lundi 10 septembre 2012
Francophonie : au secours, le français est en péril !
Francophonie : au secours, le français est en péril !
Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo (RDC) va abriter du 12 au 14 octobre le 14ème sommet de la Francophonie. « Les pays ayant le français en partage», selon l'expression consacrée depuis 1970, vont se réunir de nouveau, cette fois-ci, à Kinshasa, capitale d’un pays francophone le plus peuplé au monde. Au total 75 Etats et gouvernements de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), dont 56 membres et 19 observateurs.
Ces pays, dont la RDC, partagent entre autres valeurs, le français. Mais de quelle manière, dans ce pays qui va accueillir le 14ème sommet de la Francophonie ?
Aujourd’hui, cet outil de communication est fort en danger ; il est en péril. Ses utilisateurs le massacrent. Dans le parler comme à l’écrit, la langue de Voltaire subit des massacres à grande échelle. Les massacres sont tels que la sonnette d’alarme mérite d’être tirée. Mon initiative procède de cette volonté. Surtout dans un pays où le parler a pris le dessus sur l’écrit, où on lit de moins en moins, sinon, pas du tout, où ceux qui ont l’habitude de communiquer en parlant passent ou se font passer pour les meilleurs communicateurs du monde, en estimant que ceux qui écrivent – le monde médiatique en est fort marqué ! – sont des sous communicateurs, le français n’a pas de vie assez longue…
Nous nous sommes donné le plaisir, pardon le devoir, d’en recenser quelques-uns que nous nous en allons mettre sur la place publique, pardon sur la place de la Francophonie. Pour que celle-ci nous aide à sauver cette belle langue, malheureusement si capricieuse et si truffée de pièges qu’il faut beaucoup de vigilance et de connaissance pour les découvrir et les contourner.
Le problème est si important qu’à dater de ce jour, L’Observateur s’engage à ouvrir une rubrique qui va étaler, une fois la semaine, l’étendue des massacres que subit la langue que nous francophones partageons ensemble.
Chaque locuteur – qui a choisi le français comme langue officielle ou qui a eu la chance de naître, sans le vouloir, dans un pays francophone, a le devoir de pérenniser la durée de sa vie.
Stendhal assurait que le premier instrument du génie d’un peuple, c’est sa langue. Tout le monde parle, mais tout le monde ne sait pas comment il parle, s’il parle bien ou non. Quel bon usage ou tout simplement quel usage notre époque fait-elle de la langue française, ce magnifique outil poli par les ans et les poètes, et mis à la disposition de tous, comme l’eau courante ?
Cette réflexion sur l’état de la langue, on peut la faire en grammairien, en sociologue, en sémiologue – en un mot : en savant. On peut aussi la faire en honnête homme, amoureux des charmes de la langue française, de ses mots et de ceux qui les manient, sans autre considération que celle du bon langage, qui permet de comprendre, d’être compris et éventuellement d’adoucir le cours du monde.
C’est en « amoureux des charmes de la langue française, de ses mots et de ceux qui les manient, sans autre considération que celle du bon langage, qui permet de comprendre, d’être compris et éventuellement d’adoucir le cours du monde » que nous voulons apporter notre pierre pour colmater les brèches que nous ne cessons d’ouvrir dans l’édifice appelé français.
Kléber Kungu
Gombe : Coup circuit etumbi cabine
Coup circuit etumbi cabine (Le coup circuit endommage la cabine, NDLR). A première vue, sans beaucoup d’attention, cette courte phrase lue sur Kin Makambo, l’émission phare sur Molière TV, le 21 août 2012, on la croirait parfaite. Que non. Une fois les yeux bien ouverts et l’attention soutenue, la faute saute aux yeux : le rédacteur de ce titre a voulu dire court-circuit – deux mots intimement reliés par un trait d’union, au lieu de Coup circuit qui n’existe pas encore !
Le dégât causé est d’autant plus dangereux et profond que Kin Makambo est l’une des émissions les plus suivies par les Kinois. Heureusement, l’analphabétisme aidant de la majorité de ceux qui ont fait de Kin Makambo leur émission de prédilection, il y a plus de chance que cette faute soit passée inaperçue. Sinon, elle a eu pour effet de jeter beaucoup de doute dans la mémoire de ceux qui maîtrisent peu la langue de Voltaire.
Molière TV a donc le devoir de réaliser une autre émission pour nettoyer la mémoire de ses téléspectateurs qu’elle a court-circuitée en y bourrant beaucoup de « coup circuit » !
Kléber Kungu
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