte que certains de ses dirigeants n’ont rien d’excellent ni d’honorable dans leur comportement quotidien. Depuis des lustres, leur immunité et l’impunité dont elles jouissaient leur permettaient de se comporter comme elles entendaient, sans aucune inquiétude, estimant qu’elles se trouvaient au-dessus de la loi. Maintenant, tout Congolais est convaincu que le cas Onusumba va certainement servir de leçon aux autres prédateurs qui courent encore et qui se disent que la justice est loin d’être leur affaire…Pour qu’il se dise que la justice congolaise est en train de tourner la page sombre d’impunité en faveur des forts. Kléber Kungu

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