mercredi 26 septembre 2012
Restructuration de la Commission électorale nationale indépendante
Le Rodhécic souhaite l’installation d’une plénière au sein de la Céni
L’idée de la restructuration de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) a été accueillie avec beaucoup de satisfaction par la majorité des Congolais et des ONG de droits humains, dont le Rodhécic (Réseau d’organisation des droits humains et d’éducation civique d’inspiration chrétienne en République démocratique du Congo).Celui-ci a « accueilli avec satisfaction les pas posés en vue de l’amélioration de l’organisation des élections… » Mais comme un chat échaudé par la malheureuse expérience des élections de 2011, le Rodhécic, par la voix de son secrétaire exécutif, Jean-Baptiste Ndundu, propose quelques suggestions, dont la plus importante, doter la Céni d’une plénière et d’un bureau pour permettre un contrôle ou une surveillance.
Dans une conférence de presse tenue le mercredi 26 septembre au siège de cette ONG, dans la commune de Lingwala, Jean-Baptiste Ndundu a salué l’annonce par le gouvernement du projet de loi sur la restructuration de la Céni et l’étude par l’Assemblée nationale de cette question au cours de sa session de septembre ouverte le 15 septembre.
Cependant, les expériences malheureuses du scrutin de novembre 2011 a mis le Rodhécic sur ses gardes en devenant très précautionneux, d’autant plus que « ces actes constituent des avancées significatives en vue d’une restructuration rapide de la Céni dans un contexte de guerre et d’organisation du XIVe sommet de la Francophonie ».
Aussi a-t-il appelé tous les acteurs impliqués dans le processus de reformulation de la loi sur la Céni, en particulier les députés nationaux et les sénateurs à s’investir pleinement et sérieusement sur les modifications à apporter à cette loi en vue d’assurer la dignité de la RDC et la respectabilité des Congolais dans le choix de leurs dirigeants.
Il en outre suggéré que la Céni soit constituée de deux organes, la plénière et le bureau aussi bien pour réduire sa forte politisation que pour faciliter le contrôle interne de la Céni. « Le Rodhécic, a insisté J.-B. Ndundu, souhaite qu’il y ait un deuxième organe, la plénière, en plus du bureau, pour atténuer la politisation de la Céni », ajoutant que ce n’est pas le fait qu’il n’ y ait que 11 membres qui a dérangé la Céni, mais le fait qu’il n’ y ait pas un 2ème organe – la plénière – qui aura pour mission le contrôle interne de la Céni.
Montrant le danger de la politisation de la CEI entre 2003 et 2006, il a souligné le fait que la plénière a existé au temps de l’ex- CEI, mais qu’elle avait été étouffée par la forte politisation. Et qu’aujourd’hui, ce sont les spécialistes de la Céni qui sont les plus farouchement opposés à la plénière. Conséquence : aujourd’hui, la crédibilité des élus est remise en cause en raison de l’absence de la plénière, donc du contrôle.
Une Céni pléthorique ?
Quant à la composition de la plénière, le Rodhécic souhaite qu’elle comporte 21 membres, à raison de 14 membres désignés par les forces politiques suivant la proportionnalité des résultats des élections de 2011 et 7 membres désignés par la société civile en respectant la parité homme-femme.
Lorsqu’on lui demande si de 7 membres de la Céni, le Rodhécic souhaite en avoir une vingtaine, qu’il ne craigne pas une inestitution pléthorique, M. Ndundu répond qu’il n’y a aucune crainte à ce sujet car la Céni souffre d’un problème de contrôle sur le management. Ce qui nécessite la mise en place des mécanismes de surveillance pour éviter les erreurs et les défaillances de 2011. Il a souligné que l’organisation des élections reste une affaire collective et non d’un seul individu.
En conclusion, il faut un nombre suffisant pour permettre l’expression de toute la population. L’élargissement du nombre des membres permet ou favorise le bon fonctionnement de la Céni.
Dans tous les cas, quelles que soient personnes ou quel qu’en soit le nombre, on ne peut pas oublier le contrôle pour la bonne gouvernance, a conclu le secrétaire exécutif du Rodhécic.
Le Rodhécic souhaite en plus que les membres du bureau de la Céni soient désignés par les membres de la plénière. Cependant, précise-t-il, les choix politiques devront protéger l’expertise congolaise acquise dans la gestion des élections en RDC.
Quant aux critères sur la base desquels seront choisis les membres de la société civile, J.-B. Ndundu a déclaré que l’indépendance et l’impartialité sont les plus en vue, estimant que la société civile dispose quand des personnes capables de relever ce défi.
Mais pour une société civile plurielle, qui prendre, qui ne pas prendre, pour éviter des déchirements? Pour Jean-Baptiste Ndundu, il n’ y a aucun risque de déchirements entre les ONG de la société civile à craindre car celles-ci savent dialoguer entre elles.
L’incorporation au sein de la Céni des membres de la société civile est de nature à montrer que la Céni n’est pas une institution politique, mais une institution citoyenne. Ce qui aura pour avantage de lui procurer la crédibilité et la confiance de la population.
Kléber Kungu
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